Ils l’ont dit et le répètent à tour de bras : l’objectif, c’est Rio. Mais les sprinteurs du trio de vitesse par équipes devaient arrêter de se cacher alors que se présentait le dernier test avant l’olympiade. Au vélodrome olympique de Londres pour la journée d’ouverture des Mondiaux, les Bleus avaient un titre à défendre et surtout des assurances à donner à un peu plus des cinq mois des Jeux. Si Grégory Baugé, Kevin Sireau et Michael D’Almeida sont encore éloignés du niveau qui leur avait permis de se parer d’or, même sur tapis vert, à Saint-Quentin, les signaux envoyés depuis Londres sont positifs après un hiver difficile.

De tout l’hiver, on n’avait pas vu les Français aller aussi vite sur 750 mètres ! Les temps réalisés sont encore loin d’être transcendants, mais ils sont rassurants et ont permis au trio de s’engager en petite finale face à l’Allemagne. Comme tout l’hiver, les tricolores restent en dehors du podium, battus pour moins d’un dixième par René Enders, Max Niederlag et Joachim Eliers. Les interrogations qui planaient sur Grégory Baugé au poste de démarreur ont été levées. L’Antillais réalise des temps bien meilleurs que cet hiver avec un 17,5″ en qualifications et un 17,6″ en finale là où il était resté sous les 17,8″ en première partie de saison. C’est sur cette base que le trio devra se construire en vue de l’objectif olympique cet été.

En attendant, le titre mondial est revenu aux malheureux de la dernière édition. Les Néo-Zélandais Ethan Mitchell, Sam Webster et Edward Dawkins, disqualifiés pour un passage de relais hors zone il y a un an à Saint-Quentin-en-Yvelines, prennent leur revanche en disposant des Néerlandais en finale. Les sprinteurs bataves, inattendus à ce niveau malgré les performances de leurs pépites Jeffrey Hoogland et Matthijs Büchl,i ont donné du fil à retordre aux favoris de ces Mondiaux. Parfaitement lancés par Nils Van’T Hoenderdaal, les deux derniers relayeurs n’ont pas su résister à la folle remontée des Kiwis, en retard de 5 centièmes au premier passage de relais.

Pendant que les Néo-Zélandais laissaient derrière eux leur mésaventure de l’an dernier, les Chinoises Jinjie Gong et Tianshi Zhong ont vécu la même désillusion. Si elles se sont montrées les plus rapides en finale, les filles entraînées par Benoît Vêtu ont été disqualifiées au profit des Russes pour un passage de relais hors zone. Daria Shmeleva et Anastasiia Voinova ont vécu une bien drôle de soirée. En plus de l’ascenseur émotionnel provoqué par la décision du jury, les vice-championnes du monde ont bénéficié des largesses du règlement après que Daria Shmeleva a commis une vulgaire erreur à son premier départ. Ayant patiné dans les starting-blocks, la Russe se laisse tomber volontairement. Son erreur est ainsi requalifiée en faux-départ et les deux filles peuvent bénéficier d’une nouvelle chance. On connaît la suite… Bien qu’elles terminent 7ème, Virginie Cueff et Sandie Clair assurent leur qualification olympique.

Sur le vélodrome de leurs exploits, les sprinteurs britanniques n’ont pas répondu aux attentes, discrets, comme à leur habitude, dans cette année olympique particulière. Mais peu importe, le Lee Valley Velo Park a vibré grâce à ses poursuiteurs. Bradley Wiggins a fait le show en étant la locomotive du quatuor de la poursuite par équipes. Ses coéquipiers Jonathan Dibben, Steven Burke et Owain Doull ont eu toutes les peines du monde à suivre le rythme infernal imprimé par le recordman de l’Heure. Les Britanniques signent le meilleur temps des qualifications, mais ils devront se méfier des Australiens en finale, eux qui ont bouclé les 4 kilomètres en 3’55″867, contre 3’55″664 pour les vainqueurs des qualifications. Constitué de jeunes coureurs, Benjamin Thomas, Thomas Denis, Julien Duval et Florian Maître, le quatuor français termine 11ème en 4’05 ».

Le compteur des Britanniques reste cependant bloqué à zéro médaille au terme de cette première soirée. Ni la poursuite individuelle féminine ni le scratch messieurs, ne leur a permis de signer un premier podium. Comme l’an dernier, l’Australienne Rebecca Wiasak n’a pas trouvé plus rapide qu’elle sur 3 kilomètres. Elle conserve son titre mondial en finale en dominant facilement la Polonaise Malgorzata Wojtyra. La Nordiste Elise Delzenne a quant à elle réalisé le 6ème temps des qualifications. Dans la discipline toujours très aléatoire du scratch, l’Espagnol Sebastian Mora a tiré profit de la méfiance entre favoris, parmi lesquels figurait Morgan Kneisky, finalement 16ème. Après avoir pris un tour au peloton, le pistard de 28 ans s’échappe en solo et franchit la ligne en première position. Le podium, complètement inattendu, est complété par le Mexicain Ignacio Prado et le Suisse Claudio Imhof.

Ce soir, place au scratch Dames, au keirin Dames, à la poursuite par équipes Messieurs et au kilomètre auquel ne prendra pas part François Pervis, pourtant triple champion du monde en titre.

Les champions du monde :

• scratch Messieurs : Sebastian Mora (ESP)
• poursuite individuelle Dames : Rebecca Wiasak (AUS)
• vitesse par équipes Dames : Russie (Shmeleva, Voinova)
• vitesse par équipes Messieurs : Nouvelle-Zélande (Mitchell, Webster, Dawkins)