Maxime, quel est votre bilan à la fin de ce Tour de France ?
Le bilan est très bon. Je pense que c’est le Tour que je termine le mieux physiquement. J’ai mieux récupéré, mieux encaissé l’enchaînement des efforts. S’il doit y avoir un petit regret, c’est celui de ne pas avoir fait une super place sur une étape. Les années précédentes, j’avais eu plus de mal à terminer mais j’avais fait dans les dix premiers d’au moins une étape. C’est mon petit regret.

Au niveau de l’équipe, vous avez réalisé tous vos objectifs ?
On a presque réussi tous nos objectifs, il ne manque qu’une victoire d’étape. Vincent Lavenu souhaitait avoir deux coureurs presque dans les vingt premiers et avoir un coureur qui termine 10ème du Tour de France, je pense que c’était inespéré. Au niveau du classement par équipes, on voulait faire dans les trois premiers et on y est parvenu.

Vous vous dites moins fatigué que les autres années, vous étiez mieux préparé peut-être ?
Oui, peut-être, c’est possible. C’était un des souhaits de l’équipe. Depuis deux mois on est ensemble. Mis à part John Gadret et Hubert Dupont qui étaient au Giro, on a tous fait les mêmes stages, les mêmes courses et je pense que l’on s’est particulièrement bien préparés cette année.

Que retenir de ce Tour ?
J’ai toujours un petit peu de mal à arriver affûté en début de saison donc j’ai vu ça avec le docteur. Cet hiver je vais faire extrêmement attention à ne pas prendre trop de poids et cela me permettra d’arriver au Tour de France plus affûté encore.

Qu’est-ce qui est le plus dur pendant le Tour, ne pas voir sa famille ?
Nous sommes partis depuis quatre semaines. Juste avant, nous étions aux Championnats de France. Avant le Championnat de France, on était en stage dans les Pyrénées. Avant les Pyrénées, nous étions au Critérium du Dauphiné… Donc on va dire que la maison, je ne sais plus trop à quoi elle ressemble. C’est vrai que ça va me faire plaisir d’y rentrer et de revoir ma femme.

C’est compliqué à gérer ?
Il ne faut pas se plaindre, c’est une chance inouïe que d’être coureur cycliste professionnel. On a environ 80 à 90 jours de course dans l’année en plus de quatre semaines de stage environ. Et le reste du temps on est à la maison. Une personne lambda qui travaille tous les jours passe beaucoup plus de temps au travail que nous. Pour moi je fais un métier magnifique.

Quel est le moment le plus dur sur un Tour de France ?
Je pense que c’est entre la fin de la première semaine et la fin de la deuxième. Dès que l’on passe la deuxième semaine, on voit les Champs-Elysées au bout. Ce qui est difficile, c’est d’arriver à bien encaisser les transferts, et encore, il paraît qu’au Giro, notamment cette année, c’était beaucoup plus compliqué. Sur ce point là, l’équipe a vraiment bien bossé.

Avez-vous trouvé ce Tour de France différent des autres années ?
Je ne sais pas si quelque chose a changé mais je pense que l’on commence à de moins en moins critiquer les coureurs français. On a vu un formidable Thomas Voeckler, Pierre Rolland également avec sa victoire à l’Alpe d’Huez. Et puis il y a Jean-Christophe 10ème du général, je pense que les Français peuvent avoir la tête haute.

Quel est le programme d’un coureur après trois semaines de Grande Boucle ?
Je suis pressé de rentrer à la maison ! Mardi je rentre à la maison et jeudi, j’ai déjà un critérium à Dijon. Ensuite je pars au Tour de Pologne. Moi, j’avais le souhait de faire le Tour de l’Ain, mais étant donné que je marche toujours très bien en sortant du Tour, c’était une volonté de l’équipe de me faire courir le Tour de Pologne pour essayer de marquer des points UCI.

C’est  quoi le plus dur après trois semaines de Tour ?
Ce qui est super dur, c’est quand depuis trois semaines on se lève à peu près à la même heure tous les jours, on déjeune aux mêmes horaires, on roule aux mêmes horaires, etc. Le plus dur en rentrant à la maison c’est d’essayer de ne pas manger. Pour moi c’est compliqué car pour une étape sur le Tour, on a faim du matin au soir. Ce rythme, on le garde la semaine qui suit le Tour, inconsciemment. Il faut faire attention à ne pas se relâcher. Et là je me dis que je vais vraiment faire le Tour jusqu’au Tour de Pologne car je pense que ça vaut le coup.

Après le Tour de Pologne, quel sera votre programme ?
Je vais partir une bonne semaine en vacances avec ma femme, après je fais la Coppa Agostini en Italie avec l’équipe car un de nos partenaires veut qu’on la fasse. Ensuite je retournerai un peu aux Deux Alpes puis je reprendrai au Tour du Poitou-Charentes avant de finir par les classiques italiennes en fin de saison.

Propos recueillis à Grenoble le 23 juillet 2011.