Nacer Bouhanni. Le mot « exploit » n’est certainement pas trop fort pour exprimer ce qu’a réalisé Nacer Bouhanni (FDJ.fr) hier sur le circuit de Bari. Il raconte son final époustouflant : « j’ai crevé à 14 kilomètres du but, j’ai dû attendre d’être dépanné puis ça m’a pris du temps, presque un tour de circuit, pour rentrer avec l’aide de Laurent Pichon. Je suis revenu sur le peloton à l’entrée du dernier tour. Dans les derniers kilomètres il y a eu une chute dans un virage à droite. J’ai réussi à l’éviter en faisant une embardée sur la gauche. Heureusement Sébastien Chavanel était là et avec son aide j’ai réussi à rejoindre les premiers. Dans le dernier virage Luka Mezgec a chassé, Tom Veelers est parti, et il m’a fallu combler 20 mètres sur lui. J’ai moi-même glissé plusieurs fois dans la dernière ligne droite mais j’ai mis tout ce qu’il me restait. »

Neutralisation. La pluie qui s’est abattue sur des routes transformées en patinoire hier à Bari – plusieurs coureurs ont fait les frais d’une chute lorsque la course a été lancée dans le dernier tour – a entraîné un mouvement de protestation des coureurs, qui sont allés trouver l’organisation pour lui indiquer qu’ils ne feraient pas la course. Finalement le jury des commissaires a accepté de neutraliser les temps dans le dernier tour, permettant à ceux jouant le classement général de se relever pour laisser les seuls coureurs concernés par la victoire d’étape prendre des risques sur le circuit glissant. « La meilleure idée était de neutraliser la course et de laisser les sprinteurs qui le voulaient s’exprimer, mais sans bonifications, ce qui a été décidé par les commissaires, salue le Maillot Rose Michael Matthews (Orica-GreenEdge). Au lieu de cinq ou six gars au sol, on aurait pu en compter cent sans cette décision, qui était à l’évidence la plus sûre. »

Michael Matthews. Resté sur la défensive hier, renonçant à se joindre aux sprinteurs une fois les temps neutralisés, le Maillot Rose Michael Matthews (Orica-GreenEdge) a fait savoir qu’il avait des vues sur les deux étapes à venir. Bien que l’arrivée du jour s’effectuera en bosse, l’Australien se croit capable de la passer en tête. « En venant sur ce Giro, j’avais fait des deux étapes à venir mes objectifs, a-t-il avoué. Je vais courir à fond pour gagner l’étape à venir et garder le maillot au sein de l’équipe, qui a beaucoup travaillé ces derniers jours pour le défendre. Dans tous les cas, c’est une étape qui me convient parfaitement avec ma forme actuelle. Je ne suis pas dans ma meilleure condition en tant que sprinteur mais j’ai mes meilleures sensations dans les bosses, donc je pense que c’est un final fait pour moi. » A maintes reprises, Michael Matthews a prouvé ses capacités à bien passer les bosses, 2ème de la Flèche Brabançonne cette année.

Marcel Kittel. Du Tour d’Italie, Marcel Kittel (Giant-Shimano) n’aura finalement vu que l’Irlande, non-partant hier matin alors que la course rose venait de débarquer dans la péninsule. C’est une poussée de fièvre qui a rattrapé celui qui avait dominé les deux premiers sprints massifs samedi à Belfast puis dimanche à Dublin, rejoignant le cercle fermé des coureurs vainqueurs d’étapes sur les trois Grands Tours. Déjà fébrile dimanche soir, il ne se sentait pas mieux lundi au moment de quitter l’Irlande pour rejoindre le sud de l’Italie. La fièvre étant encore montée hier matin, Marcel Kittel a choisi de renoncer à repartir. « Je suis très déçu de quitter le Giro après un si bon départ, mais je ne me sens pas bien et je ne suis pas en mesure de poursuivre la course dans ces conditions », a déclaré l’Allemand avant de se retirer.

L’étape du jour :

5ème étape : Tarente-Viggiano (203 km). Changement de registre aujourd’hui dans la cinquième étape du Tour d’Italie, qui s’adressera davantage aux puncheurs qu’aux sprinteurs, bien qu’un sprint en côte ne soit pas à exclure, ce qui pourrait faire les affaires d’un finisseur comme le porteur du maillot rose Michael Matthews (Orica-GreenEdge). Au départ de Tarente, dans les Pouilles, le peloton suivra la côte un temps avant de s’engager dans les terres de la Basilicate, où il ira chercher trois difficultés dans la seconde partie de la course, disputée à des altitudes de moyenne montagne. Dans les 20 derniers kilomètres, la course transitera deux fois par la montée d’arrivée à Viggiano, une montée de 6,7 kilomètres à 3,6 % dont la principale difficulté intervient surtout dans les 1750 derniers mètres à 6,2 %.