La rédaction de Vélo 101 vous propose, ce matin, une petite compilation des réactions des coureurs après l’étape dantesque de Spa. Extraits.

David Millar (Garmin-Transitions). »Cette journée fait partie des cinq les plus pires que j’ai vécu sur un vélo. »

Alberto Contador (Astana). »C’était une étape folle. C’était impossible de ne pas tomber. »

Tyler Farrar (Garmin-Transitions). »J’ai roulé pendant 30 kilomètres avec une seule main sur le guidon. J’ai le poignet cassé, mais je serais au départ demain. Personne ne veut quitter le Tour. »

Cadel Evans (BMC-Racing). »C’était une route droite, mais il y’avait de l’huile ou quelque chose comme ça. Je suis désolé pour le public de ne pas avoir fait la course, mais ça n’aurait pas été juste pour les coureurs blessés. »

Carlos Sastre (Cervélo). »Après la descente, nous avons pris l’initiative de faire la course pour Thor Hushovd avec Jérémy Hunt. J’étais dans le groupe principal mais personne ne nous aidait. Alors Fabian Cancellara a dit à Thor que la course avait été neutralisée […] C’est étrange. »

Robert Gesink. On ne saura certainement pas si Robert Gesink (Rabobank) aurait pu rééditer son numéro en solitaire du dernier Tour de Suisse dans les montagnes du Tour de France. Dans la descente du col de Stockeu, le « Hollandais volant » est allé au tapis. Les examens pratiqués hier ont révélé une fissure au niveau du cubitus. Pour autant, Gesink sera au départ ce matin. Malchance ou maladresse, les chutes n’ont pas épargné la carrière de ce grimpeur hors-pair. L’an passé, Gesink avait déjà abandonné le Tour, après s’être cassé le poignet dans l’étape de Perpignan. Sur la Vuelta 2009, il avait perdu toute chance de viser le podium à quelques jours de l’arrivée après une mauvaise chute dans la descente d’un col sous la pluie.

Christian Vandevelde. Décidément, l’Américain, accablé par la malchance, n’arrive plus à finir une course de trois semaines. Après deux chutes qui l’avaient contraint à l’abandon dans les premières étapes du Giro 2009 et 2010, Christian Vandevelde doit abandonner le Tour 2010. Victime coup sur coup de deux chutes dans la descente du col de Stockeu, le coureur de 34 ans s’est cassé deux côtes et s’est ouvert l’arcade sourcilière. Cinquième en 2008, l’e coureur de Garmin-Transitions était extrèmement déçu. « J’avais travaillé dur pour venir sur le Tour, et je commençais à peine à apercevoir le bout du tunnel. Je ne veux plus revivre un jour comme celui là que ce soit sur ou en dehors du vélo ». Arrivé avec un passif de 9’49, Vandevelde avait quoiqu’il arrive perdu toute chance de faire une belle prestation au général.

Dans la roue du 101. Comme pour une grande majorité du peloton, Jurgen Van Den Broeck a goûté au bitume, hier, dans la deuxième étape qui menait les coureurs à Spa. C’est dans la descente détrempée de la côte de Werbemont, à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée, que le Belge est tombé en compagnie de son coéquipier, le Français Mickael Delage. Le Périgourdin souffre de fractures au visage et d’une contusion cérébrale. Jurgen Van Den Broeck a rallié l’arrivée à la 35ème place dans le peloton principal. Aujourd’hui, il devra compter sur ses équipiers flahutes pour bien le placer  à l’entrée des secteurs pavés qu’il n’apprécie guère. Un comble pour un Belge.

Tout au long du Tour de France, Vélo 101 suit de près le dossard 101, Jurgen Van den Broeck. Né à Herentals, la patrie d’un certain Rik Van Looy, le Flamand est peut-être le grimpeur que la Belgique attend. Leader unique de l’équipe Oméga-Pharma-Lotto, en l’absence de Jean-Christophe Péraud, il a déjà terminé 7ème du Giro 2008 et 14ème du dernier Tour de France en 2009.

Le road-book étudié par Stéphane Augé :

3ème étape : Wanze-Arenberg (213 km). Capitaine de route de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé dispute son huitième Tour de France. Il nous livre chaque matin son regard sur le parcours du jour. « Nous voilà à nouveau à l’aube d’un jour stressant. Après le petit Liège-Bastogne-Liège hier, c’est un petit Paris-Roubaix qu’il nous faut braver. Il y a 13,2 kilomètres de pavés dans les 30 derniers kilomètres. C’est beaucoup pour un Tour de France et pas beaucoup à la fois. Au niveau du matériel, nous allons partir avec des boyaux de section 23 voire 25, comme sur Paris-Roubaix. Je pense que la plupart des équipes vont partir directement avec leur vélo monté ainsi plutôt que de changer de machine en cours de route. Des coureurs vont toujours tenter de s’échapper au départ, mais selon moi ce sera voué à l’échec car il y a de fortes chances pour qu’on les revoie avant le premier secteur pavé, qui intervient au 169ème kilomètre. Les équipes de sprinteurs vont certainement rouler fort – je verrais bien Thor Hushovd gagner là – et en roulant plus vite on devrait naturellement rattraper l’échappée avant les pavés. On va arriver plein pot dans les secteurs pavés. Les 30 derniers kilomètres vont être nerveux et il va y avoir des chutes, c’est certain ! Je ne peux pas croire que le Tour de France franchisse les pavés sans pépins. Le plus dangereux va être la tension du peloton. Au Dauphiné, j’ai trouvé qu’il y avait plus de tension que d’habitude dans le peloton. Alors sur une étape comme ça… Il va y avoir des cassures et beaucoup de sport à l’avant ! »