Les contre-la-montre seraient-ils passés de mode ? Un seul exercice du genre sur le 101ème Tour de France, pas le moindre sur Paris-Nice, dont le parcours de la 72ème édition a été présenté ce midi dans les Yvelines, le département qui accueillera le départ de la Course au Soleil à Mantes-la-Jolie le dimanche 9 mars. Dans sa volonté permanente de bousculer les règles et réinventer les épreuves dont il a la charge, Christian Prudhomme a souhaité donner sa chance aux audacieux, dont il ne cesse de chanter les louanges. La traversée de la France en huit étapes en ligne, du dimanche 9 au dimanche 16 mars, imposera à chacun une vigilance de tous les instants, aucune étape n’étant en mesure de donner un avantage décisif à qui que ce soit.

Car ce n’est pas seulement la suppression du contre-la-montre, installé sur le tracé depuis 1956, qui retient l’attention, mais également l’aplanissement du terrain. Il ne sera pas question cette année d’aller titiller les premiers cols ouverts avant le printemps. L’organisation a privilégié des terrains escarpés et accidentés plutôt que des ascensions ultra sélectives. C’est un garçon audacieux que recherche cette année Paris-Nice. Des perspectives inédites qui donnent une opportunité sans commune mesure à un coureur ambitieux d’accrocher un monument à son palmarès.

Mais pour y parvenir il faudra être de tous les coups. Les bons, s’entend. Passé les trois premières étapes promises aux sprinteurs (gare au vent toutefois), les meilleurs pourront se mesurer sur des côtes sévères, où les quelques secondes à gagner pèseront lourd à l’heure des comptes sur la Promenade des Anglais. L’ascension difficile du Mont Brouilly (3 km à 8,4 %), à 14,5 kilomètres de l’arrivée à Belleville, marquera le lancement des hostilités dans la quatrième étape. Juste avant un détour tourmenté par les monts du Lyonnais et le franchissement de la côte de Sainte-Catherine (12,5 km à 2,8 %) à 12,5 kilomètres de Rive-de-Gier.

La course abordera alors le sud par le Vaucluse puis retrouvera les terrains familiers du Haut-Var et de l’arrière-pays niçois. L’arrivée à Fayence le vendredi, au sommet du mur escarpé de Tourrettes resté dans les mémoires pour avoir causé la défaillance d’Alberto Contador il y a cinq ans sur Paris-Nice, récompensera l’explosivité. La tension régnera toute le week-end : le samedi sur la route de Biot, où les coureurs renoueront avec la montée vers Sophia Antipolis, puis le dimanche dans une ultime étape nerveuse jusqu’à l’ascension du col d’Eze (4,3 km à 6,7 %), dernier obstacle avant de plonger sur la Baie des Anges, où un coureur incisif sera sacré. Quant à dire lequel, les jeux n’ont jamais été aussi ouverts !

Le parcours de Paris-Nice 2014 :

• 1ère étape (dimanche 9 mars) : Mantes-la-Jolie-Mantes-la-Jolie (162,5 km)
• 2ème étape (lundi 10 mars) : Rambouillet-Saint-Georges-sur-Baulche (205 km)
• 3ème étape (mardi 11 mars) : Toucy-Nevers Magny-Cours (180 km)
• 4ème étape (mercredi 12 mars) : Nevers-Belleville (201,5 km)
• 5ème étape (jeudi 13 mars) : Crêches-sur-Saône-Rive-de-Gier (152,5 km)
• 6ème étape (vendredi 14 mars) : Saint-Saturnin-lès-Avignon-Fayence (221,5 km)
• 7ème étape (samedi 15 mars) : Mougins-Biot Sofia Antipolis (195,5 km)
• 8ème étape (dimanche 16 mars) : Nice-Nice (128 km)