Claude, vous organisiez jusqu’en 2014 le coup d’envoi de la saison amateur avec les Courses au Soleil. Comment et pourquoi vous êtes-vous tourné cette année vers le milieu cyclospotif ?
Pour commencer, j’avance dans l’âge, et j’avais déjà pas mal donné au niveau des épreuves 1, 2, 3. Petit à petit, je me dirige vers une fin de carrière d’organisateur. Je recherchais des choses plus simples. Etant donné le faible effectif de gens qui font de la compétition en Languedoc-Roussillon, organiser une cyclosportive permet d’accueillir des cyclistes de tous horizons, de tous les niveaux et de toutes les fédérations, y compris des triathlètes et des non licenciés. Ces épreuves se feront sous l’égide de l’UFOLEP.

Le Grand Prix de Perpignan se disputera le dimanche 7 février, que nous avez-vous concocté pour la rentrée cyclosportive ?
Pour le Grand Prix de Perpignan, qui ouvrira le calendrier cyclosportif, j’ai préparé un parcours de 91 kilomètres. Pas plus car il s’agira du début de saison. On visitera le Roussillon avec en préambule une incursion dans la vallée de l’Agly, jusqu’à Estagel. Le col de la Bataille sera l’unique difficulté pour un dénivelé positif de 200 mètres uniquement sur la journée. Depuis Millas, le parcours se dirigera vers le bord de mer, qu’il rejoindra à Saint-Cyprien. On longera la Méditerranée jusqu’à Canet avant d’effectuer la remontée vers Perpignan.

Une semaine plus tard, ce sera Perpignan-Collioure le dimanche 14 février…
La cyclo proposera 72 kilomètres mais un peu plus de difficultés avec une arrivée en côte au Coll de la Serra au-dessus de Collioure. Cela offrira aux participants une très belle carte postale depuis la ligne d’arrivée. Auparavant le tracé nous amènera dans la vallée de l’Agly, aux portes d’Espira que l’on ne traverse pas, bifurquant à gauche vers Baixas. Là, il s’agira de rejoindre la côte méditerranéenne en empruntant au mieux un parcours sécurisé qui fera traverser le Soler, Ponteilla, Trouillas, jusqu’à Saint-Cyprien. Contrairement au week-end précédent le nouveau cheminement nous dirigera vers le massif des Albères. On traversera Argelès-Plage avant de rejoindre les hauts de Collioure.

Que recherchez-vous à travers ces nouveaux événements ?
Je cherche avant tout à prolonger le travail accompli jusque-là. Je repars sur un nouveau rythme pour essayer de satisfaire le peu de gens qui aiment le vélo par chez nous. Le plus important est d’avoir un événement pour permettre aux jeunes d’ici de s’exprimer un petit peu, d’avoir un petit quelque chose. Il ne faut plus y voir l’ambition que nous avons pu avoir à un certain moment. Nous sommes désormais à un autre niveau et essayons d’avancer avec nos faibles moyens. Chez nous les moyens sont accordés au rugby, le vélo est le parent pauvre. Nous ne sommes ni la Vendée, ni la Bretagne, ni le Nord.

Vous avez longtemps oeuvré dans le milieu amateur. Comment anticipez-vous le changement de public auquel vous vous adressez ?
Evidemment, le niveau de participation sera moindre. Les Courses au Soleil, lorsqu’elles étaient inscrites au calendrier amateur, ont brillé dans leur rôle d’épreuves préparatoires à la saison. Nous avions chaque année un très beau plateau. Là, ce sera très différent, bien que je propose encore, pour leur rendre service, à ceux qui veulent préparer la saison assez tôt de nous rejoindre. Dans le passé, mes organisations avaient deux temps : un premier temps en février avec les Courses au Soleil dont le niveau était élevé, puis un second temps durant lequel nous vivotions par rapport à ce mois de février. Désormais nous vivotons tout le temps.

En quoi la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées pèse-t-elle dans le financement des collectivités ?
C’est simple, désormais nous n’aurons plus de financement de la part de la région. Le département qui a traîné les pattes l’an dernier s’est lui aussi retiré. Les collectivités se désengagent progressivement. Il ne nous reste plus que le soutien des municipalités, mais elles possèdent également de moins en moins de budget à consacrer au sport. Elles gardent leurs moyens pour des choses peut-être plus utiles à leur environnement. Nous travaillons avec de petits budgets, de petites choses. J’ai l’impression de revivre ce que j’ai connu à mes débuts dans l’organisation. Organiser aujourd’hui est un challenge. Mais il faut avant tout aimer le vélo. J’en suis fana et fada. Et ça continue encore un petit peu.

Quelles ambitions à terme nourrissez-vous avec ces deux rendez-vous d’ouverture de la saison cyclosportive ?
Je ne me suis rien fixé. Nous allons voir comment les événements sont accueillis par les clubs et les pratiquants. En fonction de l’engouement suscité, on donnera une suite ou on n’en donnera pas. Nous verrons. Il faut toujours être lucide. Dans le département des Pyrénées-Orientales, un organisateur de course cycliste, c’est comme un commerçant qui offre quelque chose sans savoir comment son offre sera accueillie par le public. Les gens ont l’habitude de s’inscrire au dernier moment, en fonction de la météo. On ne sait jamais si du monde viendra. Mais étant frontaliers, nous récupérons aussi des cyclistes de Catalogne du sud qui eux aussi doivent déplorer la disparition d’épreuves. Nous essayons ainsi de travailler avec le peu de monde qui gravite autour de notre département.

En mars, on retrouvera deux cyclos déjà bien installées : les Bosses du 66 et le Grand Prix de Força-Réal. Quelles en sont les singularités ?
Ce sont des épreuves bien installées mais toujours au niveau régional. Une épreuve comme  Força-Réal a une histoire. C’est le combat entre les Catalans du nord et les Catalans du sud. On retrouve au palmarès à peu près autant de vainqueurs espagnols que français, bien que les Espagnols remportent désormais régulièrement la mise. L’épreuve se déroulera le lundi de Pâques avec un départ de Millas et une arrivée à Força-Réal, une montagne au milieu de la plaine du Roussillon au sommet de laquelle on peut admirer le panorama à 360°. Avant cela, le dimanche 13 mars, les Bosses du 66 retrouveront le village d’Eus, un des sites les plus ensoleillés de France.

Propos recueillis le 13 janvier 2016.