René, le calendrier cyclosportif s’est enrichi en 2015 d’une nouvelle épreuve, la Montagnacoise, comment l’idée a-t-elle germé ?
Nous avions déjà testé une formule du genre à Montagnac il y a quelques années sous l’appellation la Spéciale, qui avait déjà bien marché. A l’écoute des cyclosportifs, nous avons fait le constat que les gens couraient beaucoup moins désormais. Plutôt que de disputer douze cyclos comme ils l’auraient fait il y a dix ans, ils se concentrent sur cinq ou six événements et privilégient les cyclosportives de renom qui évoluent dans une autre catégorie. L’idée m’est donc venue de proposer cette formule en début de saison, avec un prix réduit, une distance intermédiaire de 110 kilomètres, et juste ce qu’il faut de dénivelé à cette époque de l’année.

Une date, le dimanche 27 mars en 2016, qui place la Montagnacoise une semaine avant l’Héraultaise. Ce n’est pas un hasard ?
En effet. Cela permet de s’offrir un galop d’essai avant l’Héraultaise, dont le grand parcours sera à mon sens beaucoup plus intéressant en 2016, avec une première partie plus sélective et le col du Vent depuis Arboras à mi-course. En se positionnant une semaine avant, à des dates où les cyclosportives ne se bousculent pas, j’espère que nous aurons du monde. Nous avons accueilli 210 coureurs pour la première édition, nous augmenterons la limite de participation à 300 inscrits en 2016. A terme, 400 ou 500 participants serait un bon créneau.

La Montagnacoise, c’est une cyclo à la formule atypique, avec trois tours d’un circuit de 36,5 kilomètres. Qu’est-ce qui justifie ce choix ?
Cela part de la volonté d’animer. Certaines municipalités nous reprochent qu’avec une cyclosportive, on voit les gens partir puis revenir, ce qui manque d’animation. Avec trois passages, ça évite aux accompagnants d’avoir à se déplacer à droite, à gauche. Ils se positionnent à un endroit du parcours et voient passer plusieurs fois les coureurs. Et les retours des participants ont été bons. Il s’agit tout de même d’une grande boucle. Et ça donne l’avantage, une fois la première boucle effectuée, de lever un peu la tête du guidon et d’apprécier le paysage. On se situe beaucoup plus vite et on se gère mieux sur un tel circuit.

A quoi faudra-t-il s’attendre en matière d’efforts le 27 mars à Montagnac ?
Le départ sera donné à 11h30 sur l’Esplanade de Montagnac. Les 9 premiers kilomètres sont plats voire légèrement descendants. Puis à la sortie de Bélarga on rencontre une première petite bosse d’un kilomètre. En sortant de Plaissan, c’est la côte de Cantagal et ses 3 kilomètres à 4/5 %. Puis c’est légèrement vallonné entre Villeveyrac et l’Abbaye de Valmagne, où une côte de 2,5 kilomètres rejoint Saint-Pons-de-Mauchiens. Et sur le final il faut encore franchir le coup de cul de Montredon, 400 mètres à 10/12 %. Le tout à répéter trois fois pour 1272 mètres de dénivelé positif.

Le prix de 17 euros se veut attractif, comment y parvenez-vous connaissant le coût de prestataires comme les motos de sécurité, les ambulances, les cibistes ?
Les grosses cyclos ont la chance d’avoir de gros partenaires. Nous n’avons pas leurs moyens financiers. Mais nous gagnons en ne proposant pas un repas mais un sachet collation, qui se veut néanmoins conséquent puisqu’il comprend une boisson au choix, un casse-croûte, un fromage, un fruit, une tartelette.

L’épreuve est organisée par le Team Montagnac Avenir Cycliste, où évoluent quelques cyclosportifs de renom comme Karine Saysset. Qu’en est-il de l’équipe élite ?
Nous avons neuf coureurs de qualité avec Matthieu et Vincent Couffignal, Vincent Cantoni, Florian Dagorne, Steeve Touboul, que vient renforcer Damien Albaret, qui courait en Elite à Charvieu-Chavagneux IC et ne souhaitait plus courir à haut niveau après la reprise de l’entreprise de son père. Nous allons aussi tâcher de renforcer le team dans les deux, trois ans à venir pour éviter que les meilleurs Espoirs soient obligés de quitter la région pour évoluer.

Comment comptez-vous vous y prendre ?
Nous souhaiterions trouver le budget pour pouvoir garder tous ces jeunes, ce pourquoi nous allons mutualiser nos moyens avec le club de Villemoustaussou, avec qui nous souhaitons organiser une course 1, 2, 3 dans l’Aude. Nous souhaiterions rassembler les meilleurs jeunes de la région, les faire évoluer au mieux, et signer un partenariat avec l’Occitane Cyclisme Formation, ce qui donnerait aux meilleurs jeunes du Languedoc-Roussillon la perspective de rejoindre une DN1. Mais dans un premier temps il nous faut trouver le budget.

Les Cols d’Hérault, que vous organisiez jusqu’alors au mois de mai, ont été annulés cette année. L’épreuve est-elle définitivement abandonnée ?
Avec regrets, oui. Les parcours étaient magnifiques, les gens qui venaient repartaient enchantés, il y avait un super repas, de la sécurité, des récompenses, mais l’épreuve n’a paradoxalement jamais vraiment décollé, avec 250 participants au mieux sur les deux parcours. Nous l’avons arrêtée cette année pour des problèmes de financement. La mairie de Lodève et la Communauté de communes devaient nous verser 1000 euros chacune. Seule la mairie a payé. Et une seule fois en trois ans. Nous n’avons pas voulu faire d’histoires, nous avons choisi d’arrêter. Pour nous reconcentrer sur une cyclosportive à Montagnac, où nous avons depuis toujours le soutien de la commune. Quel que soit son projet, la première des choses, ça reste les financements. C’est à partir de là qu’on peut faire des choses.