Ce n’est que dans le dernier kilomètre d’une édition mémorable du Samyn que Niki Terpstra (Etixx-Quick Step) a pris la peine d’ouvrir la veste de pluie qu’il n’a pratiquement pas quittée toute la journée. Le Néerlandais fait ainsi apparaître son maillot de champion national au moment de lever au ciel deux bras fatigués. Le temps d’un court instant, un large sourire s’affiche sur son visage, creusé par des conditions climatiques affreuses. Le Samyn a beau être la course d’ouverture du calendrier wallon, elle était cette année plus encore que de coutume, une vraie course de flahutes. Entre Quaregnon et Dour, c’est tout le Borinage, cette zone du Hainaut calée entre Mons et la frontière française, qui se retrouve balayée par un vent constant et une pluie quasi continue pendant la majeure partie de la course.

Comme si ces conditions pluvieuses et venteuses, en un mot affreuses, ne suffisaient pas, le parcours du circuit final de 25 kilomètres à couvrir à quatre reprises est compliqué par quatre secteurs pavés, un de plus que l’an dernier. Entre les pavés humides et les bourrasques, le Samyn se courait davantage avec la tête qu’avec les jambes et ne pouvait que montrer la valeur de ceux qui auront le courage d’aller au bout. Nombreux seront ceux à abdiquer avant d’atteindre la mi-course, vaincus par ces conditions climatiques dantesques qui ont contribué à faire exploser le peloton en petits morceaux avant l’entrée sur le circuit final. Ils ne seront d’ailleurs que vingt-huit à l’arrivée ! Loin des standards formatés dans lesquels les épreuves tombent trop régulièrement, l’édition 2016 du Samyn sera totalement décousue, digne d’une classique à l’ancienne.

Tout n’était qu’une question de survie dans le Borinage alors qu’une cinquantaine de coureurs se regroupe à l’entrée du circuit final. Le groupe ne cessera de se déformer et de se reformer, laissant au passage quelques éléments à l’arrière. A la cloche, derrière le néo-pro Nils Politt (Team Katusha) qui possède encore quelques longueurs d’avance, ils sont douze à lutter encore pour la victoire : Sven-Erik Bystrom (Team Katusha), Maxime Daniel (Ag2r La Mondiale), Sean De Bie (Lotto-Soudal), Tim Declercq (Topsport Vlaanderen-Baloise), Dylan Groenewegen (Team LottoNL-Jumbo), Tony Hurel (Direct Energie), Daniel McLay (Fortuneo-Vital Concept), Niki Terpstra, Scott Thwaites (Bora-Argon 18), Loïc Vliegen (BMC Racing Team) et Maarten Wynants (Team LottoNL-Jumbo).

Ces treize guerriers se départagent donc dans le dernier tour et par son sens tactique et ses qualités naturelles, Niki Terpstra est de ceux qui partent avec une longueur d’avance. Après avoir suivi les coups les plus dangereux, le Néerlandais passe lui-même à l’attaque. Une longue accélération lui permet de ne garder que le seul Scott Thwaites dans la roue. Le Britannique craque à son tour, laissant l’ancien lauréat de Paris-Roubaix filer en solitaire vers Dour. Le champion des Pays-Bas franchit sans encombre les derniers secteurs pavés seul en tête et aborde le faux-plat montant final avec une avance confortable. Niki Terpstra rattrape le coup après un week-end d’ouverture compliqué pour son équipe. Notez la 3ème place de Florian Sénéchal. Le Nordiste, malgré sa grosse activité dans le final, trouve les ressources pour chercher le podium.

Classement :

1. Niki Terpstra (PBS, Etixx-Quick Step) en 4h52’48 »
2. Scott Thwaites (GBR, Bora-Argon 18) à 19 sec.
3. Florian Sénéchal (FRA, Cofidis) à 37 sec.
4. Loïc Vliegen (BEL, BMC Racing Team) m.t.
5. Nils Politt (ALL, Team Katusha) m.t.
6. Dylan Groenewegen (PBS, Team LottoNL-Jumbo) à 44 sec.
7. Sven-Erik Byström (NOR, Team Katusha) m.t.
8. Tim Declercq (BEL, Topsport Vlaanderen-Baloise) à 46 sec.
9. Maarten Wynants (BEL, Team LottoNL-Jumbo) à 48 sec.
10. Tony Hurel (FRA, Direct Energie) à 1’00 »