Taylor Phinney. Eclatant vainqueur du contre-la-montre d’ouverture du Tour d’Italie, seuls trois coureurs lui ayant cédé moins de 20 secondes, Taylor Phinney (BMC Racing Team) portera aujourd’hui le maillot rose. Parti en 17ème position avant la fin, le jeune homme de 21 ans devient le troisième Américain à porter le maillot rose après Andy Hampsten (1988) et Christian Vande Velde (2008). « J’y pensais très fort, a avoué Phinney, résident italien pendant la saison. Je me suis beaucoup préparé pour cela. J’ai reconnu le parcours environ dix fois ces jours derniers et même ce samedi pour voir la façon dont les barrières étaient mises en place. Maintenant nous allons voir jour après jour mais je tiens à garder le maillot au moins jusqu’au contre-la-montre par équipes à Vérone. Etre en mesure de le posséder en Italie serait très spécial. »

Michele Scarponi. Tout de rose vêtu, comme pour rétablir un semblant de vérité au classement général publié la saison dernière, Michele Scarponi (Lampre-ISD), tenant du titre, n’a pas réalisé la performance qu’il espérait dans le contre-la-montre d’Herning, 138ème à 1’06 ». « Ça n’a pas été une bonne première étape, a regretté le grimpeur italien. J’espérais limiter la différence sur les autres favoris, malheureusement je n’ai pas trouvé le bon coup de pédale. Je ne pense pas que ce soit une question de choix matériel, ayant opté pour une roue lenticulaire. Mais bon, il n’y a pas de gros problème, le Giro ne fait qu’à peine commencer. » Même déception du côté de son coéquipier Damiano Cunego, qui a à peine mieux fait, 125ème à 1’03 », ce qui place les deux leaders de l’équipe Lampre sur un pied d’égalité.

Ivan Basso. 123ème du prologue du Tour de Romandie dix jours plus tôt, Ivan Basso (Liquigas-Cannondale) s’est largement refait dans celui du Giro puisqu’il est allé chercher hier la 36ème place à 39 secondes de Taylor Phinney, quasiment dans le même temps que Roman Kreuziger (3 secondes de plus) et devant tous les autres favoris (Schleck à 20 secondes, Cunego à 24 secondes, Scarponi à 27 secondes…). Une entrée en matière aussi inattendue que prometteuse. « C’est un signe encourageant, a admis Basso. Je voulais lâcher le moins de secondes possibles et je peux être satisfait. J’ai réalisé mieux que ce que j’espérais. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le moment de s’enflammer. La route jusqu’à Milan est longue et dès dimanche nous aurons à faire face à des étapes complètement pièges où il sera facile de perdre du temps. »

Joaquim Rodriguez. L’exercice chronométré n’a jamais été son fort, pourtant hier Joaquim Rodriguez (Team Katusha) s’en est fort bien sorti dans le contre-la-montre d’Herning, se présentant pratiquement comme l’égal de Roman Kreuziger et Ivan Basso, à qui il n’a rendu que 7 secondes au premier, 4 secondes au second. Tous les autres favoris se situent derrière l’Espagnol, qui entend bien peser sur cette 95ème édition du Tour d’Italie dès que la course entrera sur son terrain de prédilection, la montagne. « Je suis satisfait de ma performance dans le chrono, a-t-il dit. J’ai eu de très bonnes sensations jusque dans le dernier kilomètre, où j’ai commencé à piocher un peu. C’était très important de ne pas perdre trop de temps sur les autres favoris, et j’en ai même gagné sur la plupart d’entre eux. »

L’étape du jour :

2ème étape : Herning-Herning (206 km). Gare à cette première étape en ligne aux accents de classique. D’abord, il y a la longueur, 206 kilomètres, bien que sept étapes du Giro dépassent cette année la marque des 200 bornes. Ensuite, il y a le tracé, une boucle au nord-ouest d’Herning. Et qui dit boucle dit exposition au vent dans tous les sens possibles. On n’échappera pas au vent, encore moins en bord de mer, puisque cette étape longera le littoral sur une quarantaine de kilomètres à compter du kilomètre 45. Il faudra impérativement rester sur ses gardes, ce qui risque d’engendrer une certaine nervosité au cœur du peloton. Attention à la chute ! Après la première bosse du Giro (km 118), la course remettra le cap sur Herning. Les 65 derniers kilomètres se feront dans les terres. Sauf incident, cette étape devrait s’achever sur un sprint massif.