Vincent, quel premier bilan à chaud tirez-vous du Tour de France 2011 ?
C’est le dix-neuvième Tour que je boucle avec mon équipe, et il fait partie des bons crus. Ce n’est pas le meilleur, on a déjà fait mieux que ça, mais un coureur dans les dix premiers du classement général, c’est marquant. Un néophyte du Tour en plus, même si Jean-Christophe Péraud n’est pas tout jeune. Nous terminons à la 3ème place du classement par équipes à quelques encablures de la 2ème place. Certes, la victoire d’étape nous a échappé mais globalement il y a eu un bon travail de fond, un bon travail collectif. On a seulement manqué d’un peu de réussite malgré tous les efforts fournis par l’équipe.

Que regrettez-vous le plus : la 2ème place du classement par équipes manquée pour 16 secondes ou une victoire d’étape ?
C’est évidemment la victoire d’étape parce que ça c’est tout à fait marquant. On sait qu’elles ont été rares cette année, notamment pour les équipes françaises. Il y a eu une réussite exceptionnelle d’Europcar avec Thomas Voeckler, qui a porté le maillot jaune durant presque tout le Tour de France, le maillot blanc et la victoire d’étape de Pierre Rolland à l’Alpe d’Huez… Une victoire d’étape aurait vraiment rempli tous nos objectifs mais nous sommes tout de même satisfaits car les garçons se sont battus. Il manque la victoire d’étape mais nous ne sommes pas loin du compte.

Vous assumiez deux leaders au départ du Tour, avec Nicolas Roche et Jean-Christophe Péraud. Avec le recul, avez-vous fait le bon choix ?
On sait que John Gadret n’a pas terminé le Tour, mais c’est plus une question psychologique que physique. Hubert Dupont était dans le même cas de figure : il s’est battu sur le Giro et a été exceptionnel par rapport au collectif. Il a attendu les leaders en montagne à chaque fois. Ça prouve que physiquement il n’y avait pas de souci. C’est juste dommage que John n’ait pas été à la hauteur de nos attentes, sans quoi je pense que nous aurions pu remporter le classement par équipes. Mais nous avions pris cette décision en notre âme et conscience.

Comment jugez-vous le reste du groupe ?
Le groupe est intéressant, avec beaucoup de jeunes qui ont de l’avenir, comme Maxime Bouet et Blel Kadri. Un garçon d’expérience comme Christophe Riblon a mis beaucoup de cœur à l’ouvrage. Hubert Dupont a réalisé un travail exemplaire. Jean-Christophe Péraud a réussi à tenir son pari de finir dans le Top 10. Quant à Nicolas Roche, il a failli un petit peu sur ce Tour. Il s’est battu comme un beau diable mais n’a rien lâché, je pense que ce sera un beau tremplin pour la Vuelta.

Quels seront les coureurs à l’accompagner sur la Vuelta dans moins de quatre semaines ?
Nicolas Roche est sûr d’en être. Il aura à cœur de bien faire. Il n’a pas été épargné cette année par les pépins physiques. C’est aussi pour cela qu’il n’a pas été au niveau auquel nous nous attendions lui et nous. Mais nous ne pouvons pas lui jeter la pierre, c’est la conséquence de pépins physiques. A ses côtés il y aura David Le Lay et Lloyd Mondory. On affinera la composition dans les semaines à venir.

Jean-Christophe Péraud, 10ème du Tour de France, vous a-t-il surpris ?
Oui, car je ne pensais pas qu’il soit capable de faire aussi bien pour sa première participation au Tour. Je le voyais plutôt autour de la 15ème place donc 10ème, c’est du bon boulot.

Propos recueillis à Paris le 24 juillet 2011.