La 7ème édition des 24 Heures Vélo du Mans s’est tenue fin août, comme c’est le cas chaque année depuis 2009. Les 1966 compétiteurs répartis en 441 équipes auront connu tout au long de la course des conditions météorologiques mettant autant à l’épreuve leurs capacités physiques que mentales : la canicule lors du départ, un violent orage pendant la nuit, des bourrasques de vent à renverser des pelotons, une petite pluie fine au matin, rien n’aura été épargné aux participants, qui repartiront avec un gros lot de souvenirs et d’anecdotes à raconter cet hiver lors des sorties de foncier en groupe.

Avant le départ de l’épreuve, donné à 15h00, l’organisateur fait en sorte d’occuper les coureurs et leurs accompagnateurs. Sur le circuit, différentes épreuves s’enchaînent : le championnat de France des journalistes, une course Pass’cyclisme, une randonnée libre permettant aux accompagnateurs et spectateurs de découvrir eux aussi le circuit. En dehors du circuit, un petit village regroupe les stands promotionnels des partenaires et des stands de distraction, permettant à ceux qui le souhaitent de tester leur agilité sur des vélos originaux.

Un peu après 14h00, après un dernier repas paisible, la procédure de départ commence. La tension monte crescendo jusqu’au départ, donné à 15h00. Chaque participant a été placé selon sa catégorie (d’abord les équipes de quatre, six, huit, les duos puis les solos) et par ordre de dossard. Les commissaires FFC présents sur place vérifient le bon positionnement de chacun afin d’éviter les tricheries. Les 441 vélos ont été alignés d’un côté de la piste, tenus par un accompagnateur, les 441 coureurs de l’autre. Le drapeau de départ est abaissé par Luc Alphand, parrain et participant de l’épreuve.

Le rythme est endiablé dès le départ. De gros pelotons se forment rapidement : un premier groupe contenant tous ceux voulant jouer la victoire ou s’en approcher précède rapidement deux autres gros pelotons légèrement moins rapides. Des petits groupes, de trois à dix coureurs, se constituent également régulièrement, aussi bien en tête de course (de nombreuses échappées animeront l’épreuve) qu’à l’arrière. Au fil des heures, un ballet s’est constitué : à chaque tour, quelques coureurs rentrent dans les stands passer le relais à leur équipier ou se reposer (pour les solos), tandis qu’à l’autre bout des stands d’autres coureurs sortent un par un et viennent se greffer à un groupe en train de tourner sur le circuit.

Malgré les heures qui défilent, à l’avant le rythme n’a pas faibli. L’épreuve rassemble des équipes de compétiteurs de bon niveau, prêts à se battre jusqu’au bout pour la victoire. Malheureusement, y compris à se battre physiquement dans les stands une fois le relais transmis… Six équipes obtiendront une moyenne supérieure à 40 km/h à l’issue du tour d’horloge, relais et pluie compris. Trente-quatre équipes dépasseront les 38 km/h de moyenne sur le même laps de temps. Il n’y a aucun doute, les 24 Heures Vélo rassemblent des coureurs de bon niveau, motivés, préparés, avec une stratégie efficace, et bien accompagnés.

Mais Le Mans, ce ne sont pas que des équipes de top niveau qui se départagent à coups de secondes. C’est aussi une majorité de cyclistes plus occasionnels venant participer à un défi entre amis ou collègues de bureau. Certaines entreprises soudent leurs équipes en les envoyant en « team building » à la montagne ou à la mer pendant deux jours. D’autres envoient leurs employés sur le mythique circuit Bugatti du Mans. Pédaler ensemble et se soutenir dans la difficulté, ça forge une équipe quel qu’en soit le domaine. Ainsi, tous les niveaux se côtoient sur le circuit : quand certains grimpent la côte Dunlop sur le gros plateau sans sourciller, d’autres mettent pied à terre en étant terrassés par les crampes (en début d’épreuve, sous la canicule) ou par la fatigue en fin d’épreuve.

Pour tous, passer une nuit sur le vélo (ou pas loin de son vélo, pour les équipiers en attente du passage de témoin) reste inoubliable. D’autant plus inoubliable que vers 4h30, un orage violent n’est pas venu calmer les ardeurs de ceux jouant un bon classement. Malgré les éclairs et le vent, malgré les chaînes de pluie qui tombent sur le circuit, certains irréductibles auront poursuivi leur route. Les autres, plus sagement, sont rentrés s’abriter trente minutes le temps que le plus gros de l’orage passe pour ne ressortir que lorsque seule la pluie restera. Quand le jour se lève, tout le monde est déjà debout, trempé et fatigué. Mais quelques heures plus tard, quand le chronomètre s’arrête, ce mauvais moment est déjà oublié.

Un grand bravo à l’ensemble des participants. 63 hommes et 4 femmes ont effectué les 24 Heures en solitaire et méritent des acclamations particulières. Tourner en rond pendant vingt-quatre heures, dans des conditions météorologiques pas toujours faciles, demande une certaine abnégation. Enfin, un bravo également aux accompagnateurs qui affrontent eux aussi la nuit, la fatigue et la pluie afin de mettre les cyclistes de leurs équipes dans les meilleures dispositions possibles.