Rudy, comment avez-vous occupé vos journées entre l’annonce de votre sélection pour le Tour de France et votre arrivée à Düsseldorf ?
Hormis une petite sortie de récupération lundi, je n’ai fait que du repos. J’ai consacré l’essentiel de mon temps à essayer de profiter de la maison, à préparer ma valise. Je ne suis pas quelqu’un de superstitieux, mis à part quelques bracelets qui me portent bonheur en course et que je porte sur certaines étapes. Je les ai pris avec moi, comme mon oreiller, qui m’accompagne toujours pour bien dormir. Désormais je suis impatient que la course commence.

Quel a été votre programme depuis votre arrivée à Düsseldorf ?
Je suis arrivé mercredi en fin de journée, j’ai pris mes marques à l’hôtel, et jeudi matin nous avons fait une sortie tous ensemble de deux heures et demie. Toute l’équipe s’est ensuite rassemblée pour le déjeuner, avant que chacun ne passe au massage. De là, nous sommes allés au briefing général du Tour de France, avant d’enchaîner avec la présentation des équipes. Aujourd’hui, une nouvelle sortie est prévue ce matin avec le vélo de contre-la-montre en prévision de la journée de samedi. Je ferai ensuite une bonne sieste, jusqu’à 15h00, un massage, et ce seront les derniers moments de repos.

En quoi un Grand Départ de l’étranger change-t-il la donne ?
C’est différent, on n’entend pas parler français, et on ne sent pas non plus la culture du Tour de France. Pour moi, le Tour, ça commence vraiment quand on arrive en France. Le public est alors différent. Même si ça a été relativement calme ces derniers jours à Düsseldorf, je pense que les Allemands vont nous faire un bel accueil. Il suffit de voir l’engouement suscité par la présentation des équipes hier soir.

Avec qui faites-vous chambre sur le Tour de France ?
Avec Olivier Le Gac. C’est la décision de l’équipe, et c’est la première fois que je fais chambre avec lui. C’est son premier Tour et nous allons partager beaucoup de moments ensemble, ça va être sympa. Je lui conseille d’ouvrir les yeux, de regarder tout ce qui se passe, d’en profiter au maximum, sans se mettre de pression inutile.

Sans oublier l’importance de la récupération et de ne pas trop se disperser…
C’est clair que sur trois semaines, la récupération est la chose la plus importante. Il faut y penser constamment : ne pas rester sur ses jambes, privilégier une position assise, prendre l’ascenseur plutôt que l’escalier pour aller manger, ne pas trop piétiner dans la chambre et vite se poser sur le lit… Ce sont des choses auxquelles on ne prête pas forcément attention à la maison mais qui, en course, font la différence.

L’équipe FDJ est avant tout construite autour d’un bloc sprint, quel va y être votre rôle ?
Quand on voit le nombre d’étapes susceptibles de se conclure au sprint, neuf au total, il est normal de construire une équipe autour d’Arnaud Démare. Il sera notre meilleure carte sur le Tour pour une victoire d’étape. Mais sur les étapes de transition et de montagne, nous serons trois avec Thibaut Pinot et Arthur Vichot pour essayer d’aller chercher aussi une victoire. Je vais être chargé d’accompagner Thibaut dans des échappées en montagne et d’essayer de jouer ma carte en moyenne montagne.

Quelle étape vous fait rêver ?
Il y en a une qui me plaît bien, c’est l’arrivée à l’Izoard. Mon père habite à Briançon, j’ai vécu à Embrun, ma belle-famille vit là-bas, et j’ai été au lycée à Barcelonnette. C’est une étape que je connais pas cœur, l’une des plus belles et l’une des plus dures. Ce sera la dernière arrivée au sommet du Tour, il y aura du grand spectacle. Maintenant, ça me paraît objectivement un peu trop difficile pour moi. Les favoris vont vouloir gagner là-haut et ils se feront la guerre pour le général. Si je dois viser une étape, ce sera plutôt l’arrivée aux Rousses.

C’est la troisième fois que vous prenez le départ du Tour, quels souvenirs gardez-vous des précédents ?
Je garde un assez mauvais souvenir du Tour 2014. J’avais chuté – j’avais fait tout le Tour avec des pansements – puis j’étais tombé malade et j’avais fait dix jours avec une bronchite. Je n’étais vraiment pas au niveau et j’ai lutté pour voir Paris. A la différence, aujourd’hui, j’arrive avec une meilleure forme et davantage d’expérience. Je n’ai pas vécu le Tour depuis trois ans, alors je suis vraiment motivé pour bien faire.