Le point infirmerie. Tombé hier dans le secteur de Sars-et-Rosières, Frank Schleck (Team Saxo Bank) s’est relevé avec une triple fracture de la clavicule gauche. Une intervention chirurgicale est inévitable. Autre abandon, celui de Simon Gerrans (Team Sky). L’Australien est tombé peu avant le secteur d’Hollain et n’a pu repartir. Touché au visage, il souffre de traumatismes et de nombreuses plaies mais pas de fracture. Bien avant les pavés, au kilomètre 114, David Le Lay (AG2R La Mondiale) a lui aussi été pris dans une chute. Clavicule et coudes cassés, le diagnostic est lourd pour le Breton qui avait réalisé un bon championnat de France.

Lance Armstrong. Ca pourrait ressembler à un nouveau coup de bluff de l’Américain, mais cette fois-ci, Lance Armstrong (RadioShack) semble sincère. 32ème de l’étape à 2’08, l’Américain ne cache pas sa déception. « La malchance était avec moi aujourd’hui. Parfois vous êtes le marteau et d’autres jours vous êtes le clou. Aujourd’hui j’étais le clou. » A la peine après une crevaison, surpris par la vacance de ses équipiers, Armstrong est allé au bout de lui-même. « Je ne peux pas mentir, j’étais à la limite. C’était vraiment différent de la reconnaissance. » Le scénario tissé par Armstrong et l’équipe RadioShack n’a donc pas eu lieu. « Tout le monde pensait que les grimpeurs allaient perdre de nombreuses minutes aujourd’hui, mais ce sont eux qui étaient devant. »

Bjarne Riis. C’est peut-être la déception d’avoir perdu l’un de ses leaders sur chute qui le rend un peu amer, mais pour le manager de la Saxo Bank, les pavés n’ont rien à faire sur le Tour. « Je ne suis pas sûr d’être un grand fan de l’utilisation des pavés sur le Tour. C’est stressant et très dangereux. » Malgré le coup de force réalisé par son équipe, le vainqueur du Tour 1996 ne décolère pas. « Même si nous avons vu une belle performance de Fabian et Andy, je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure chose à faire. »

Dans la roue du 101 : Van Den Broeck, l’autre VDB. Comme de nombreux grimpeurs, il tenu le haut du pavé, hier. Jurgen Van Den Broeck est l’un des vainqueurs morals de l’étape d’Arenberg. Gêné par la chute de Frank Schleck, il s’en est fallu de peu pour qu’il n’accompagne le club des cinq emmené par Cancellara. Finalement, le Belge a atterrit dans un groupe en deuxième rideau. A l’aise sur le pavé, il a souvent mené ce groupe dans lequel figurait Bradley Wiggins (Team Sky), Denis Menchov (Rabobank) et Lance Armstrong (RadioShack), avant sa crevaison. 9ème de l’étape, il réalise la bonne opération du jour, et se hisse au 10ème rang du général à 1’42 de Cancellara. A la sortie des étapes périlleuses de ce début de Tour, Van Den Broeck a plus que limité la casse, il a pris position pour les étapes alpestres.

Tout au long du Tour de France, Vélo 101 suit de près le dossard 101, Jurgen Van den Broeck. Né à Herentals, la patrie d’un certain Rik Van Looy, le Flamand est peut-être le grimpeur que la Belgique attend. Leader unique de l’équipe Omega-Pharma-Lotto en l’absence de Jean-Christophe Péraud, il a déjà terminé 7ème du Giro 2008 et 14ème du dernier Tour de France.

Le road-book étudié par Stéphane Augé :

4ème étape : Cambrai-Reims (153,5 km). Capitaine de route de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé dispute son huitième Tour de France. Il nous livre chaque matin son regard sur le parcours du jour. « Pour moi, il s’agit de la vraie première étape classique du Tour de France. C’est une étape courte, avec vraisemblablement un sprint massif au bout. Vu que l’étape est courte, une échappée va se dessiner mais les équipes de sprinteurs vont travailler. Le parcours n’est pas du tout dur, avec une seule côte référencée. C’est donc du classique, tout étant fait pour qu’il y ait une arrivée au sprint. Maintenant, il faut toujours se méfier ! L’an passé, l’étape que remporte Thomas Voeckler à Perpignan semblait être la plus propice aux sprinteurs. Toute plate… et l’échappée va au bout. Le vélo n’est pas une science exacte. Attention tout de même au final, car neuf ronds-points vont s’enchaîner dans les 5 derniers kilomètres. Le peloton va être très étiré et ça peut être dangereux. Attention à ce final un peu périlleux. »