A l’issue des 31 kilomètres qui rallient Saint-Pée-sur-Nivelle à Espelette, il s’est gentiment confié à Vélo101.

Romain, du sel de Guérande, pour le départ du Tour de France 2018, au piment d’Espelette, pour l’arrivée de la 20ème étape, le Team Direct Energie, et toi particulièrement, vous êtes obligés d’en être ?

Personnellement, c’est important, et pour l’équipe aussi. Le grand départ en Vendée va être une formidable fête, et le chrono Saint-Pée-sur-Nivelle/Espelette sera décisif l’avant dernier jour du Tour. J’ai envie d’en être, il va falloir donc démontrer que j’ai ma place et je ferai tout pour.

Actuellement en période de reprise, tu vas donc être doublement motivé pour retourner t’entraîner ?

J’étais déjà bien motivé, mais en apprenant qu’une telle étape allait se dérouler ici, je l’ai été encore plus. C’est sûr que c’est une motivation supplémentaire pour toute la saison.

On sait que Francis Lafargue, les mairies de Saint-Pée et d’Espelette, ont été très largement acteurs de cette candidature. De ton côté, as-tu été sollicité pour le parcours ?

Je sais qu’ils ont cravaché dur pour que ce Tour 2018 passe par ici. On m’en a tenu informé et je les remercie. Après, ce n’est pas moi qui est décidé du parcours, c’est le Tour de France en discussion avec eux aussi. Ils ont fait un gros travail tous ensembles pour définir ce tracé. Ils ont fait quelque chose de très attractif, très spectaculaire. Je pense que ça va être une grande fête, pour le peu que le Tour se joue là en plus.

Il faudrait espérer maintenant qu’il y ait une équipe basque ?

Ça va être compliqué pour cette année. Malheureusement, Euskaltel a disparu il y a quelques temps, mais on voit que c’est en train de se relancer avec l’équipe Euskadi Basque Country- Murias qui devrait  accéder au niveau Continental Pro en 2018.  C’est formidable pour ce terroir ou la culture est primordiale.

De ton côté, imagines-tu faire ce contre-la-montre en dedans ?

Si je suis présent sur ce prochain Tour, ça va être un moment très important pour moi. A la base, j’affectionne ce type d’épreuve, mais là, j’ai l’obligation de la faire à 100%.

Si l’on prend du recul, il y a Benoît Cosnefroy  qui est devenu champion du monde Espoir il y a peu de temps, tu es passé par là toi aussi, quel conseil te permettrais-tu de lui donner ?

En général, on veut couver les jeunes, mais, dans le vélo, les années passent très vite. Donc, tout ce qui est pris n’est plus à prendre. Bien sûr, il faut être cohérent dans sa progression, mais il faut tout de même avoir les crocs. Si je peux lui donner un conseil, c’est de « foncer et ne pas avoir de complexes ».

C’est la première saison pour Direct Energie sans son leader charismatique, Thomas Voeckler, comment vas-tu l’anticiper ?

Ça va être un grand tournant, car Thomas était plus qu’un simple leader, c’était l’âme de l’équipe. C’est donc un virage qu’il va falloir bien négocier. Il avait tellement de charisme qu’il a su le transmettre un peu à nous tous. Je ne suis pas inquiet, je pense que cet esprit va perdurer.

Vous perdez aussi Bryan Coquard, qui était un peu votre assurance victoire pour le début de saison, notamment à Bessèges. Ce départ va-t-il changer des choses en matière de préparation ?

C’est vrai que l’on perd un coureur de très grand talent, mais c’est son choix. C’est un sprinteur qui avait une formation articulée autour de lui, avec de bons équipiers pour l’emmener. On va prendre une autre orientation c’est certain. Mais, on a aussi Thomas Boudat, qui sprinte très bien, Adrien Petit également. Tout ce travail n’est pas perdu, il va servir à de nouveaux jeunes. Et, à côté, il y a des baroudeurs emmenés par un excellent Lilian Calmejane.

A son propos, il est plus qu’un leader de substitution, sachant qu’il a déjà émergé cette année ?

Exactement, c’est un statut tout à fait légitime. Lilian a la mentalité et les résultats pour être leader. J’ai envie de dire que ce n’est pas seulement un coureur du futur ou de talent, car il a déjà acquis d’énormes succès que beaucoup de pros n’ont jamais connus. Maintenant, il va endosser ce rôle, et je suis sûr qu’il n’y aura aucun souci.

De ton côté, on peut dire que tu es le capitaine de route, sorte de sage de l’équipe ?

Je m’approche de la trentaine, je suis donc en train de basculer dans la deuxième partie de ma carrière. Je commence à avoir de l’expérience, j’ai donc envie d’en faire profiter les autres, et, pourquoi pas, d’aider les jeunes. Après, il y a d’autres coureurs très à même de le faire comme Sylvain Chavanel, Yohann Gène ou Perrig Quémeneur. C’est très important d’avoir aussi ce type de profil dans une équipe.

C’est une des dernières fois qu’on te voit avec un vélo BH puisque tu vas rouler sur un Wilier la saison prochaine. Ça engendre quoi de changer de marque ?

Il faut se réadapter à un nouveau vélo certes, mais vu que c’est du très bon matériel, il ne devrait pas y avoir de problème.

Concernant ton titre de champion du monde Espoir en 2009, est-ce un regret de ne pas avoir pu porter ce maillot ? Serais-tu favorable à ce qu’il y en ait une trace ?

Je pense qu’un titre mondial est très important dans une carrière. Je trouve donc dommage que sa trace ne puisse pas apparaitre sur un maillot, par des liserés sur une manche par exemple, ou autres…