C’est du stade Vauban que désormais les départ et arrivée de la Charly Bérard sont organisés. Côté installations, les organisateurs ont tout ou presque sous la main : des vestiaires et douches en nombre suffisants, des parkings assez étendus mais pour lesquels les organisateurs ont prévenu en fournissant des macarons « organisation » car la fourrière veillait (!), et un espace suffisamment grand pour restaurer un peu plus de 700 participants.

Comme chaque année, la petite difficulté de départ, c’est le départ justement ! Il faut se sortir de Nice (Alpes-Maritimes), au milieu du trafic, des feux, des ronds-points, mais une fois lancés, c’est parti pour quatre/cinq heures de beau vélo dans un arrière-pays niçois de toute beauté. Les départs des 115 et 85 kilomètres sont espacés de 45 minutes, ce qui permet d’éclaircir les paquets, même si, pour une fois, le petit parcours rassemble moins de compétiteurs (285 classés contre 315) que le grand. Il est vrai que 115 kilomètres, avec tout de même 2400 mètres de dénivellation, c’est une vraie distance de début de saison et aussi de moyen parcours, justement ceux qui rassemblent la majorité des cyclos.

Départ neutralisé, puis arrêt et top départ à un peu plus de 9 heures du matin, il fait déjà soleil, doux et la grande majorité a choisi l’option manches courtes, cuissard court, histoire de soigner le bronzage. Un parmi d’autres est resté en long. C’est un voisin, venu préparer les Ardennaises, rouler tranquille avant d’aller voir comment se comportent ses équipiers sur Paris-Roubaix. Il s’agit de Geoffroy Lequatre, le pro de RadioShack, qui va rouler un bout de chemin sur la Charly Bérard, un homme qui l’a visiblement marqué au vu des mots choisi qu’il a eus pour lui au départ de la cyclo. Charly Bérard a été pro, sélectionneur national et a visiblement un rôle d’éducateur, de formateur important pour le cyclisme local après avoir tâté du national. Il est discret et apprécie visiblement ce travail de l’ombre, un peu comme sur sa cyclo où sa présence est très visible avant tout sur les maillots offerts aux 500 premiers inscrits, mais on sent que sa patte est permanente à tous les échelons de l’organisation.

Dès le départ, c’est grimpette vers Falicon, Aspremont, Levens, et le premier col, celui de Châteauneuf-Villevielle à 663 mètres. On comprend que beaucoup de pros choisissent cette région pour vivre leur carrière. Il y a l’aéroport international, bien sûr, mais surtout les variantes des parcours proposés, des bosses pas trop longues qui permettent de grimper à différentes intensités, des routes de bonne qualité, pas trop de trafic (à ce moment de l’année !) en plus de paysages avec vue sur mer ou sur les sommets enneigés, c’est pas mal du tout. Le printemps est là et les arbres sont tous en fleurs, encore quelques heures sur le vélo, et on va flairer les barbecues. Rien à dire, c’est un dimanche où sortir le vélo ne fait même pas débat, surtout qu’après il y a l’Enfer du Nord pour ceux qui veulent faire de la récupération plus ou moins active !

Le pavé n’est pas au menu des participants à la Bérard, mais deux passages après Contes et dans le col de l’Orme viennent chaque année nous rappeler que les organisateurs doivent composer avec les autorités et nous faire passer là où ils le peuvent pour que pour nous ce soit sauve qui peut et prudence obligatoire. Dimanche, si on rajoute les passages humides sur la première tranche et les trous dans la descente du col de l’Orme, il y a eu des chutes et des crevaisons. C’est le seul point négatif à relever, même si selon les organisateurs, rien de conséquent à déplorer. Bon rétablissement à ceux qui ont un peu plus morflé que le vernis.

Les deux parcours se séparent après le col de Nice, retour direct pour le 85 kilomètres, et en avant pour l’Escarène et le col de Braus pour le 115 kilomètres. Même s’il est raboté légèrement, et renommé col de l’Ablé (1149 mètres), le col de Braus est absolument superbe, à faire sans hésitation. Des virages magnifiques, bien découpés, c’est simple, on se projette déjà dans les grands cols alpestres ou pyrénéens. Comme on a été ravitaillés à la volée au pied, il n’y a plus qu’à lâcher les chevaux et se faire plaisir. Côté descentes, la Charly Bérard emprunte des routes qu’on retrouve en rallye, notamment le Turini et le Monte Carl’, donc là aussi de belles courbes, où on prend de l’angle mais jamais de vitesse excessive.

Le retour sur Nice se fait par la pénétrante que la mairie et les organisateurs ont eu le bon goût de neutraliser ou en tout cas de suffisamment protéger pour que les cyclistes puissent rentrer et profiter de l’après-course et des remises de prix, tout en suivant Paris-Roubaix car Nicolas Loth, le speaker polyvalent, commente autant la route que le VTT et les amateurs que les pros.

Côté courses, sur le parcours 85 kilomètres, c’est assez logiquement au sprint que Bruno Bongioa gagne devant Mario d’Amico, en 2h23’57 ». A la 47ème place, on retrouve Caroline Scavini un peu plus de 15 minutes après. Chez les coureurs du 115 kilomètres, c’est un match franco-italien auquel on a assisté. Un peu d’une cinquantaine de coureurs transalpins avaient fait le déplacement, ça s’entendait sur le parking le matin, et ça s’est vu sur le parcours puisque Roberto Pistis l’emporte détaché en 3h21’37 » devant Michele Dassio et Michel Roux, qui passe du trail au cyclosport avec le même plaisir et les mêmes résultats. Chez les féminines, victoire de Stéphanie Gros en 4h09’25 » juste derrière l’ancien champion de VTT  François Dolà, venu rouler au milieu de ses clients.

Pour le repas d’arrivée, les organisateurs avaient tenu à rajouter une touche locale, en plus des pâtes et du jambon de Paris ! Clin d’œil sympa qui nous fait souligner tout le mérite qu’ont ceux qui font perdurer le vélo et les organisations sur la Côte d’Azur.

Classement 115 km :

1. Roberto Pistis (Bike Evolution) en 3h21’37 »
2. Michele Dassio (ASD GC Eurobike Genova) en 3h25’02 »
3. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 3h25’06 »
4. Arnaud Dubois (Cavigal) en 3h28’07 »
5. Laurent Mossotto (MS Mandelieu) en 3h28’08 »
6. Giovanni Maiello (Cicli 53X12 Pedale Selvaggio) en 3h29’11 »
7. Philippe Colevret (Team Jolly Wear Spoc) en 3h29’11 »
8. Antoine Amato (Trinité Sport) en 3h30’18 »
9. Michel Chocol (Team Immagine Free Bike) en 3h32’06 »
10. Fabio Fissore (SC Vigor Cycling Team) en 3h34’20 »

120 et 1ère féminine. Stéphanie Gros (VC Vincennes) en 4h09’25 »

Classement 85 km :

1. Bruno Bongioanni (Cavigal) en 2h23’57 »
2. Mario D’Amico (Massalia Cyclisme) en 2h23’58 »
3. Calistre Mattia (Bici Sport) en 2h23’59 »

47 et 1ère féminine. Caroline Scavini (Team Spoc Nice) en 2h38’31 »