8ème édition de la Lozérienne, installée dorénavant à La Canourgue, mieux à même d’accueillir les 500 et quelques cyclos et randonneurs promis à cette nouvelle édition. Au final, un peu moins de 500 coureurs aux départs, 444 sur les deux parcours chronométrés, soit un peu en recul vis-à-vis de 2011. Les raisons ? Certainement pas la qualité de l’accueil, des parcours ou des prestations proposées, on y reviendra, mais plutôt la météo incertaine. Et surtout un des nombreux ponts de mai, avec un lundi ouvré au milieu. Il faut faire des choix, d’où un petit recul de participation.

Dommage pour ceux qui se sont abstenus où ont voté absents, car la deuxième manche du Challenge Cyclo’Tour a tout pour plaire, être élue, avoir la majorité, comme vous voudrez. Son programme est simple : authenticité, terroir, convivialité. Rien ne manque de l’accueil avec cadeau-coureur en produits locaux : saucisse sèche de l’Aubrac, bière du cru en bouteille jusqu’au final avec la même bière mais en pression… Tout y est pour que chaque cycliste qui se respecte ait d’un côté envie de parfaitement respecter l’environnement, mais surtout en parler autour de lui car LVO a définitivement tout compris de la définition d’une cyclo. On vient goûter à un terroir, avec les yeux mais aussi avec les papilles.

Mardi 8 mai, 8h00, la place de La Canourgue est occupée par le marché. Ça ne s’invente pas, mais chacun doit se pousser un peu, et les deux animations se renforcent. La pluie fine s’est invitée et les coupe-vent, gants longs, surchaussures sont de sortie, car on va surfer à plus de 1000 mètres donc autant anticiper. Deux parcours sont proposés, 135 et 88 kilomètres, avec des parcours identiques ou en partie mais en randos, également proposés le lundi (sous un très beau soleil !). 9h00, départ neutralisé du 135, puis les randos, et 9h30 le parcours 88 kilomètres.

Le grand parcours offre une belle boucle de près de 50 kilomètres, histoire d’aller découvrir le col de Trébatut, oublier la pluie et imaginer les beaux plateaux agricoles sous le soleil, ce sera pour la Granite Mont Lozère, le 9 juin, promis. 2000 mètres de dénivellation sur 135 bornes, avec des cols qui dépassent à peine les 1000 mètres, autant dire que les coups de cul sont incessants, le plat est rare et pas la peine d’espérer se faire la malle trop tôt. Mieux vaut rouler en groupe, le plus longtemps possible, sinon c’est mission impossible.

Comme sa voisine la Marmotte d’Olt à Saint-Géniez, la Lozérienne propose la double visite de La Canourgue, histoire que le grand parcours chasse derrière les coureurs du 88 kilomètres qui shuntent toute la première partie, ce qui fait dire à beaucoup que ça fait peu de difficultés pour se départager. La preuve ? Derrière David Dufossé, qui gagne détaché en 2h37’17 », dix coureurs se sont fait le sprint, finalement gagné par Stéphane Cognet à 1’04 », suivi de Philippe Gilbert, qui n’est pas Belge mais licencié au Montpellier Languedoc Cyclisme, pour une fois qu’on cite le club !

Boucle de 88 kilomètres, donc, qui mériterait d’être classée tant elle nous fait découvrir des splendeurs que le monde entier nous envie : les Gorges du Tarn, classées au patrimoine mondial de l’Unesco, et qui en plan haut comme au niveau de la rivière, le méritent amplement. C’est tout simplement magnifique, et ça vaut le détour. 12 kilomètres de pente légère après La Canourgue pour arriver à la Baraque de Lutran, puis plongée avec des beaux virages sinueux vers Saint-Enimie, un des plus beaux villages de France, et près de 30 kilomètres pour rejoindre les Vignes, et attaquer le dernier morceau de bravoure de cette belle Lozérienne. La vue sur les Gorges est magnifique, un canyon unique, et une fois en bas, on longe la rivière aux eaux claires où on pourrait presque voir les truites, si la température avait été un tant soit peu plus chaude. On est à 400 mètres d’altitude et, là aussi, mieux vaut être en groupe, avec des coureurs qui se dévouent pour les relais, car c’est creux et bosses, jamais trop marquées mais usantes, surtout avec ce qui accompagne le vin du côté des Vignes !

Le Massegros, puis la montée vers Saint-Rome-de-Dolan, 5 kilomètres de belle grimpette, on arrive au kilomètre 101 bien contents, même si la pluie légère mais bien là, est revenue, histoire de tester le freinage comparé entre roues carbone et roues alu. C’est là que Peter Pouly va mettre une attaque, la bonne, comme toujours avec lui, et s’en aller, histoire d’éviter d’avoir à sprinter au milieu du village et au milieu du trafic. On n’est jamais trop prudents, surtout quand on a les watts (550 quand même !). Derrière, c’est par petits paquets que ça arrive. 3ème le 8 mai, Jean-Luc Chavanon prend la tête du challenge après ces deux manches en Corse et en métropole. C’est un de ses objectifs et on ne peut que lui souhaiter de l’atteindre tant, lui aussi, se régale sur ces cyclos à dimension humaine où il faut avoir participé à quatre des cinq rendez-vous pour espérer quelque chose dans le haut des classements.

Ostéo, douches, puis le festin se prolonge avec l’aligot, dont l’origine nous pousse jusqu’à la croix des trois évêques (on est sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle), coupé aux ciseaux car le débit doit être rapide et avec, pour ceux qui veulent, la pression de la bière d’Aubrac ou le vin qui va bien en modérant comme il faut. Remise des prix vers 15h00, histoire que tout le monde rentre en temps et heure. On a passé une superbe journée, qu’est-ce que ça serait sous le soleil, mais on l’a dit, ce sera pour la Granite Mont Lozère, qui se déroulera le samedi 9 juin, histoire de nous permettre d’aller voter, pour le samedi, comme pour l’Arvan Villards ou les Cimes du lac d’Annecy. Pas d’abstention, vos pupilles et vos papilles le regretteraient.

Rien à dire, le Challenge Cyclo’Tour, ça vaut le détour… et pour ceux qui sont vététistes, vous avez la Lozérienne, en trois étapes, les 15, 16 et 17 juin avec prologue, liaisons, spéciales chronométrées. Inscriptions en ligne sur Vélo 101 : www.velo101.com/epreuves/la_lozerienne_vtt_2012.

Classement 135 km :

1. Peter Pouly (Training Camp Thailand) en 3h50’49 »
2. Pierre Almeida en 3h52’51 »
3. Jean-Luc Chavanon (Team Chamrousse) en 3h52’51 »
4. Patrick Fiorentino (VC La Pomme Marseille) en 3h52’53 »
5. Mathieu Caramel (UC Saint-Chély) en 3h52’54 »
6. Jordan Talobre (VC Cournon d’Auvergne) en 3h53’33 »
7. Jean-Baptiste Trauchessec (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 3h53’48 »
8. Nicolas Bonnieu en 3h53’48 »
9. Raphaël André (UC Aubenas) en 3h53’48 »
10. Grégory Fulcrand en 3h53’49 »

36 et 1ère féminine. Karine Saysset (Montagnac AC) en 4h10’32 »

Classement 88 km :

1. David Dufossé (EC Tourcoing) en 2h37’17 »
2. Stéphane Cognet en 2h38’21 »
3. Philippe Gibert (Montpellier Languedoc Cyclisme) en 2h38’22 »

31 et 1ère féminine. Marion Lorblanchet (Montpellier Agglo Triathlon) en 2h43’30 »