Hier a eu lieu la dernière étape alpestre et montagneuse du 104ème Tour de France. Vous avez été nombreux à l’avoir effectuée la semaine passée lors de l’Etape du Tour. Analysons la dernière montée, plus précisément comment un coéquipier se met à la planche pour son leader avant de se ranger.

Pour ce faire, c’est la montée de l’ancien champion du monde Michal Kwiatkowski, coéquipier de luxe du tenant du titre Chris Froome, que nous allons développer. Nous avons pris comme premier exemple un long segment du sprint intermédiaire des Thuiles jusqu’au sommet du col de Vars. Nous nous apercevons sur le relevé d’analyse de la courbe ci-dessous qu’il va conserver une régularité dans sa cadence de pédalage. Celle-ci oscille à une moyenne de 86 tr/min. Malgré un profil montant tout le long il permet ainsi d’oxygéner ses muscles. Il restera toujours au-delà des 80 tr/min, même dans les plus forts pourcentages du col de Vars ! Mais à ce moment de la course, il est encore derrière d’autres coéquipiers et donc ne fournit pas un gros effort.

En revanche, dans le col d’Izoard, il s’emploie totalement pour suivre le train d’Ag2r La Mondiale et ainsi laisser son leader au plus près de ses rivaux. Il va ainsi tenir 10 kilomètres à une vitesse moyenne de 22,22 km/h avec une cadence toujours haute de 85 tr/min pour une puissance estimée de 405 Watts soit 5,95 W/kg. Mais lorsqu’il s’écarte nous observons une cassure nette de ces courbes ! En effet il tombe à 10,09 km/h de moyenne avec sûrement tout à gauche sur un 39×28 et une puissance de seulement 170 Watts soit un petit 2,5 W/kg ! Sa cadence tombe même sous les 60 tr/min.

Ainsi vous observez qu’un coéquipier donne tout pour son leader jusqu’à ce qu’il ne puisse plus fournir d’effort. Ensuite pour lui ce qui compte c’est de rallier l’arrivée tant bien que mal ! Notre Polonais terminera à la 62ème place de l’étape avec malgré tout des records sur Strava dans les premières portions du col d’Izoard. Etre un coéquipier est un véritable métier où il faut savoir se sacrifier au détriment de son leader. Au vu de ses performances, Michal Kwiatkowski serait certainement capable de jouer des Tops 10 sur ce genre d’étape ! Mais dans le milieu professionnel, une course égale un leader. – Stéphane Cognet