Jusqu’à aujourd’hui, Davide Rebellin (CCC Sprandi Polkowice) semblait pleinement maîtriser son sujet sur le Tour de Turquie qui lui était promis. Les quelques secondes grappillées dans une cassure hier sur une étape a priori anodine n’ont fait que conforter la position de leader qui était la sienne. Ce qui pouvait être considéré comme un coup de force du maillot turquoise n’était peut-être qu’un aveu de faiblesse. Loin de l’impression de facilité qu’il avait dégagée lors de la montée vers Elmali mardi, le vétéran italien va vivre un vrai calvaire sur les 5,2 kilomètres à 7,6 % de moyenne de la montée vers la maison de la Vierge Marie de Selçuk qui surplombe le majestueux site antique d’Éphèse.

Cette montée, Ahmet Akdylek (Torku Sekerspor), Roy Jans (Wanty-Groupe Gobert), Malcolm Rudolph (Drapac) et Jarl Salomein (Topsport Vlaanderen-Baloise) n’auront même pas eu le privilège de l’aborder en tête. Les enjeux sont tels, que le peloton n’accorde pas plus de 3’30 » d’avance aux quatre fuyards. C’est donc dans la côte de 3ème catégorie qui précède la montée finale que les derniers rescapés de l’échappée matinale rendent les armes. L’équipe Bretagne-Séché Environnement mène un rythme élevé dans ce préambule à l’ultime difficulté que nul ne pouvait croire aussi décisif.

Ce n’est pourtant pas l’un des adversaires à Davide Rebellin qui ouvre les hostilités à 3 kilomètres de l’arrivée. Quand l’Italien faisait ses débuts chez les pros en 1992, Miguel-Angel Lopez (Astana) n’avait pas encore vu le jour ! Son attaque précipite la chute de son aîné qui n’est pas en mesure de répondre. Il ne le sera pas plus quelques hectomètres plus loin quand ses rivaux se mettent en action. Kristijan Durasek (Lampre-Merida), dauphin de Rebellin à Elmali, saisit l’occasion. Tandis que l’Italien est à la dérive, le Croate ne se pose pas de question et imprime un rythme soutenu qui lui permet ce soir de prendre le maillot turquoise. Pour la victoire d’étape en revanche, le coureur de Lampre doit passer son tour.

En attaquant à 3 kilomètres de l’arrivée, c’est cet objectif que semblait suivre Miguel-Angel Lopez. Mais l’ancien vainqueur du Tour de l’Avenir devra encore patienter quelques semaines avant de lever les bras pour la première fois chez les pros. Propulsé par ses équipiers Luis Mas, puis Heiner Parra, Pello Bilbao (Caja Rural-Seguros RGA) opère la jonction sur le Colombien peu avant la flamme rouge. Doté d’une solide pointe de vitesse, l’Espagnol est nettement plus expérimenté que le Sud-Américain du haut de ses 25 ans. A 100 mètres de la ligne, contre les balustrades, le Basque porte une accélération qui surprend Lopez. Pello Bilbao signe ainsi son deuxième succès en l’espace de deux semaines après sa victoire dans la 1ère étape de Castille-et-Leon.

Demain, les sprinteurs devraient faire le retour entre Selçuk et Izmir (168 km).

Classement 6ème étape :

1. Pello Bilbao (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) en 4h38’46 »
2. Miguel-Angel Lopez (COL, Astana) à 3 sec.
3. Heiner Parra (COL, Caja Rural-Seguros RGA) à 11 sec.
4. Thomas De Gendt (BEL, Lotto-Soudal) à 14 sec.
5. Alex Cano (COL, Colombia) m.t.
6. Kristijan Durasek (CRO, Lampre-Merida) à 18 sec.
7. Eduardo Sepulveda (ARG, Bretagne-Séché Environnement) m.t.
8. Luis Mas (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 34 sec.
9. Fabricio Ferrari (URU, Caja Rural-Seguros RGA) m.t.
10. Jay Mc Carthy (AUS, Tinkoff-Saxo) m.t.

Classement général :

1. Kristijan Durasek (CRO, Lampre-Merida) en 24h21’34 »
2. Davide Rebellin (ITA, CCC Sprandi Polkowice) à 21 sec.
3. Eduardo Sepulveda (ARG, Bretagne-Séché Environnement) à 32 sec.
4. Jay McCarthy (AUS, Tinkoff-Saxo) à 1’14 »
5. Alex Cano (COL, Colombia) à 1’30 »
6. Serge Pauwels (BEL, MTN-Qhubeka) à 1’32 »
7. Mirko Selvaggi (ITA, Wanty-Groupe Gobert) à 2’05 »
8. Enrico Barbin (ITA, Bardiani-CSF) à 2’08 »
9. Adam Hansen (AUS, Lotto-Soudal) à 2’18 »
10. Tomas Marczynski (POL, Torku Sekerspor) à 2’20 »