La montagne, dimanche, s’est rappelée au bon souvenir des acteurs de l’Etape du Tour 2016, six semaines avant une édition 2017 que Vélo 101 est allé reconnaître ce week-end, et dont vous découvrirez bientôt le film. Avant d’aller se frotter aux pentes de l’Izoard le 16 juillet, ce sont les paysages de la précédente Etape (Megève-Morzine) qui étaient à l’honneur de la première vraie cyclo de haute montagne : la Time-Megève Mont Blanc.

Bon, le titre de Time-Megève aurait sans doute suffi dimanche car le Mont Blanc ne se sera pas laissé contempler à travers les nuages bas accrochés aux cimes, ce qui aura donné lieu à une météo maussade, avec de la pluie dès le départ qui n’a fait qu’accentuer les difficultés. Si l’on était loin de l’apocalypse, le froid nous ayant épargné, les averses auront accompagné tout du long les milliers de cyclos au départ, ce qui nous aura privé des paysages dont on aime pourtant profiter quand on roule dans le Beaufortain. Pas de quoi décourager les amateurs de grimpe, venus nombreux marquer leur respect pour les premiers cols alpestres de la saison.

Dans la foulée de ses victoires maritimes sur la Ronde Tahitienne et l’Explore Corsica, le local Nicolas Roux a retrouvé ses montagnes savoyardes pour aller s’imposer en 4h05’13 », loin devant une pléthore de cyclos parmi les plus compétitifs, et face à une brochette de pros, anciens, actuels ou futurs. C’est que chacun avait à cœur d’en découdre avec les pentes alpines, tant et si bien que la cadence aura été élevée dès le lâcher du peloton, passé Flumet, au pied de la Forclaz de Queige, alors que les premiers kilomètres en faux plat descendant depuis Megève avaient été neutralisés par souci de sécurité. Même les plus costauds se seront accordés à trouver le rythme très rapide dès le départ réel, ce qui aura eu pour effet de former les groupes, bien qu’étant donné le nombre de participants, c’est un long serpent multicolore qui se sera déplacé sur les premières difficultés.

A ce sujet, les départs échelonnés du Palais des Sports de Megève mériteraient d’être davantage espacés. Partis de cinq en cinq minutes, les concurrents des trois parcours (142, 117 et 87 kilomètres) se sont vite retrouvés les uns dans les roues des autres, les plus costauds des parcours inférieurs étant bouchonnés par les premiers « collés » des circuits supérieurs…

Chacun voulait en fait se poster le plus vite aux avant-postes dans cette cyclo au parcours inédit qui avait renoncé à répéter l’idée d’un chronométrage uniquement déclenché dans les ascensions. Ce retour à une formule chronométrée d’un bout à l’autre – seule la descente de la Forclaz de Queige, étroite et parsemée de trous, a été neutralisée – retrouvait tout son intérêt. Après un bref échauffement, on attaquait donc les choses sérieuses avec la Forclaz de Queige, un col assez court mais assez raide, sur une route forestière. On trouvait alors un bout de vallée sur route nationale, l’un des rares du genre, jusqu’à Beaufort. Pour affronter la plus grande difficulté du tracé : le col du Pré.

Les petites routes de ce col peu connu auront bien piqué comme il fallait jusqu’à mener au point culminant à 1738 mètres d’altitude. Pas de répit, tout à gauche, et vaille que vaille ! Une ascension assez physique avant de basculer sur le lac de Roselend et sa magnifique vue, où un nouveau ravitaillement aura permis de reprendre des forces avant de redescendre tranquillement dans la vallée par le col de Méraillet. Tout en prenant soin de faire attention à ne pas faire une sortie de route dans un passage assez dangereux, avec des gravillons sur une route en travaux…

Quand le moyen parcours sera allé chercher le col des Saisies, c’est par la Montée de Bisanne que les cyclos du grand se seront hissés jusqu’aux Saisies. Avant de descendre sur Flumet pour rejoindre Megève par le faux plat emprunté dans le sens inverse au matin. Et boucler la boucle, ce qu’on apprécie depuis que les sites de départ et d’arrivée sont concentrés dans la même localité.

Avec la Time-Megève Mont Blanc, c’est une cyclo rodée et parfaitement bien organisée que l’on aime à retrouver année après année. Les ravitaillements, nombreux, sont stratégiquement placés et bien garnis (coca, eau, fruits secs, chocolat…), à tel point qu’on pourrait facilement imaginer partir les poches vides ! En revanche, pas de ravito à l’arrivée (juste un verre de coca) avant le repas d’après-course, classique (carottes râpées, assiette de pâtes avec sauce tomate, gâteau au chocolat), et la cérémonie des récompenses.

Petit bémol également s’agissant du maillot offert à l’inscription, un énième maillot qui viendra souvent remplir inutilement la garde-robe et dont se pose souvent le problème des tailles (pour les derniers à récupérer leur plaque de cadre). Mais avec la Time, intégrée cette année au Grand Trophée, et ses 200 bénévoles assurant la sécurité, on n’est tout de même pas loin de la perfection.

Classement 142 km :

1. Nicolas Roux en 4h05’13 »
2. Pierre Ruffaut en 4h12’10 »
3. Kevin Le Cunff en 4h13’03 »
4. William Turnes en 4h13’54 »
5. Julien Lodolo en 4h13’55 »
6. Jérémy Bescond en 4h17’04 »
7. Cédric Richard en 4h19’10 »
8. Jean-Francis Pessey en 4h19’22 »
9. Olivier Girod en 4h26’49 »
10. Cyril Gaillard en 4h26’56 »

51 et 1ère Dame. Juliette Benedicto en 5h07’56 »

Classement 117 km :

1. Guillaume Novel en 3h22’18 »
2. Jean-Lou Paiani en 3h26’51 »
3. Valentin Goudin en 3h27’15 »

41 et 1ère Dame. Céline Schuller en 4h10’36 »

Classement 87 km :

1. Mona Leonardo en 2h18’44 »
2. Jonathan Battuz en 2h24’10 »
3. Xavier Pillet en 2h24’50 »

23 et 1ère Dame. Marine Jeannin en 2h49’23 »