Diego Ulissi. Il avait obtenu sa première victoire d’étape sur le Giro sur tapis vert il y a trois ans, hier c’est à la pédale que Diego Ulissi (Lampre-Merida) a devancé les meilleurs à l’arrivée à Viggiano. Cette cinquième étape, le Toscan de 24 ans l’avait tout particulièrement cochée. « Ce n’est pas un secret que j’aime ce type d’arrivée, a-t-il souligné. Gagner une étape sur le Giro est merveilleux pour un coureur italien. Le plaisir est d’autant plus fort que j’ai vaincu de vrais champions. Je continue de progresser et je dois beaucoup à mon entraîneur Michele Bartoli, l’ex champion qui est fantastique avec moi. Parfois il m’arrive d’être battu avant de partir, je sais que je dois progresser là-dessus, et Michele m’aide beaucoup à avoir confiance en moi. Avant de dormir mardi soir je me suis visualisé en train de gagner. Ça m’a aidé. »

Michael Matthews. Il s’était dit candidat à la victoire d’étape hier à Viggiano, Michael Matthews (Orica-GreenEdge) n’en a pas été loin, 6ème et toujours Maillot Rose avant une étape qui s’avérera peut-être plus compliquée pour lui aujourd’hui. « J’avais fait de cette cinquième étape un objectif et nous avons prouvé que nous méritions vraiment ce maillot, a commenté l’Australien. L’équipe a imposé un tempo qui n’a permis à personne de bouger. Et de mon côté j’étais encore dans le final avec tous les grimpeurs. Mon objectif était de garder le maillot rose jusqu’à Viggiano, et de là prendre les choses au jour le jour. Maintenant, avec l’arrivée au Mont Cassin, je ne suis plus sûr de rien. »

Joaquim Rodriguez. Joaquim Rodriguez (Team Katusha) le sait, s’il veut refaire le retard important pris par son groupe dans le contre-la-montre par équipes de Belfast (1’47 » sur le Maillot Rose Michael Matthews), il va lui falloir s’employer. Malheureusement le Catalan n’a pas été capable de reprendre la moindre seconde à ses adversaires en dépit de l’accélération portée par ses coéquipiers dans le final vers Viggiano. « L’équipe a super bien travaillé, a salué Joaquim Rodriguez. Il m’aurait été possible d’attaquer un peu plus tôt mais il était difficile d’évaluer la portée d’un démarrage avec tout ce vent. Ça soufflait de face. J’ai manqué une opportunité, on peut voir ça comme ça, mais les arrivées les plus raides restent encore à venir et elles me conviendront davantage. » Joaquim Rodriguez est actuellement 40ème au général.

Rafal Majka. Il a entamé le Giro sans pression, les médias étant davantage focalisés sur son coéquipier Nicolas Roche au Grand Départ en Irlande, mais Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) est dans le coup. 5ème hier à Viggiano, le Polonais classé 7ème de son premier Tour d’Italie l’an passé a marqué les esprits. « Je n’étais pourtant pas sur mon terrain, relativise-t-il. J’ai besoin de cols plus longs et plus durs. Je suis un grimpeur léger donc des moyennes à 4/5 %, ce n’est pas ma tasse de thé. Mais mes adversaires ont décidé d’utiliser le final pour essayer de gagner quelques secondes. Je les ai donc suivis et j’ai fini parmi les meilleurs. » Désormais 5ème du général et 2ème du classement des jeunes, Rafal Majka revêtira aujourd’hui le maillot blanc que détient Michael Matthews. « Je vais courir dans un maillot qui ne m’appartient pas encore mais je vais tâcher de le faire mien dans cette étape en bouchant mes 26 secondes de retard sur Matthews. »

Gianluca Brambilla. C’était un pari qui aurait pu s’avérer payant. Quand la pluie a commencé à s’abattre sur la route du Giro hier dans le final, Gianluca Brambilla (Omega Pharma-Quick Step) y a vu l’opportunité d’attaquer dans la descente humide pour creuser un écart intéressant avant de reprendre la côte. « J’étais confiant dans la descente malgré les conditions, a-t-il relaté. J’ai pu aller plein gaz même si c’était technique. J’ai obtenu une bonne avance mais dans la montée vers l’arrivée j’ai dû faire face à un fort vent contraire. Ça a été dur de défendre mon leadership contre un peloton qui chassait derrière moi. Je pense que sans le vent de face j’aurais pu aller plus loin. Mais ce qui compte c’est que mes jambes sont bonnes. Ça booste évidemment la confiance, je vais pouvoir être d’un grand soutien à Rigoberto Uran. »

L’étape du jour :

6ème étape : Sassano-Mont Cassin (247 km). L’étape la plus longue du Tour d’Italie 2014 reliera aujourd’hui Sassano, en Campanie, au Mont Cassin, dans le Latium, qui comme son nom l’indique annonce une nouvelle occasion pour les puncheurs de s’exprimer. Ce sera une longue journée qui initie la remontée de la botte italienne en direction des Alpes d’abord, des Dolomites ensuite. Mais les sprinteurs ne tireront pas profit de cette interminable étape de 247 kilomètres, en dépit d’un profil assez peu sélectif, puisque la course se conclura par l’ascension du Mont Cassin, qui domine la route allant de Rome à Naples. La route commencera à grimper après la traversée de Cassino à 8,7 kilomètres de l’arrivée. Elle s’élèvera alors jusqu’à la ligne à 5,1 % de moyenne, la pente étant nettement moins forte sur le dernier kilomètre.