Voilà l’épilogue d’une affaire qui avait remué le cyclisme français dans le courant du mois de septembre, provoquant le forfait de Jeannie Longo pour les Championnats du Monde. Entendus le mardi 8 novembre dernier par la commission disciplinaire de la Fédération Française de Cyclisme, les avocats de la championne grenobloise avaient déployé un argument de poids. Ils avaient révélé que les faits reprochés à Jeannie Longo, trois manquements aux règles de géolocalisation, n’avaient aucun fondement pour une raison simple : leur cliente ne faisait plus partie du groupe-cible depuis le 15 avril 2011. Par conséquent, elle n’était plus tenue de préciser journellement où elle se situait au moment du contrôle inopiné diligenté par l’Agence Française de Lutte contre le Dopage le 30 juin, qui a trouvé porte close, faisant suite à deux antécédents.

La décision de la commission disciplinaire de la FFC, présidée par Michel Lefort, est donc sans équivoque : « madame Jeannie Longo-Ciprelli est relaxée de toute poursuite disciplinaire ». Les arguments soutenus par la défense le 8 novembre dernier ont été retenus pour mettre fin à ce feuilleton disciplinaire. Pour bien comprendre, il faut en fait remonter au 14 avril 2010 et à la modification d’un article du code du Sport, qui a fixé alors à une année la durée de l’appartenance d’un athlète au groupe-cible, celui contraint de renseigner les autorités antidopage de ses moindres déplacements chaque jour entre 6h00 et 23h00. Le nom de Jeannie Longo n’ayant pas été de nouveau désigné un an après l’adoption de cette modification, la Grenobloise n’était donc plus tenue de jouer le jeu après le 15 avril 2011.

« En conséquence, appuie la FFC dans un communiqué, Jeannie Longo ne pouvait, au plus tard, être considérée comme appartenant au groupe cible au-delà du 15 avril 2011, soit un an après l’entrée en vigueur de l’ordonnance. En vertu de cette analyse, les actes relatifs à la procédure établis postérieurement au 15 avril 2011 sont nuls et non-avenus, et plus particulièrement le manquement aux obligations de localisation notifié par l’AFLD à l’intéressée le 30 juin 2011. » Le troisième manquement aux obligations de localisation le 30 juin dernier ne peut donc être pris en compte pour constituer une infraction au règlement, ce qui éteint le brasier une bonne fois pour toutes. Aucune violation des règles antidopage n’ayant été constatée, Jeannie Longo pourra poursuivre son activité la saison prochaine.