Fabrice, quels sont les ingrédients qui font la spécificité de la Campilaro ?
Nous nous positionnons sur deux volets principaux. D’abord avec ce format de trois jours où seuls les cols sont chronométrés. La formule a été accueillie très favorablement par les participants de la première édition. Elle permet à ceux qui le souhaitent de jouer un classement lors des montées et de cheminer à allure libre entre les tronçons chronométrés sur nos routes pyrénéennes. La deuxième chose, c’est que nous essayons de bâtir une épreuve qui soit sportive et conviviale dans un cadre qualitatif. L’ensemble des prestations sont de très bons niveaux : restauration, de l’hébergement et de la sécurité.

Après la première édition disputée cet été, quels sont les enseignements que vous avez pu tirer ?
Nous avons eu d’excellents retours sur cet équilibre entre parties chronométrées et non-chronométrées. Ce qui a également été apprécié, c’est que nous avons joué la carte des grands cols pyrénéens comme le Tourmalet, l’Aspin, et Peyresourde tout en allant à la découverte de cols moins connus pour faire découvrir un nouveau visage des Pyrénées. Nous allons faire perdurer cette tradition. Il y aura bien sûr des améliorations. Nous allons par exemple ajouter un service de massage à la demande de nos participants après chaque étape pour mieux récupérer.

Quelles seront les grandes découvertes de la Campilaro 2016 ?
Un des points forts sera le col des Tentes à 2208 mètres, soit plus haut que le Tourmalet. C’est un col peu connu  du fait qu’il ne puisse pas être emprunté par un peloton professionnel comme celui du Tour de France car il est situé dans le parc naturel des Pyrénées. Mais en tant que Pyrénéens, nous connaissons bien le terrain. Nous savons aussi ce qui peut susciter l’intérêt des cyclosportifs. Le pied du col est situé à Luz-Saint-Sauveur. Il y aura 30 kilomètres de montée. Plus on avance, plus les pourcentages sont élevés, surtout dans les 12 derniers kilomètres à partir de Gavarnie, dignes d’un col Hors Catégorie. On arrive sur une crête en bout de montagne, pratiquement à la frontière franco-espagnole. La vue sur le Cirque de Gavarnie est sublime. Le col des Tentes arrivera au terme de la 1ère étape et en sera la principale difficulté.

La formule se fait-elle uniquement sur trois étapes, ou est-il possible de les sélectionner ?
Nous avons choisi de ne faire qu’une formule unique sur trois étapes. Il y a assez peu de cyclosportifs qui se lancent sur des épreuves par étapes. L’idée est de les initier à ce type de format. Celui-ci reste sportivement très accessible si l’on est bien préparé. De fait, il est également accessible financièrement : 320 euros en individuel, 1400 euros pour une équipe de cinq personnes sur Vélo 101.

Vous êtes-vous fixé un nombre limite de participants ?
Nous avons lancé une première édition avec un premier peloton compact de 75 participants. Notre objectif pour 2016 est d’avoir entre 150 et 180 coureurs, sachant que nous n’irons jamais au-delà de 250 participants. Nous ne sommes pas une épreuve de masse. Nous voulons rester à taille humaine de façon à pouvoir nous appeler par nos prénoms.

Argelès-Gazost, Luz-Saint-Sauveur, Pla d’Adet, Saint-Lary-Soulan. Les noms des villes-étapes fleurent bon le Tour de France. Est-ce autant une volonté de faire vivre le mythe jusqu’au bout que pour des questions logistiques ?
C’est avant tout une question de logistique. Il faut des infrastructures pour accueillir 150 à 180 coureurs, sans compter l’organisation. De fait, nous nous tournons vers des villes qui ont l’habitude d’accueillir des grandes épreuves. Mais effectivement, nous souhaitons faire rouler nos participants sur les routes du Tour de France, voire du Tour d’Espagne, tout en proposant d’en sortir par moments. En 2016, nous emprunterons donc la Hourquette d’Ancizan et le col d’Aspin dans le sens du prochain Tour de France et le Tourmalet par Sainte-Marie-de-Campan.

N’est-il pas trop difficile de trouver des hébergements dans des villes aussi touristiques en plein été ?
En effet c’est une réelle difficulté de trouver les bonnes dates en fonction des capacités d’hébergement des centres touristiques. Le principe, c’est de partir le dimanche de l’arrivée du Tour de France, le 24 juillet cette année. Même s’il y a du monde à cette époque, nous ne sommes pas tout à fait au cœur de la saison. Les Offices du Tourisme des villes-étapes concernées nous conseillent et nous facilitent la tâche pour les hébergements. La Campilaro est maintenant bien intégrée dans l’agenda sportif des Hautes-Pyrénées où est dessinée l’intégralité du parcours.

En suivant immédiatement le passage de la Grande Boucle, comptez-vous sur un effet post-Tour de France pour gonfler votre nombre d’inscriptions ?
S’inscrire à la Campilaro demande de l’anticipation : poser des congés, adapter sa préparation physique à l’épreuve, etc. Aussi, les inscriptions se font plutôt jusqu’au printemps. On a toutefois pu observer des inscriptions au dernier moment sous l’effet du Tour de France, mais ça reste marginal.

Propos recueillis le 21 décembre 2015.