Thomas Voeckler. Sa chute à l’Amstel Gold Race a mis fin prématurément à son printemps et Thomas Voeckler (Team Europcar) se tourne déjà vers la deuxième partie de la saison. Opéré de la clavicule après sa chute sur les routes néerlandaises, l’Alsacien récupère mieux que prévu. « Ça va mieux et ça évolue vite, le chirurgien a fait du bon travail, a souligné l’ancien Maillot Jaune du Tour de France. Du coup je vais reprendre la compétition au Rhône Alpes Isère Tour (du 9 au 12 mai) puis je ferai le Tour de Belgique et le Critérium du Dauphiné. Je pense reprendre l’entraînement cette fin de semaine, mais pour l’heure je n’ai pas encore tout à fait récupéré de l’anesthésie. » Moins en veine cette année, Thomas Voeckler a jusqu’à présent dû se contenter d’une 5ème place lors d’A Travers la Flandre, où il est passé tout près de la victoire.

Blanco. Hier au Tour de Turquie, un petit incident dans les premières positions du paquet a provoqué la première grosse chute de la saison. L’équipe Blanco menait alors le peloton pour Theo Bos quand son poisson-pilote Mark Renshaw est tombé, entraînant avec lui une partie des coureurs et bloquant l’autre partie. Dans cette chute survenue à 600 mètres de l’arrivée, l’Australien s’est brisé la clavicule et souffre d’une commotion cérébrale. L’ancien lanceur de Mark Cavendish a bien sûr quitté la route du Tour de Turquie. Theo Bos souffre quant à lui de coupures, de contusions et d’un gros hématome à la fesse gauche. Le Néerlandais a malgré tout franchi la ligne et devrait décider de sa participation à l’étape du jour ce matin.

Aidis Kruopis. Il semblait acquis que la deuxième étape du Tour de Turquie arriverait au sprint, mais ce ne fut pas tout à fait le cas. S’il n’est pas étonnant de voir Aidis Kruopis (Orica-GreenEdge) lever les bras, il a bénéficié d’un concours de circonstances. La chute qui est survenue à 600 mètres de la ligne a empêché une partie de ses adversaires de disputer la victoire. Le Lituanien est parvenu à passer entre les mailles du filet et à rattraper Marco Coledan (Bardiani-Valvole-CSF Inox) à quelques mètres de la ligne. « Le sprint était très dangereux, a expliqué Aidis Kruopis, qui tournait autour depuis le début de l’année. Leigh Howard m’a beaucoup aidé. Il y a eu une grosse chute et j’ai réussi à revenir sur cinq gars devant. J’ai commencé mon sprint juste après la chute et j’ai passé tous ceux qui étaient devant moi pour remporter l’étape. »

Björn Leukemans. 9ème d’un Liège-Bastogne-Liège par le passé, Björn Leukemans (Vacansoleil-DCM) avait des ambitions au départ de la Place Saint-Lambert dimanche matin. Mais le Belge a joué de malchance pendant toute la Doyenne. « La course ne s’est pas bien passé, nous a-t-il confié. J’ai eu un rhume la semaine passée. La montée de Colonster a tout de même été difficile pour moi. Je suis arrivé au pied de Saint-Nicolas avec le premier groupe, mais j’y ai été lâché. Mon dérailleur s’est bloqué et j’ai failli tomber. De toute façon, les jambes n’étaient pas bonnes non plus. Finalement, je ne suis pas très satisfait de ma saison des classiques. Au Tour des Flandres et à Paris-Roubaix, je me sentais bien, mais les résultats n’ont pas suivi. »

Ag2r La Mondiale. Sa chute au Tour du Trentin sera finalement sans réelle conséquence et Domenico Pozzovivo emmènera comme prévu l’équipe Ag2r La Mondiale sur le Giro. L’Italien, 8ème l’an dernier, possédera une équipe solide autour de lui. Auteur d’une formidable campagne de classiques pour sa première saison en WorldTour, Carlos-Alberto Betancur aura pour tâche d’épauler le grimpeur de poche dans les terribles étapes de montagne du Tour d’Italie. Spécialiste du Giro, Hubert Dupont apportera son expérience, lui qui a terminé dans le Top 20 des trois dernières éditions en épaulant John Gadret. L’ancien cyclo-crossman fera lui l’impasse sur la course qu’il a bouclée à la 3ème place en 2011. Davide Appollonio et Manuel Belleti prendront aussi part à leur tour national au contraire de Rinaldo Nocentini et Matteo Montaguti.

L’effectif d’Ag2r La Mondiale au Giro :

• Davide Appollonio (ITA)
• Manuel Belleti (ITA)
• Julien Bérard (FRA)
• Carlos-Alberto Betancur (COL)
• Guillaume Bonnafond (FRA)
• Hubert Dupont (FRA)
• Ben Gastauer (LUX)
• Sylvain Georges (FRA)
• Domenico Pozzovivo (ITA)

Flèche Wallonne. Il est fini le temps ou la Flèche Wallonne partait de Charleroi ou de Huy. Depuis les années 80, les deux villes accueillaient généralement le départ de l’épreuve. Les organisateurs avaient innové cette année en proposant un départ de Binche, ville avant tout célèbre pour son carnaval et ses Gilles. L’an prochain, la course se déroulant entre l’Amstel et Liège partira de Bastogne au sud du pays. C’est ce qu’ont annoncé le président de la Province de Liège et Christian Prudhomme. L’an prochain, la ville vivra pour le cyclisme sur les deux monuments wallons puisqu’elle accueille déjà le tournant de la Doyenne. Depuis l’an dernier, les instances wallonnes ont décidé d’un départ tournant pour la Flèche. En revanche, pas de changements pour l’arrivée qui se fera toujours au sommet du Mur de Huy.

Ivan Basso. À sa grande époque, au moins on voyait Ivan Basso (Cannondale) avant le départ du Tour d’Italie, au plus il était redoutable une fois venu le mois de mai. Cette année encore, l’Italien ne déroge pas à ses habitudes et le double vainqueur de la course rose n’a été que peu vu depuis le début de l’année. Il sera au départ du Tour de Romandie aujourd’hui pour améliorer sa condition après un Tour du Trentin où il était encore en retrait. « Je m’attendais à avoir ce genre de résultat, s’est défendu le Varésien. Depuis janvier, j’ai travaillé sur ma résistance et moins sur la qualité de mes perfs. Je n’ai pas beaucoup de jours de course dans les jambes, ce qui est un handicap pour suivre ceux qui sont déjà en forme. En Romandie, je vais essayer de passer une nouvelle étape. Les résultats ne seront pas importants, et je suis confiant pour le Giro. »

3 questions à… Vincent Jérôme (Team Europcar)

Vincent, on vous a vu à l’avant de Liège-Bastogne-Liège jusqu’à la Redoute. Qu’avez-vous ressenti ?
Ça fait plaisir. C’était prévu, on m’avait demandé d’aller dans l’échappée du matin. L’objectif était d’être devant. Tout ne s’est pas passé comme je l’aurai voulu. J’aurai préféré passer la Redoute devant, mais nous n’avons pas eu assez de temps. Avec 30 secondes au pied, c’est difficile en sachant que les costauds essayent déjà de s’attaquer à cet endroit. Donc je suis un peu déçu, mais globalement content d’avoir passé la journée devant.

Vous êtes parti très tôt, ce qui explique que vous ayez été repris facilement…
Oui, on est partis au bout de cinq kilomètres, donc cela fait une grosse journée devant. Les Astana, les BMC et Movistar ont quand même vite mis à rouler. On savait que ce serait difficile d’aller jusqu’à l’arrivée. On s’est toujours bien entendu. Tout le monde a bien roulé. Personne n’a voulu sauter les relais.

Quel bilan tirez-vous de votre première partie de saison ?
Le bilan est positif, il ne me manque qu’une victoire. Depuis Paris-Nice, j’ai enchaîné les classiques. J’ai juste sauté Paris-Roubaix. Je suis tout de même déçu de ne pas terminer Liège. L’autre déception, c’est que, ici, on devait normalement protéger Thomas (Voeckler) et il nous a manqué aujourd’hui pour faire un beau Liège. On avait Pierre (Rolland), mais si on avait eu les deux… Pierre aurait pu anticiper plus tôt comme l’année dernière et Thomas aurait pu suivre les costauds. Ça avait bien marché l’année dernière. On n’avait que Pierre comme leader et c’était un peu plus compliqué pour nous. C’est pour cela qu’on m’avait demandé d’être à l’avant. Pour qu’il puisse anticiper avec d’autres coureurs dans le final. Mais ce n’est jamais écrit à l’avance. Je vais encore courir les Quatre Jours de Dunkerque et ensuite je coupe. Je reprendrai soit au Tour de Bavière, soit au Tour de Belgique et pour le Dauphiné il y aura une sélection interne.

Propos recueillis à Ans le 21 avril 2013.