C’est une annonce qui va mettre en émoi toute la planète cycliste. Alessandro Petacchi a annoncé aujourd’hui qu’il mettait fin à sa carrière. Une annonce que l’on n’attendait pas, du moins pas en plein milieu de la saison. L’Italie perd le sprinteur qui a marqué les années 2000, celui qui a eu les épaules pour succéder avec brio à Mario Cipollini en s’inscrivant dans la lignée des grands sprinteurs transalpins. À 39 ans, Ale-Jet avait, bien sûr, perdu de sa superbe et était en manque de résultats depuis de longs mois. À la recherche de nouveaux défis, il avait pour but d’être l’un des principaux protagonistes à Milan-San Remo et à Paris-Roubaix. Pari manqué. En voyant que les résultats ne suivaient pas, Petacchi a fait le point et a pris la décision de mettre définitivement son vélo au clou après une brillante carrière longue de plus de quinze ans.

Au début des années 2000, l’Italie est inquiète. Mario Cipollini n’est plus aussi dominateur sur les sprints malgré son titre mondial acquis à Zolder et son Milan-San Remo en 2002. Mais la Botte va très vite retrouver un sprinteur d’envergure mondiale. En 2003, Ale-Jet est déjà professionnel depuis cinq ans et va exploser au plus haut niveau en s’adjugeant six étapes du Giro, quatre sur le Tour et cinq sur la Vuelta. Quinze bouquets sur les Grands Tours en une année ! Mark Cavendish, contre-la-montre par équipes compris, n’a jamais dépassé les dix victoires en Grands Tours en une saison, c’est dire l’exploit réalisé par l’Italien en 2003. L’année suivante, il remporte neuf victoires d’étapes sur le Tour d’Italie, un record. En tout, il amassera quarante-huit bouquets et un classement par points remporté sur les Grands Tours en plus d’un Milan-San Remo (2005) et d’un Paris-Tours (2007).

Sa suspension en 2007 marque un tournant dans sa carrière. Nettement moins dominateur par la suite avec l’éclosion de nouveaux seigneurs du sprint, il sera malgré tout capable de coups d’éclat comme ce Tour 2010 où il ramène le maillot vert à Paris. « Ma carrière a été remplie de satisfactions et enrichie par les plus grandes victoires qu’un coureur peut souhaiter. Au seuil des 200 victoires, je sens que j’arrive à un moment particulier dans ma vie, un tournant où je perçois le besoin de trouver une nouvelle dimension et de consacrer plus de temps à ma famille. Ces considérations m’ont poussé à mettre fin à ma carrière (…) Je pense que le temps est venu pour moi de rechercher de nouveaux défis », a déclaré Petacchi dans un communiqué. Le monde du cyclisme perd là l’un des plus grands sprinteurs de l’histoire. Ciao campione !