Dans le peloton professionnel depuis 2003, le Lyonnais Sylvain Calzati arbore cette année le maillot d’une nouvelle équipe. Pas n’importe laquelle puisqu’il a fait le choix de poursuivre sa carrière au sein du Team Sky, la dream-team britannique fondée de toute pièce durant l’hiver. A 30 ans, c’est un nouveau challenge qu’a choisi de relever l’ancien vainqueur du Tour de l’Avenir. Après plusieurs saisons ternes, celui qui avait remporté une étape du Tour de France à Lorient en 2006 apporte une touche française avec Nicolas Portal à sa superbe formation. Fort d’une bonne année 2009 qui l’a fait renaître à l’ambition (5ème du Tour de l’Ain, 6ème du Tour du Limousin, 6ème du Tour de Bavière), Sylvain Calzati nous présente ce qui a déjà changé pour lui dans l’organisation de sa vie de coureur et sa préparation aux compétitions.

Sylvain, quelles sont vos premières impressions avec le Team Sky ?
Que du bonheur ! C’est vrai qu’on avait hâte de commencer la saison. On a attaqué à l’Etoile de Bessèges, tranquillement mais sûrement. Maintenant, on va s’attaquer à des courses d’un échelon supplémentaire donc avec une pression un peu plus supplémentaire. Mais on va tâcher de bien faire et l’équipe est partie sur de bons rails. Nous allons essayer d’être aux avant-postes pour gagner des courses.

Les plaques minéralogiques des voitures sont également marquées Sky, tous les détails semblent vraiment avoir été soignés ?
Ca reste de petits détails mais maintenant nous restons une équipe cycliste et il faut quand même pédaler. Le vélo reste un sport où il faut appuyer fort sur les pédales. Après, il y a en effet tout un ensemble de choses qui font de Sky une grande équipe.

Quelles sont les grosses différences que vous y avez trouvées par rapport à tout ce que vous avez connu auparavant ?
Tout ! L’approche de la compétition, l’entraînement, la nutrition. Rien n’est fait comme ailleurs. J’espère que c’est ce qui fera la différence.

On parle de plus en plus de micronutrition, qui consiste à prodiguer des conseils alimentaires en fonction de chaque individu, allez-vous jusque-là ?
Oui, et je sais que le nutritionniste est vraiment très fort pour nous conseiller et nous indiquer ce qu’il faut manger ou non. Il arrive à nous faire varier les plaisirs. Rien n’est banni, rien n’est proscrit. C’est vrai que c’est un avantage de pouvoir être toujours à l’écoute de son corps et de manger tout ce qu’on a envie. Dans l’équipe, rien n’est interdit mais il faut quand même manger sainement.

Avez-vous changé des choses à ce titre ?
Oui, j’ai changé quelque chose d’important puisque j’avais supprimé de mon alimentation tout ce qui était laitage. Aujourd’hui, je peux en remanger. Par le passé, on nous a toujours dit que ce n’était pas très bien de boire du lait. Maintenant, on s’aperçoit qu’on nous en refait manger, j’ignore si c’est un effet de mode, mais ce qu’il faut surtout c’est manger de tout et manger sainement, se rapprocher de tout ce qui est naturel.

Vous avez mis la barre très haute, si bien qu’on a le sentiment que le peloton ne vous fait pas de cadeau…
C’est vrai que l’équipe est peut-être mal vue par certaines équipes, je ne sais pas… Moi je ne me pose pas de questions à ce niveau-là. Toute l’équipe s’entend très bien et nous sommes une équipe de professionnels. Ca se ressent au niveau de l’ambiance et de l’entraînement entre nous. Du moment qu’on se sente bien dans l’équipe, c’est le principal. Les autres, on s’en fiche.

Maintenant que vous le connaissez un peu mieux, un coureur comme Edvald Boasson-Hagen est-il vraiment impressionnant ?
Je pense que c’est un coureur exceptionnel. C’était un futur grand mais je pense maintenant qu’il est le futur grand coureur des années à venir. C’est vraiment un être à part. Je pense sincèrement que c’est la très grande classe.

Propos recueillis à La Croix-Valmer le 20 février 2010.