Joaquim Rodriguez. C’est une hécatombe dont a été victime le peloton du Giro au pied du Mont Cassin hier, et en particulier le Team Katusha, qui a payé un lourd tribut en perdant trois coureurs dont son capitaine Joaquim Rodriguez. Si le Catalan a été capable de rallier le sommet, 7’43 » après le groupe Evans, il ne se faisait plus d’illusions en descendant de vélo, victime d’une fracture d’une côte et du pouce gauche et d’un gros hématome au coude. Il ne repartira pas ce matin. Joaquim Rodriguez a fait savoir en outre qu’il souffrait de deux côtes cassées depuis l’Amstel Gold Race, ce qu’il avait dissimulé dans l’espoir de se rétablir progressivement. Dans son malheur, le Team Katusha doit déplorer deux autres blessés, Giampaolo Caruso (hématomes à la hanche et à la jambe) et Angel Vicioso (triple fracture complexe du fémur droit).

Cadel Evans. Parfaitement placé à 1500 mètres du pied du Mont Cassin, Cadel Evans (BMC Racing Team) a échappé à la chute massive qui n’a épargné qu’une douzaine de coureurs hier. S’il a entendu la chute, il ne s’est aperçu que plus loin que le groupe s’était rompu de la sorte. « J’ai compris qu’une sélection anormale s’était produite mais les communications passaient mal dans le final et prendre des décisions rationnelles devant une situation aussi inattendue n’a pas été facile, s’est défendu l’Australien, qui a au total repris 53 secondes à tous ses adversaires sur cet incident de parcours ! On fait de la compétition, et ce jusqu’à la ligne. Je ne sais pas ce qui s’est passé derrière, je n’ai pas vu la chute, c’est malheureux pour ceux qui en ont fait les frais. » Aucun de ses coéquipiers impliqués n’a été blessé.

Michael Matthews. Il en est un autre que la chute de Cassino a grandement avantagé, c’est le porteur du maillot rose Michael Matthews (Orica-GreenEdge). L’Australien, qui a su s’accrocher au groupe Evans tout au long de l’ascension, a mis à profit sa pointe de vitesse pour s’imposer au sommet, là où chacun s’attendait à ce qu’il perde le maillot rose qu’il porte depuis samedi. « Tout le monde voulait être à l’avant au pied de la côte, nous avons abordé trop vite un rond-point sur route humide, j’ai eu de la chance d’être bien placé au bon moment, a-t-il admis. Après c’était tout pour la gagne, moi contre Evans. J’ai toujours été un bon grimpeur mais je n’avais pas assez confiance en moi pour ce type d’étape. Je me suis prouvé ces deux derniers jours que j’en étais capable. J’essaierai de m’imposer une dernière fois avec le maillot rose. »

Nicolas Roche. L’équipe Tinkoff-Saxo s’était présentée sur le Giro avec deux atouts dans son jeu, malheureusement Nicolas Roche a été impliqué dans l’énorme chute survenue hier au pied du Mont Cassin. Lorsqu’il a été en mesure de repartir, il avait déjà perdu trop de temps sur le peloton, si bien qu’il a rallié l’arrivée avec un retard de 15’08 ». L’Irlandais, qui avait terminé 5ème du Tour d’Espagne l’an dernier, n’a pas été blessé dans la chute mais a perdu toute chance de peser sur le classement général du Giro, laissant dès lors le Polonais Rafal Majka, 7ème de l’édition 2013 et actuel 4ème au classement général, hériter à lui seul du poste de leader.

Nairo Quintana. Le Colombien Nairo Quintana (Movistar Team) a lui aussi été impliqué dans la chute massive hier, touché à l’épaule, au coude, à la hanche et aux deux genoux. En dépit de la réaction de ses coéquipiers pour tâcher de ramener le peloton sur le groupe Evans dans le Mont Cassin, le jeune grimpeur s’est rapidement trouvé esseulé et a cédé comme tous les favoris 53 secondes à Cadel Evans. « Ça a été une première semaine très difficile à cause du mauvais temps, a commenté celui qui occupe la 10ème place du général à 2’08 ». Nous avions déjà manqué de chance dans le contre-la-montre par équipes, la pluie nous ayant fait perdre davantage de temps que prévu, et maintenant un vrai écart s’est creusé sur Evans, mais je suis déjà content de ne pas m’être blessé avant les étapes de montagne. »

L’étape du jour :

7ème étape : Frosinone-Foligno (211 km). Le peloton du Tour d’Italie cherchera aujourd’hui à reprendre ses esprits après l’importante chute massive survenue hier dans le Latium. Beaucoup devront panser leurs plaies et se concentrer sur de nouveaux objectifs, si bien que cette étape de transition avant la haute montagne ce week-end devrait tomber à point nommé. Au départ de Frosinone (Latium), ce sont les sprinteurs qui auront la faveur des pronostics dans cette septième étape de 211 kilomètres jusqu’à Foligno (Ombrie). A moins qu’une échappée ne parvienne à mettre à profit le profil vallonné le long de la chaîne des Apennins pour réussir à tromper la vigilance d’un peloton que les Orica-GreenEdge devraient toutefois contrôler pour défendre une dernière fois le maillot rose de Michael Matthews.