La deuxième manche du Challenge Cyclo Tour Rotor conduisait le peloton des presque 500 coureurs, sur les belles routes de Lozère et pour cette 10ème, on n’a (comme toujours avec toute l’équipe de LVO) pas été déçu d’un bout à l’autre du week-end. À tel point qu’à l’instar de ce voisin de table qui nous disait hier qu’avec l’aligot il y avait presque trop à manger, on peut se demander pourquoi il n’y a pas plus de monde sur ces belles cyclos proposées de Bastia à Annecy en passant par Villefort et la Maurienne. Sans apporter de réponse à cette question, on dira que c’est un mal pour un bien. Plus de monde, ça enlèverait une bonne part de cette convivialité qui va si bien à ces cyclos. On est à dimension humaine, loin des grosses machines, et là, c’est presque comme si les membres de l’organisation, et les communes hôtes nous recevaient chacun avec son accueil personnalisé et avec l’esprit terroir qui va si bien à ces régions enclavées comme la Lozère, mais qui méritent largement le détour. Ça tombe bien, pour ceux et celles qui n’ont pas franchi le pas, il vous reste la Granite Mont Lozère le 7 juin, voire la Lozérienne VTT, à partir du 13 juin ou la Canourgue et les Canourguais, Canourguaises vous attendent pour le prologue individuel chronométré.

Ce bon week-end de vélo a commencé dès le samedi après-midi pour ceux qui sont venus de plus loin. Accueil aux petits oignons : bière de l’Aubrac, charcuterie Lozérienne, eau minérale de Quezac pour faire passer tout ça et on pourra regoûter au terroir une fois rentré à la maison. Aux organisateurs de cyclos qui sont tous passés au désormais vu et revu maillot, sac à dos ou autre tee-shirt all made in China, pensez aux produits locaux, c’est meilleur et en plus c’est bon pour votre bilan carbone. Plaque et puce contre caution, licence ou papiers d’identité, place à la pasta party du samedi soir, tradition du marathon respectée. Ça permet pour l’organisation de rassembler ses forces et pour les coureurs venus de loin, de se mettre déjà dans l’ambiance. Pour 10 euros, c’est plus sympa et plus convivial que le restaurant.

Deux départs à 9 h et 9h30 étaient proposés pour 135 et 88 kilomètres. Le 88 kilomètres empruntant seulement la seconde boucle, histoire de simplifier l’organisation. Avec un peu plus de 2100 et 1100 mètres de dénivellation, on est encore loin des cyclos de haute montagne, mais ça reste raisonnable pour l’entame de la saison et tout le monde y trouve son compte. La première boucle de 47 kilomètres emmène les concurrents du 135 en direction du plateau de l’Aubrac et des champs de genêts, par le col de Trébatut, avant le retour sur la Canourgue par Saint-Germain-de-Teil, là où sont produites les charcuteries du cadeau coureur.

Départ neutralisé, 10 kilomètres de mise en jambes et le col et ses 3 kilomètres initiaux bien raides pour écrémer le peloton. Toute la question, au départ, était de savoir si le sommet serait très battu par le vent ou très battu par la pluie. Ludovic Valentin avait averti, ça serait soit l’un, soit l’autre et au départ, tout le monde avait pris ses dispositions. C’était bien couvert pour tout le monde, comme il y a autant de prévisions météo que de sites, c’était intermittence entre pluie et soleil. En fait, c’est l’option vent qui a été choisie à la majorité, et c’est bien mieux comme ça. On a pu profiter des magnifiques paysages proposés côté Aubrac, côté gorges du Tarn, puis côté Passegros et Causse Sauveterre. Cela aurait été dommage de manquer ça et sur les 135 bornes, il n’y a pas un kilomètre sans intérêt qui plus est sur des routes toujours en toboggan, où on est tout le temps en prise. Bref de quoi bien se taper dedans, histoire de bien apprécier l’aligot saucisse à l’arrivée.

On « Causse », on « Causse », et vous ne savez toujours pas ce qui s’est passé côté sportif. Comme bien souvent, avec le vent qui inhibe les initiatives, on est restés groupés devant pendant une bonne partie de la course. Ce qui fait qu’arrivés à Saint-Enimie, au moment de longer le Tarn sur 25 kilomètres, le groupe de tête était encore à 25 unités, et que ça ne roulait pas vraiment, vu le vent de face et les morceaux comme le Massegros, à partir des Vignes, à venir. Ni une, ni deux, il fallait être fou, peut-être, mais surtout audacieux, et c’est parti pour Nicolas Raybaud et Stéphane Cheylan qui vont ainsi mener leur mano à mano sur plus de 40 kilomètres avant de se faire revoir presque au sommet du Massegros, ses 1000 mètres d’altitude et ses 25 kilomètres. Retour vers la Canourgue, vent pleine face, pas tout plat du tout, histoire de voir qui en encore dans les jambes. À ce petit jeu, ce sont les deux coureurs de Charvieu-Chavagneux Damien Albaret et Mathieu Caramel qui gagnent en un peu moins de 4 heures, devant Cédric Paluello, Nicolas Ougier et Jean-Luc Chavanon. Chez les femmes, 45ème place au scratch, et victoire pour Karine Saysset devant Martine Chartier.

Du côté du parcours de 88 kilomètres, c’est Brice Aerts, un habitué des podiums sur les parcours courts, qui l’emporte en 2h38’11 » devançant de 1’43 » Pierre Pradeilles qui bat au sprint Gregory Fulcrand. Pour les filles, podium de charme avec Emeline Azam, 32ème au scratch et à 7’15 », et Livia Reveillas du team Montagnac, dont les membres, comme toujours, sont venus en grand nombre avec leurs maillots à damiers, histoire de damer le pion au peloton!

Pour clôturer ce bon week-end de vélo, on soulignera encore la spécificité terroir d’un bout à l’autre, et aussi la bonne ambiance lors des remises de prix où les coureurs font presque tous l’honneur à l’organisation, de rester et aussi l’ambiance générale où on sent que ce sont beaucoup de clubs locaux : Mende, Montagnac, Saint-Flour, Alès, Saint-Geniez d’Olt (où il y aura le même type d’ambiance le 15 juin pour la Marmotte d’Olt), Saint-Chély d’Apcher, etc. Une région où tout le monde se connaît et a plaisir à se croiser sur le vélo, avant et surtout après. Bref, la Lozérienne 2014, et le challenge Cyclo’Tour Rotor, le vélo et les cyclos comme on les aime.

Classement 135 km :

1. Damien Albaret (Charvieu-Chavagneux) en 3h57’18 »
2. Mathieu Caramel (Charvieu-Chavagneux) en 3h57’31 »
3. Cédric Paluello (Team Sybelles-La Toussuire) en 3h57’40
4. Nicolas Ougier (Team Scott-La Clusaz) en 3h58’34 »
5. Jean-Luc Chavanon (Chamrousse Team Cyclosport) en 4h00’43 »
6. Stéphane Cheylan (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h00’44 »
7. Rodolphe Lourd (AS Fontaine) en 4h00’44 »
8. Dominique Azam (VS Saint-Afrique) en 4h02’47 »
9. Philippe Gibert (USP Issoirienne) en 4h03’06 »
10. Rachid Nazy  (VC Ajaccio) en 4h03’06 »

45 et 1ère féminine. Karine Saysset (Team Montagnac AC) en 4h18’03 »

Classement 88 km :

1. Brice Aerts (VC Pontois) en 2h38’11 »
2. Pierre Pradeilles (Team VTT Lozère) en 2h39’08 »
3. Gregory Fulcrand en 2h39’55 »

32 et 1ère féminine. Emeline Azam (Le Boulou) en 2h45’27 »