Domenico Pozzovivo. Violemment tombé sur le visage dans la descente de Barbagelata hier à une trentaine de kilomètres de l’arrivée, Domenico Pozzovivo (Ag2r La Mondiale) a été évacué vers Gênes avec un traumatisme cranio-facial grave. « Le scanner effectué a exclu toute lésion intracrânienne, rassure le docteur d’Ag2r La Mondiale Eric Bouvat en liaison avec le docteur Roberto Parravicini qui officie sur le Giro. Des plaies profondes au-dessus de l’oeil droit ont nécessité vingt-cinq points de suture. Domenico est conscient et lucide mais n’a aucun souvenir de l’accident. » L’accident est survenu dans une courbe, lorsque l’Italien, dossard 1 et 5ème du Giro 2014, a perdu le contrôle de sa roue avant. Il s’est alors écrasé face contre terre. Les jours du grimpeur ne sont pas en danger. Domenico Pozzovivo restera en observation jusqu’à demain.

Hubert Dupont. Témoin direct de la chute dont a été victime son leader et qui a brutalement ravivé le souvenir douloureux du décès de Wouter Weylandt il y a quatre ans non loin d’ici, Hubert Dupont (Ag2r La Mondiale) s’est livré dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport. « Domenico était face contre terre, je n’ai pas vu tout de suite son visage, raconte-t-il. Ce n’est que lorsqu’un spectateur l’a retourné que j’ai vu le sang sur son visage. J’ai eu très peur. On ne voyait plus que le blanc de ses yeux. La personne a dégagé sa langue. Et puis j’ai vu que ses narines bougeaient, qu’il respirait, et ça m’a rassuré un peu. »

Ag2r La Mondiale. Le soulagement prévalait hier soir après les nouvelles rassurantes données à 19h05 par le corps médical s’agissant de l’état de santé de Domenico Pozzovivo. « Je suis soulagé que le bilan médical ne soit pas plus lourd, a soufflé le directeur sportif d’Ag2r La Mondiale Laurent Biondi. Domenico est un garçon gentil, brillant, sérieux. Il a mis beaucoup d’énergie dans la préparation de ce Giro et je suis extrêmement déçu pour lui. C’est terriblement injuste. » D’un point de vue sportif, c’est toute la stratégie de l’équipe Ag2r La Mondiale qui va devoir être revue. « Nous continuons la route avec huit coureurs, poursuit Laurent Biondi. Nous allons rester unis, nous remotiver et tenter de remporter des étapes. Carlos Betancur n’a pas perdu de temps au classement général. Nous verrons comment cela évolue les prochains jours. »

Michael Matthews. L’Australien Michael Matthews (Orica-GreenEdge) a conforté hier son maillot rose de leader en conquérant au sprint l’étape de Sestri Levante pour ajouter 10 secondes de bonification dans sa besace. « On garde tous dans l’équipe un excellent souvenir du Giro 2014, et nous souhaitons encore réaliser cette année tout ce qui est en notre pouvoir, a lancé le leader du classement général, qui a tenu à dédier sa victoire à Domenico Pozzovivo en lui adressant ses vœux de rétablissement. Nous avons des coureurs susceptibles de briller sur toutes les étapes et chacun se mettra successivement au service de l’autre. Cette troisième étape, nous étions venus en reconnaître les 80 derniers kilomètres mercredi dernier. Nous ne souhaitions pas la formation d’une échappée aussi consistante mais nous avions deux beaux représentants à l’avant et je savais que l’équipe travaillerait pour moi si nous revenions sur l’échappée. »

Philippe Gilbert. Très actif hier dans la grosse échappée du jour, Philippe Gilbert (BMC Racing Team) a trouvé la force de sprinter à Sestri Levante, où il a pris la 3ème place. « 3ème, c’est bien, mais je remontais fort dans les derniers mètres et je pense que j’étais en mesure d’accrocher un bien meilleur résultat, a déclaré l’ancien champion du monde. La victoire était à ma portée, alors je suis un peu déçu. Damiano Cruso a réalisé un très gros effort pour moi. On fait chambre ensemble sur ce Giro et dimanche soir il m’a expliqué comment il se mettait au service de Peter Sagan par le passé. Je savais qu’il avait l’expérience pour ce genre de final. Il m’a dit qu’on verrait s’il pouvait me donner un coup de main, et c’est exactement ce qu’il a fait. On va pouvoir ressayer cela dans les jours à venir, et peut-être même à La Spezia. »

L’étape du jour :

4ème étape : Chiavari-La Spezia (150 km). Quand on évoque La Spezia, cette cité ligurienne bâtie au bord de la mer tyrrhénienne, revient le nom d’Alessandro Petacchi, le sprinteur né ici il y a 41 ans. Ce n’est pourtant pas le coureur de Southeast qui sera attendu ce soir à l’arrivée de la quatrième étape, tout en montagnes russes sur des routes étroites et sinueuses, mais plutôt un puncheur voire encore des coureurs rapides au sprint du gabarit de Michael Matthews (Orica-GreenEdge), Fabio Felline (Trek Factory Racing) ou Philippe Gilbert (BMC Racing Team), pour une revanche du résultat pris hier. Après une incursion dans les Cinque Terre, la course se jettera dans le golfe de La Spezia pour une boucle finale de 17,1 kilomètres incluant la montée de Biassa (3,7 km à 8 %) dont la bascule interviendra à 10 kilomètres de l’arrivée.

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