Présents mercredi aux Trois Vallées Varesines voire encore hier à Milan-Turin, ceux qui convoiteront dimanche le monument du cyclisme que représente le Tour de Lombardie ont déjà tous déserté les rangs du peloton quand vient la troisième semi-classique italienne de la semaine, le renaissant Tour du Piémont. Il y a trois ans que l’épreuve ne s’était plus courue en amont du Lombardie. Et si les champions attendus dimanche pour la clotûre du calendrier WorldTour manquent à l’appel à San Francesco al Campo, c’est que le dessin de l’épreuve italienne les inspire moins et qu’ils ont désormais plus besoin de récupération que de rythme à quarante-huit heures de la dernière classique de la saison.

Plutôt linéaire sur ses 110 premiers kilomètres, avant qu’une seconde partie plus vallonnée ne vienne corser l’affaire des sprinteurs susceptibles de s’imposer à Ciriè, le Tour du Piémont est rendu plus difficile par des conditions climatiques défavorables : froid et humidité. Il faut partir nombreux pour se donner du courage dans cette épreuve qu’attaquent avec l’esprit offensif treize coureurs, parmi lesquels le Turinois Fabio Felline (Trek Factory Racing), qui se verrait bien imiter un autre coureur piémontais, Diego Rosa (Astana), vainqueur hier de Milan-Turin. Rapide au sprint, Felline a misé sur l’échappée du matin, comme Benedetti, Berlato, Brambilla, Campistrous, Coledan, Feng, Golas, Marangoni, Peters, Roosen, Tvetcov et Warbasse, qu’il emmènera le plus loin possible en relançant l’allure après les ascensions d’Alice Superiore (7 km à 5 %) et de Pratoscorsano (8 km à 4 %).

En route pour Ciriè, il va franchir la ligne d’arrivée en tête, flanqué encore de Gianluca Brambilla (Etixx-Quick Step) et Timo Roosen (Team LottoNL-Jumbo), deux autres rescapés de l’échappée des treize. Mais il reste un tour d’un circuit citadin de 13,3 kilomètres à accomplir, et le peloton est à présent sur les talons des trois derniers échappés. Il leur faudra se rendre à l’évidence et accepter le retour de leurs poursuivants à 7 kilomètres de l’arrivée.

S’achemine-t-on vers un sprint ? Non, car du peloton surgit soudain Jan Bakelants (Ag2r La Mondiale), qu’on s’est habitué à en voir claquer une belle chaque année depuis sa première victoire pro à Ajaccio qui lui avait valu d’endosser le maillot jaune du Tour de France en 2013. Vainqueur l’année dernière d’une étape du Critérium du Dauphiné à Poisy, Bakelants tournait autour depuis son arrivée chez Ag2r La Mondiale en début d’année, 2ème d’étapes au Tour de Romandie et au Tour de Suisse, 2ème du Grand Prix de Wallonie, 3ème à Rodez de l’étape du Tour remportée par Greg Van Avermaet… Son attaque à moins de 3 kilomètres de l’arrivée sera enfin couronnée de succès. Jan Bakelants résiste au sprint lancé dans son dos pour s’adjuger le Tour du Piémont devant Matteo Trentin (Etixx-Quick Step) et Sonny Colbrelli (Bardiani-CSF).

Classement :

1. Jan Bakelants (BEL, Ag2r La Mondiale)
2. Matteo Trentin (BEL, Etixx-Quick Step)
3. Sonny Colbrelli (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
4. Eduard Grosu (ROU, Nippo-Vini Fantini) m.t.
5. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar Team) m.t.
6. Sacha Modolo (ITA, Lampre-Merida) m.t.
7. Daniele Bennati (ITA, Tinkoff-Saxo) m.t.
8. Kristian Sbaragli (ITA, MTN-Qhubeka) m.t.
9. Andrea Fedi (ITA, Southeast) m.t.
10. Alberto Bettiol (ITA, Cannondale-Garmin) m.t.