Christian, en août dernier, Marcel Le Baron a annoncé son retrait de l’organisation de la Pierre Chany. Vous avez décidé de prendre le flambeau. De quelle manière ?
Ma décision s’est faite à l’initiative de Claude Séguy, l’ancien coureur professionnel à l’origine de l’épreuve hommage à Pierre Chany, dont il était un grand ami. La cyclo avait déjà subi un arrêt voici quelques années, ce qui avait fait chuter considérablement le nombre de participants. De 1320, elle était tombée à 650 à sa reprise deux ans plus tard. Un nouvel arrêt de la Pierre Chany aurait sans doute signé sa mise à mort. Claude Séguy, que je connais depuis longtemps, m’en a parlé. J’ai été sollicité, j’y ai réfléchi, l’idée a germé, et j’ai finalement accepté.

Vous êtes originaire de Lavoûte-Chilhac, que traverse l’épreuve, et avez fait carrière dans l’assurance dans la région parisienne. Quel est votre passé en matière d’organisation ?
Par le passé, en marge de la création d’un club, je me suis occupé d’organisations dans la région parisienne, notamment une compétition qui s’appelait Paris-Auneau et ralliait les Hauts-de-Seine à l’Eure-et-Loir. J’ai pris ma retraite il y a cinq ans et suis revenu à Lavoûte. Je siège au conseil municipal et suis président du comité d’animation. Nous avons reçu les Championnats d’Auvergne et plusieurs fois le Tour d’Auvergne.

De quelle façon s’effectue la transition entre la précédente organisation et la vôtre ?
Il faut être membre de l’association depuis au moins deux ans pour pouvoir être éligible à un poste de président. Puisque ce n’était pas mon cas, il nous a fallu recréer une association, le Team Cycliste Langeadois, alors que l’association de Marcel Le Baron sera dissoute le 12 décembre. J’ai été élu président jeudi, le bureau est constitué. Je sais que Marcel sera présent pour m’apporter son expérience et faciliter la transition, mais il ne fera plus partie de l’association à quelque titre que ce soit.

Si la Pierre Chany a un temps été menacée de disparaître après l’arrêt de son organisateur, les collectivités locales l’ont toujours soutenue. Quelles sont les retombées de la manifestation ?
Il faut souligner en effet que la mairie de Langeac nous appuie largement et nous aide vraiment, tout comme le Syndicat Mixte d’Aménagement Touristique du Haut-Allier, la Communauté de communes du Langeadois et le conseil général de la Haute-Loire. Tout le monde est partie prenante. La Pierre Chany est un événement important pour toute la Haute-Loire. Il n’est pas facile d’en mesurer les retombées précises mais on chiffre à environ 3000 le nombre de personnes qui se déplacent dans l’ensemble de la vallée du Haut-Allier, avec ce que cela génère de retombées pour les hôtels, les restaurants et les campings. Certains reviennent même par la suite pour prolonger leur séjour, se balader et découvrir les sites.

La cyclo a fait face ces deux dernières années à un nombre de participants en stagnation. Quelles sont vos prétentions alors que s’ouvrent aujourd’hui les inscriptions en ligne ?
Pour avoir une manifestation pérenne financièrement, il nous faudrait arriver à 750 participants. Nous en avons eus 621 cette année, ce qui nous oblige à faire attention à tout. La météo a joué en notre défaveur ces deux dernières années. Or beaucoup attendent le dernier moment pour s’engager. En 2014, la météo avait été mauvaise, ce qui avait découragé beaucoup de gens. Cette année, nous sommes passés entre les gouttes le matin mais l’après-midi a été très pluvieux.

Par quels moyens pensez-vous aller chercher 750 participants ?
Nous allons essayer de faire vivre la Pierre Chany de façon différente, d’explorer de nouvelles choses qui ne sont pas encore faites, ce qui je crois est vrai pour l’ensemble des cyclosportives. Nous émettons le souhait d’organiser de quoi occuper les accompagnants et accompagnantes. On pense à des visites organisées. On pense aussi à un Village de commerçants avec des produits locaux à découvrir le jour de la Pierre Chany et la veille.

Les parcours 2016, eux, seront fidèles à ceux des deux années précédentes. Quels sont leurs points forts ?
Le samedi 6 août, nous allons maintenir les quatre parcours : deux en formule chronométrée de 146 et 104 kilomètres, deux en formule randonnée de 70 et 50 kilomètres. Ce sont des parcours de moyenne montagne qui ne demandent pas aux coureurs des qualités exceptionnelles de grimpeurs comme dans les Alpes ou les Pyrénées. On passe par des sites très intéressants, près du mont Mouchet, à Saugues et le pays de la bête du Gévaudan, dans la vallée de l’Allier et le village pittoresque de Lavoûte-Chilhac… De par leur topographie, l’ensemble des parcours se veulent ouverts au plus grand nombre et pas simplement à des grimpeurs.

Quelles prestations sont proposées en marge de la cyclo ?
Le repas est compris dans le prix d’engagement et il est également possible pour les accompagnants de déjeuner sur place ou dans les restaurants environnants. Une scène musicale sera dressée avec des chanteurs. Et la sécurité, point névralgique d’une organisation cyclosportive, sera encore assurée par une vingtaine de motards spécialisés, des signaleurs aux carrefours, des ambulances et des médecins.

Cette 20ème édition de la Pierre Chany, fidèle aux précédentes éditions, sera pour vous un galop d’essai. Débouchera-t-elle sur de nouveaux projets ?
A l’avenir, nous envisagerons peut-être des choses différentes. Nous avons plusieurs axes de réflexion, comme une formule qui permettrait de concevoir des circuits plus longs mais seulement chronométrés sur quelques portions, avec un classement général. Quelqu’un qui ne fait pas de cyclosportives mais seulement des randonnées pourrait ainsi se mesurer sur une partie chronométrée d’une quinzaine de kilomètres puis poursuivre sa boucle. Bien sûr, ce ne sont pour l’heure que des idées.

Propos recueillis le 30 novembre 2015.