Sylvain, on vous a retrouvé au Roc d’Azur, un événement que vous aviez découvert en 2006. Finalement vous vous y plaisez ?
A l’époque, c’était vraiment la toute première fois que je faisais du VTT, surtout sur des chemins techniques, par-delà des descentes sur pierres, des crevasses et tout ça. Cette année j’ai voulu renouveler l’expérience et faire découvrir cela aux copains. C’est pourquoi on a participé vendredi au Roc Masters sur 44 kilomètres, qui était une mise en bouche pour le Roc d’Azur dimanche sur 56 kilomètres.

Plus qu’une mise en bouche, vous vous êtes classé 7ème du Roc Masters…
Le Masters, je voulais le faire tranquille, mais je me suis rapidement retrouvé en tête au départ. Je me suis dit tant pis, j’allais être obligé de faire la course, et j’ai donc tout fait à bloc. A l’arrivée j’ai terminé 7ème, je suis content de moi car le VTT c’est tout nouveau pour moi. Pour nous, ça nous change aussi que de manger de l’asphalte en permanence.

En quoi consiste d’ordinaire votre pratique du VTT ?
J’en fais tous les hivers, à hauteur de 2000 à 2500 kilomètres de VTT. Mais c’est chez moi, dans les sous-bois, donc sur des parcours boueux et des chemins de prairie, tout simplement. Tu n’as pas de trajectoire à prendre sur des pierres, des descentes hyper raides. Ça n’a rien à voir avec ce que l’on peut connaître au Roc d’Azur. Je fais aussi quelques randos VTT le dimanche matin, et c’est beaucoup plus pépère !

Comparativement à votre première expérience en 2006, vous avez choisi de coupler Roc Masters et Roc d’Azur en soixante-douze heures, pourquoi ?
Je suis venu avant tout pour profiter de l’ambiance, avec les copains et mon épouse. J’ai roulé vendredi sur le Roc Masters, fait du tourisme samedi avec ma femme, recouru dimanche au Roc d’Azur. Et puis j’ai le Chrono des Nations dimanche prochain aux Herbiers. Il ne faut donc pas que j’arrête trop non plus. J’aurais pu faire quinze jours sans vélo avant le Chrono des Nations mais ce n’était pas le but. Dimanche j’aurai tout de même un maillot de champion de France à respecter.

Si l’on regarde dans le rétroviseur, quel bilan faites-vous de votre saison 2012 ?
Les bilans, ce n’est jamais facile à faire car trop difficile de comparer une année par rapport à l’autre. On va dire que j’ai été présent, comme d’habitude, notamment sur tout le début de saison. J’ai marché à Paris-Nice malgré une bronchite, j’étais placé tout le temps, j’ai gagné les Trois Jours de La Panne, le Championnat de France du contre-la-montre, le Championnat du Monde du contre-la-montre par équipes. J’ai été là sur la première partie du Tour aussi, sur lequel je suis tombé malade avec une grosse bronchite-trachéite qui m’a empêché de voir Paris.

Il y a une spécialité dans laquelle vous avez énormément progressé cette saison, c’est le contre-la-montre…
Oui, mon bilan est surtout satisfaisant dans les contre-la-montre. Hormis ceux des Jeux Olympiques et des Championnats du Monde, où je n’ai pas réussi à atteindre le Top 10 face à de purs spécialistes, dont je ne considère pas faire partie, et qui plus est tous préparés pour ces échéances.

On vous pressentait volontiers sur le podium des Jeux Olympiques, que vous a-t-il manqué ce jour-là à Londres ?
Les Jeux, ça reste une belle expérience, mais personnellement je n’en garde pas de bons souvenirs. Pour nous, cyclistes, être hébergés au village olympique, c’était bien pour rencontrer d’autres athlètes, mais nous étions en plein centre-ville de Londres. Pour aller rouler deux heures on devait faire deux heures et demie de voiture le matin et autant au retour ! J’ai bouffé énormément de jus, ce qui n’a pas été quelque chose de plaisant.

Vous restez malgré tout parmi les Français qui ont fait parler d’eux cette saison…
J’ai été placé sur des courses par étapes d’une semaine. J’ai terminé 9ème du Tour de San Luis, 15ème du Tour d’Oman, 8ème de Paris-Nice, 10ème du Tour des Flandres, 2ème de l’Eneco Tour… J’ai fait de belles places d’honneur, même si l’on ne retient bien sûr que les vainqueurs voire les gars qui l’entourent sur le podium. Il ne faut pas oublier non plus que je ne fais que des courses WorldTour (NDLR : qu’il termine 45ème et 1er Français) et que ce n’est pas facile.

Ces dernières années, vous avez prouvé vos facultés à briller sur les classiques, les contre-la-montre et les courses par étapes d’une semaine. Sur quoi allez-vous miser pour 2013 ?
Je veux déjà me reposer car cette saison a été éprouvante. Je n’ai pas eu de vacances, et même si je n’ai pas trop couru, j’ai passé beaucoup de temps à l’entraînement. J’ai envie de couper puis je reprendrai selon un programme finalement toujours assez semblable d’une année sur l’autre.

Quel sera ce programme cet hiver ?
Je vais surtout travailler le haut du corps pour le renforcer et aller plus vite encore dans les contre-la-montre. Je souhaite aussi être plus performant sur les classiques, donc travailler toujours plus le foncier. Il faudrait aussi que je travaille ma giclette. Mais pour dire vrai je ne me suis pas encore trop penché dessus, c’est trop frais. D’abord les vacances, on verra ensuite !

Propos recueillis à Fréjus le 12 octobre 2012.