La réputation de la Granfondo Golfe de Saint-Tropez n’est plus à faire. Ce n’est pas un hasard si la première épreuve de plus de 150 kilomètres de l’année a été choisie comme manche française de l’UCI World Cycling Tour, qualificative pour les Championnats du Monde. Autant dire qu’il fallait être déjà sacrément affûté pour venir à bout des deux parcours proposés. Avec 140 kilomètres, le petit avait tout d’un grand puisque seuls la Bisou et la Corima ont fait plus long depuis le début de la saison ! Pour le grand, il fallait compter près de 40 bornes de plus (179 kilomètres) pour ce qui constitue l’une des plus longues cyclos de l’année.

La recette du succès a depuis bien longtemps été trouvée par les organisateurs varois. Pourquoi allaient-ils la changer cette année alors que la cyclo accueillait ce rendez-vous mondial ? Mis à part quelques modifications au niveau du parcours, la Granfondo Golfe de Saint-Tropez s’est surtout attachée à se maintenir dans l’excellence que ce soit au niveau de la sécurité ou au niveau de l’organisation. De ce point de vue, rien de bien neuf sous le beau soleil tropézien qui a pourtant mis du temps à percer dimanche. La traditionnelle paëlla remplaçant toujours l’éternelle pasta-party était d’autant plus appréciable puisque le beau temps était de la partie depuis le milieu de la matinée.

Pour trouver trace de quelques changements, il fallait donc étudier minutieusement les parcours. Quelques ajustements ont été opérés volontairement ou involontairement. La montée du col de Canadel a été rendue impossible en raison d’intempéries cet hiver. Route barrée et donc changement de parcours pour le peloton de la Granfondo Golfe de Saint-Tropez qui a fait la connaissance du redoutable col de Barral. Après une première partie de 35 kilomètres longeant la mer sur des routes relativement plates qui comprennent cependant quelques petites bosses, la première vraie difficulté du tracé a éparpillé les différents groupes. Comment pouvait-il en être autrement sur ce col très irrégulier ? La première rampe de 800 mètres devait bien comprendre des passages à 15 % et même si elle était suivie d’un petit replat, cela a suffi pour faire les premières différences.

C’est à cet endroit qu’un premier groupe d’une quinzaine de concurrents parvient à prendre la tangente. Au sommet, les participants ne basculent pas immédiatement et peuvent admirer le magnifique paysage du massif des Maures sur une petite route rugueuse sur les crêtes. Vient ensuite une descente technique menant au pied du col de Babaou. On retrouve là une ascension très différente de la première, nettement plus roulante que les plus costauds n’auront aucun problème à passer en restant sur la plaque. Le gros morceau du parcours, la montée de Notre-Dame des Anges, une ascension de près de 10 kilomètres sur une petite route menant au point culminant du parcours, ne permet pas aux meilleurs de se départager non plus. Au contraire, le regroupement à une trentaine d’unités intervient à 60 bornes de la ligne.

Le label de l’événement a forcément attiré les étrangers. Dans les différents groupes, on entend plusieurs langues étrangères, de l’anglais, évidemment, du néerlandais, mais aussi de l’italien, proximité oblige. Malgré tout ce plateau international, c’est un « local » qui s’impose.

Francilien d’origine, basé à Draguignan, Cyrille Pottier peut cependant être considéré de la sorte depuis qu’il fait partie du Team Sprinteurs Tropéziens. Lauréat de la Corima Drôme Provençale, puis de l’Héraultaise, il remporte sa troisième cyclo de l’année en 5h07’07 », mais ce fut juste ! Parti à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, Cyrille Pottier a dû résister au retour de ses poursuivants dans la courte montée finale menant vers Gassin. Lui qui avait repris et déposé Alexis Carlier dans le dernier kilomètre de l’Héraultaise la semaine dernière a bien failli subir le même sort. Il n’aurait pas fallu 100 mètres de plus pour que Julien Laidoun le reprenne, mais ce dernier vient mourir dans sa roue sur la ligne. Sur le petit parcours, Brice Aerts s’impose en 4h03’13 ». Ceux-là, comme les meilleurs 25 % de chaque catégorie pourront disputer les Championnats du Monde en septembre à Aalborg au Danemark. Bien loin du soleil et de la douceur de Saint-Tropez…

Classement 179 km :

1. Cyrille Pottier en 5h07’07 »
2. Julien Laidoun en 5h07’08 »
3. Richard Feldman en 5h07’26 »
4. Lars Gurandsrud en 5h07’28 »
5. Arno De Wispelaere en 5h07’29 »
6. Niki Giussani en 5h07’30 »
7. Pascal Bousquet en 5h07’30 »
8. Jean-Luc Chavanon en 5h07’30 »
9. David De Vecchi en 5h07’32 »
10. Jari Verstraeten en 5h07’36 »

127 et 1ère féminine. Caroline Kopietz en 5h51’57 »

Classement 140 km :

1. Brice Aerts en 4h03’13 »
2. Florian Moine en 4h03’36 »
3. Benjamin Roux en 4h03’48 »
4. Milan Brons en 4h04’05 »
5. Omar Brons en 4h04’38 »

39 et 1ère féminine. Magdalena De Saint-Jean en 4h28’27 »