Alberto Contador. Pour la toute première fois, on a vu Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) démarrer hier juste avant la bascule de Tre Monti à 7 kilomètres de l’arrivée. Son idée ? Tester la réactivité d’adversaires qui lui ont semblé un ton moins bien. « Je n’ai pas eu la chance d’étudier les images télévisées mais j’ai cru percevoir un coup de moins bien de l’un de mes adversaires directs, Fabio Aru en l’occurrence… Il était important de le vérifier. Je grimpais dans sa roue et il m’a semblé qu’il était un peu fatigué. Sur un Grand Tour, vous avez de bons et de mauvais jours. Mais ne faisons pas tout une histoire de mon attaque. Mes jambes ont bien répondu mais n’exagérons rien. Je n’ai pas fait une grande différence. Ce n’était pas une étape sur laquelle on pouvait gagner du temps mais c’est toujours important de voir où en sont les autres. »

Fabio Aru. Titillé par Alberto Contador sur le sommet de Tre Monti, Fabio Aru (Astana) n’a rien cédé à l’Espagnol à Imola, mais il a pour la première fois affiché de petites lacunes. « Je n’ai pas été très brillant, reconnaît le Sarde, 2ème du classement général à 3 secondes seulement du Maillot Rose. Ça a été une étape un peu étrange. Peut-être que j’ai payé la différence de température entre les jours derniers et cette journée pluvieuse. Mais au final le bilan de cette étape est bon. Personne en particulier n’en a tiré profit et le classement général reste inchangé. » Le jeune grimpeur reste très attendu ce soir à Vicenza dans une brève ascension vers le Monte Berico qui pourrait lui permettre de refaire son maigre retard au classement général avant le contre-la-montre de samedi.

Rigoberto Uran. Grosse frayeur pour Rigoberto Uran (Etixx-Quick Step), qui s’est mis sur le toit sur le circuit d’Imola, à 15 kilomètres de l’arrivée. Le Colombien, parvenu à rentrer rapidement dans le peloton, souffre d’abrasions sur tout le côté gauche, notamment l’épaule, mais aussi au coude, à la hanche et sur le haut du dos. « J’ai touché la roue d’un gars qui a fait un écart en changeant de vitesse, raconte Uran, 6ème du général à 2’10 ». Je suis allé aussitôt au sol. Heureusement la voiture de l’équipe avec un nouveau vélo n’était pas loin. J’ai pu repartir vite avec pour obsession de rentrer rapidement, ce que j’ai pu faire pour ensuite me maintenir dans le peloton jusqu’à l’arrivée. J’ai souffert d’une bronchite en première semaine, j’avais bien récupéré lundi, cette chute et ses conséquences, c’est vraiment dommage, mais je vais faire avec. »

Carlos Betancur. Privée de son leader Domenico Pozzovivo depuis les premiers jours du Giro, l’équipe Ag2r La Mondiale fait notamment confiance à Carlos Betancur, que l’on a plusieurs fois observé devant, que ce soit samedi vers Campitello Matese, dimanche vers San Giorgio del Sannio (6ème) ou hier encore vers Imola (2ème). « Je rêvais depuis longtemps de redevenir compétitif, et maintenant c’est une réalité, savoure l’ancien vainqueur de Paris-Nice. Je recommence à prendre du plaisir sur le vélo. Je suis passé par des moments difficiles dernièrement, j’ai beaucoup travaillé pour en arriver là. Forcément, dans l’échappée, j’ai pensé à la victoire, mais c’est difficile sur ce Giro et Ilnur Zakarin était très fort. Je sais désormais une chose : des bonnes choses arrivent pour moi. »

Ilnur Zakarin. Deux semaines et demie après son triomphe au Tour de Romandie, le Russe Ilnur Zakarin (Team Katusha) s’est offert à Imola une étape du Tour d’Italie. « Après ma victoire en Romandie, on a pensé que peut-être je pouvais me battre pour le classement général du Giro, et nous sommes arrivés à San Remo avec cette ambition, admet le coureur de 25 ans. Mais dès le départ je ne me suis pas senti très bien, alors nous avons choisi de changer de stratégie et de viser des victoires d’étapes. On a atteint notre but à Imola ! On avait planifié d’être dans la bonne échappée, j’ai été très attentif dès le départ, j’ai suivi les attaques et pris ma chance. J’étais déjà échappé il y a quelques jours mais j’avais attaqué trop tôt, j’ai tenu compte de cette expérience en attendant le tout dernier moment pour ça. »

L’étape du jour :

12ème étape : Imola-Vicence (190 km). Le peloton du Tour d’Italie sera pratiquement ce soir au pied des Dolomites, qu’il gardera en toile de fond jusqu’à dimanche et son entrée dans le massif. En attendant, c’est la plaine du Pô qui s’offre aujourd’hui aux concurrents entre le cœur d’Imola, en Emilie-Romagne, et la commune de Vicence, en Vénétie. Une plaine ? Pas exactement. Si les 130 premiers kilomètres ne présenteront pas la moindre difficulté, les 60 derniers offriront aux baroudeurs et aux puncheurs un parfait terrain d’expression sur des montées très exigeantes, successivement celles de Castelnuovo (5,4 km à 5 %), Crosara (3,7 km à 9 %) et Perarolo (2,9 km à 6,7 %), dernier obstacle à 27 kilomètres d’une ligne d’arrivée tracée au Monte Berico (1150 mètres à 7,1 %), qui s’élève au-dessus de Vicence !

Le tweet de… @EiselBernhard