Vincenzo Nibali (Astana), qui a relancé le Giro en étant l’acteur majeur de la 19ème étape. Il se replace à 44 secondes du nouveau Maillot Rose Esteban Chaves après sa victoire à Risoul. « Je savais bien que tout peut se passer dans les derniers jours d’un Grand Tour. J’avais de bonnes sensations en altitude. Dans le col Agnel, j’ai vu que plusieurs coureurs étaient en difficulté et j’ai donc accéléré. Steven Kruijswijk n’allait pas bien. Nous avions Michele Scarponi dans une échappée conséquente. Je pensais avant tout à la victoire d’étape à Risoul. Ce n’était pas simple de rebondir, mais au fond de moi, j’ai toujours su que j’étais capable de faire quelque chose de bien avant la fin du Giro. J’ai été submergé par l’émotion à l’arrivée. Cela n’a pas été un Giro facile jusqu’à présent pour moi. Il reste encore une étape. Nous allons essayer jusqu’au bout. »

Esteban Chaves (Orica-GreenEdge), qui prend possession du maillot rose à 48 heures de l’arrivée finale. « C’est une journée spéciale pour moi, mon équipe et mon pays. Ruben Plaza était dans l’échappée. J’étais bien présent quand les premières attaques ont fusé à 5 kilomètres du sommet du col Agnel. C’était le bon moment pour faire la différence. Ce n’est pas facile de suivre Nibali dans une descente. Il doit être fou pour faire cela, mais il faut l’être tout autant pour le suivre. Je suis désolé pour Steven Kruijswijk. Les chutes font partie du cyclisme. Il s’est comporté comme un guerrier. Porter le maillot rose est un rêve. Si je le ramène à la maison, ce sera génial, si ce n’est pas le cas, j’aurais fait tout ce qui était en mon pouvoir. »

Steven Kruijswijk (Team LottoNL-Jumbo), qui perd son maillot rose après avoir été victime d’une chute impressionnante dans les premiers virages de la descente du col Agnel. Transporté à l’hôpital de Briançon après l’arrivée, il souffre d’une côte fracturée. « Au sommet du col, j’étais à la limite. Je voulais m’alimenter tout en suivant les autres. J’ai commis une faute stupide. J’ai fait un mauvais mouvement et je suis tombé dans ce mur de neige. Mon vélo était abîmé et je ne pouvais pas me remettre en selle immédiatement. Après cela, j’ai commencé à sentir des douleurs dorsales et costales. Mon moral était atteint. Je savais que j’avais perdu du temps et j’ai essayé d’aller de l’avant, mais c’était fini. J’ai perdu mon Giro. »

Vincente Garica-Acosta, directeur sportif d’Alejandro Valverde (Movistar Team), distancé dans le col Agnel et éjecté du podium. « Comme nous l’avions dit avant l’étape, tout pouvait se passer. Ça s’est confirmé. Alejandro a été lâché dans le col Agnel, mais grâce à l’aide de José Herrada, nous sommes revenus à douze secondes du groupe de Nibali et de Chaves dans la descente. Nous étions tout proches de les reprendre. Mais les circonstances de course et la forte présence de motos sur le Giro ont rendu de façon très surprenante la tâche impossible. »


Ilnur Zakarin. Steven Kruijswijk n’est pas le seul à avoir perdu gros dans la descente du col Agnel. Ilnur Zakarin (Team Katusha), tombé un peu plus bas, est allé directement dans le ravin. Le Russe a été rapidement transporté vers l’hôpital le plus proche où lui a été diagnostiquée une fracture de la clavicule et de l’omoplate gauches. Ilnur Zakarin quittera l’Italie aujourd’hui pour se rendre en Allemagne, à Munich dans un centre médical spécialisé. Il sera opéré lundi. Le coup est rude pour le coureur du Team Katusha qui s’accrochait à sa 5ème place. Il n’avait d’ailleurs pas hésité à sacrifier ses chances pour la victoire d’étape mardi à Andalo dans le but de conforter sa position au classement général pour son premier essai sur un Grand Tour.


Devenez Maillot Rose des pronostiqueurs ! Tout au long du Giro, pronostiquez chaque jour avant 14h00 sur le vainqueur de l’étape à venir. Le plus régulier à l’issue des vingt-et-une étapes se verra remettre un maillot rose Santini.


L’étape du jour :

20ème étape : Guillestre-Sant’Anna di Vinadio (134 km). On saura au bout de cette 20ème étape qui paradera en rose dans Turin demain. Mais au départ de Guillestre, il est impossible de connaître à coup sûr l’identité de cet homme. A peine remis des émotions de la veille, c’est une étape plus difficile encore qui attend les coureurs aujourd’hui, disputée quasi intégralement sur le sol français. Une grande étape de montagne, transitant par trois cols au-dessus des 2000 mètres : le col de Vars d’abord (18,2 km à 6,0 %), le mythique col de la Bonette ensuite (22,2 km à 6,7 %) et le non moins mythique col de la Lombarde (19,8 km à 7,5%). Au sommet, le peloton sera de retour sur le sol italien. Il restera une ultime grimpée pour rallier la ligne, menant à Sant’Anna di Vinadio (2,3 km à 8,1 %). En bref, un total de 4100 mètres de dénivelé condensé en 134 bornes : tout est dit !

L’image du jour : la Cima Coppi pour Michele Scarponi

Du haut de ses 2744 mètres, le col Agnel était la Cima Coppi de cette édition, le point le plus haut du Tour d’Italie. Le prix attribué depuis les années 60 s’accompagne d’un dispositif particulier au classement de la montagne et… d’une prime particulière. Michele Scarponi est venu ajouter son nom au palmarès.