Tom Boonen. De retour de sa reconnaissance du parcours de Paris-Roubaix hier matin, Tom Boonen (Omega Pharma-Quick Step) s’est plié au rite de la conférence de presse. « Je suis peut-être l’un des favoris mais je ne suis pas le seul, a tenté de botter en touche le champion belge. Pozzato et Ballan ont montré au Tour des Flandres qu’ils étaient en très grande forme. Je suis un peu moins explosif qu’eux mais vous ne savez jamais ce qui peut se passer dans cette course. C’est toujours compliqué. Si je disais que je n’étais pas intéressé par une quatrième victoire record dans Paris-Roubaix, je mentirais. Nous verrons bien. Je suis toujours motivé par cette course, et c’est sûr que ça me donne une petite motivation supplémentaire. Je me moque qu’il pleuve ou qu’il fasse sec. Pour moi c’est pareil. Je sais qu’il faudra se battre dans tous les cas. »

Bretagne-Schuller. Bien qu’elle soit clairement montée d’un cran en ce début de saison, l’équipe Bretagne-Schuller n’a pas séduit les organisateurs du Tour de France, qui lui ont préféré quatre autres équipes de 2ème division jugées plus convaincantes. « C’est une déception, évidemment, commente le directeur sportif Emmanuel Hubert au Télégramme. Depuis le début de la saison, mes coureurs ont été irréprochables. Ils ne pouvaient pas faire mieux. Quand j’ai su que l’on ne faisait pas Paris-Nice, je n’avais pas de bons présages pour le Tour. C’était déjà un avertissement. J’avais des coureurs capables de jouer des coups sur le prochain Tour, j’avais des gars capables d’être acteurs sur la course. L’avenir de l’équipe ? Je n’en sais rien. Cette non-sélection aura probablement des conséquences. On va continuer à se battre. A nous de repartir du bon pied pour se rendre indispensables l’année prochaine. Il fera jour en 2013. »

Elia Viviani. Médaillé d’argent du scratch l’année passée, l’Italien Elia Viviani (Liquigas-Cannondale) espérait briller dans l’omnium après avoir terminé au dernier rang du scratch mercredi aux Championnats du Monde de cyclisme sur piste à Melbourne. Malheureusement il est tombé dans la deuxième des six épreuves de l’omnium, celle de la course aux points, et s’est fracturé le pelvis, un os du bassin. Malgré la douleur, Elia Viviani a poursuivi son calvaire dans la troisième course, dont il a été disqualifié pour pilotage dangereux ! Aussitôt admis à l’hôpital, il a découvert de quoi il souffrait. Il sera rapatrié dès que possible en Italie pour y être opéré. « Ces Mondiaux ont été l’une des expériences les plus négatives de ma carrière », a lâché un Elia Viviani profondément dégoûté, successivement dernier, tombé, disqualifié, blessé et opéré !

Björn Leukemans. Il manquera un outsider demain au départ de Paris-Roubaix. 4ème sur le vélodrome en 2007, 6ème en 2010, 13ème en 2011, Björn Leukemans (Vacansoleil-DCM) s’est retiré de la liste des engagés. Il souffre du genou gauche depuis une chute dans le Paterberg dimanche dernier au Tour des Flandres. N’ayant pas été convaincu par les améliorations constatées à l’entraînement, le Belge a préféré renoncer à une classique dans laquelle il ne se voyait pas jouer les premiers rôles demain. Par sagesse et afin de ne pas hypothéquer la suite de sa saison, Björn Leukemans va observer deux jours de repos complet avant de reprendre l’entraînement puis la compétition. Si tout va bien, il sera sur le vélo, un dossard au bas du maillot, mercredi prochain à la Flèche Brabançonne.

George Hincapie. Deux coureurs seront crédités demain de recordmen du nombre de participation à Paris-Roubaix puisque Frédéric Guesdon (FDJ-BigMat) et George Hincapie (BMC Racing Team) prendront le départ de leur dix-septième Enfer du Nord. L’avantage est notable pour le Breton, vainqueur de l’édition 1997, mais la persévérance de George Hincapie, qui a égalé l’an passé le record de participations au Tour de France (seize fois, comme Joop Zoetemelk), est tout aussi admirable. L’Américain n’aura jamais accroché Paris-Roubaix à son palmarès, et il serait extrêmement étonnant qu’il y parvienne demain à 38 ans, mais il s’y est longtemps montré constant. Désormais, c’est par le biais de son compatriote Taylor Phinney, son fils spirituel et son compagnon de chambre, que le New Yorkais espère revivre de grands instants.