Thomas, vous étiez l’organisateur de l’Etape du Tour en 2010, vous serez l’organisateur de deux Etapes du Tour et de Paris-Roubaix Challenge en 2011, c’est un gros défi…
C’est un gros challenge. D’abord pour les coureurs cyclistes puisque nous allons leur proposer trois belles épreuves, tant mieux. Ensuite pour l’équipe d’organisation, qui va devoir se dédoubler. Au mois d’avril entre le running et le cyclisme, et puis au mois de juillet avec six jours d’intervalle entre les deux Etapes du Tour ! Il faudra faire coup double entre les Alpes et le Massif Central.

Le mois d’avril va arriver vite avec la 1ère édition de Paris-Roubaix Challenge. Vous attendez 4000 participants, avec quelle proportion de coureurs étrangers ?
Nous misons beaucoup sur la participation étrangère. Nous nous sommes aperçus que l’épreuve cyclotouriste accueillait déjà du monde de partout. Les tour-operators qui travaillent déjà sur l’Etape du Tour sont partants et ont déjà inscrit Paris-Roubaix Challenge à leur catalogue. Nous aurons donc des étrangers venant de partout, aussi bien d’Australie que de Grande-Bretagne. Nous allons également voir comment réagissent les cyclos du Benelux, qui ne sont pas habitués à l’Etape du Tour. On leur proposera un produit près de chez eux qu’ils connaissent très bien et qui fonctionne très bien en Belgique. Un rapport Français/étrangers de 50 % partout me semble raisonnable. On verra qui se démarquera lorsque l’on déclenchera les inscriptions le 16 décembre.

En outre, c’est le mythe de l’Etape du Tour qui va se répercuter sur Paris-Roubaix, puisque les cyclos courront sur route fermée la veille des pros et bénéficieront de l’ambiance de la reine des classiques…
Ce sera pour eux comme s’ils étaient pros ! Le public sera peut-être déjà posté au bord de la route sur des points chauds comme au Carrefour de l’Arbre. Et puis après avoir disputé l’épreuve sur le vélo ils seront à nouveau de la fête le lendemain en tant que spectateurs. J’en ai discuté avec des cyclos lors des dernières Etapes du Tour, lorsque le projet était en préparation : aller à Roubaix pour faire la course puis voir la course pro, c’est faire coup double et ça permet d’envisager un vrai week-end, ce qui rebutait peut-être avant les gens à faire des centaines de kilomètres.

L’innovation, c’est qu’un contrôle technique sera réalisé au départ de manière à contrôler l’état des vélos et leur capacité à passer les pavés ?
Ce contrôle permettra surtout d’éviter toute inconscience. La personne engagée devra partir avec une pompe, quatre chambres à air, un minimum de matériel pour pouvoir se dépanner. Après, nous mettrons en place une assistance mécanique et une assistance médicale, comme sur nos autres épreuves, et ceci de manière très professionnelle. Mais les coureurs devront partir en connaissance de cause et avec tout le matériel nécessaire.

Paris-Roubaix Challenge se terminera à Mons-en-Pévèle, mais les cyclosportifs auront la possibilité de rejoindre le vélodrome de Roubaix via une liaison non chronométrée de 16 kilomètres. Finir sur le vélodrome, ça faisait partie du mythe ?
Tout à fait. Le mythe, c’est arriver à Roubaix, c’est le vélodrome, ce sont les douches du vélodrome. Le Carrefour de l’Arbre se présentera à la fin du chronométrage, sur la liaison qui conduira au vélodrome, sur lequel les coureurs pourront effectuer le tour de la piste. Peut-être pas à fond car je l’ai fait en juin et la piste était un peu glissante à cause des roues pleines de boue, mais ça fait partie du mythe. Et les douches sont géniales, elles font partie de l’Histoire et il faut passer par là quand on fait Paris-Roubaix.

Justement, combien y a-t-il de douches et pourront-elles accueillir tout le monde ?
Elles peuvent accueillir tout le monde, bien sûr ! En prenant son temps, je pense que tout le monde peut passer à la douche. Il y a une soixantaine de places dans les douches, c’est assez rustique mais ça a un caractère fou. On peut accueillir une majorité des cyclos ce jour-là.

Les douches font partie du mythe Paris-Roubaix mais le détail aura d’autant plus son importance que le samedi 9 avril les coureurs pourront conclure leur périple particulièrement crottés…
Pouvoir prendre une douche et se débarbouiller aussitôt après avoir couru est un grand plus mais à cet endroit c’est surtout mythique. Je pense qu’exceptionnellement le partenaire photos qui sera présent ce jour-là aura le droit à l’accès aux vestiaires. La photo dans la douche avec le visage plein de boue, ça fera partie des souvenirs pour ces milliers de personnes.

Paris-Roubaix Challenge sera également ouvert aux femmes, quel pourcentage de féminines espérez-vous avoir au départ ?
Espérons que l’on atteigne les 5 % de femmes, ce qui est déjà un objectif énorme sur une course dure. On sait que sur des cyclosportives nous avons de faibles pourcentages de femmes, ce qui est moins le cas sur des cyclotouristes. Essayons donc d’encourager les femmes à s’inscrire sur Paris-Roubaix Challenge, peut-être en leur facilitant la tâche en termes d’inscription, mais ça nous paraît important d’avoir un peu de représentativité féminine. On aimerait avoir des femmes de tous niveaux qui viennent se frotter à la reine des classiques si elles s’en sentent les moyens.

L’autre grande nouveauté pour les trois épreuves cyclosportives que vous organiserez en 2011, c’est que toutes les inscriptions passeront par Internet…
Oui, ce sera beaucoup plus pratique. Nous étions habitués au papier par d’anciennes méthodes. Mais Internet permet d’avoir la confirmation de son inscription, c’est rapide, le paiement en ligne est sécurisé, simple et fonctionne bien. Au-delà de l’aspect environnemental, ça nous permettra de savoir très rapidement combien de personnes nous auront à gérer. Les certificats et licences seront à montrer au moment du retrait de dossard.

Propos recueillis à Paris le 20 octobre 2010.