Chaque mois, Vélo 101 part à la rencontre d’une femme active dans l’univers du cyclisme. Elles sont nombreuses à graviter autour d’une discipline qui n’est plus, depuis longtemps, réservée qu’à la seule gent masculine. Cette rubrique, notre saga de l’année 2010, permet ainsi de mettre en lumière ces femmes impliquées dans le cyclisme. Elles sont championnes ou assistantes, elles sont épouses de coureur ou bien hôtesses, elles sont mamans de champions ou bien élues…Ce mois-ci, rencontre avec Francine Valentin. Elle est bénévole pour LVO, la société organisatrice d’événements cyclosportifs et VTT basée en Lozère et dirigée par son fils Ludovic Valentin. LVO organise notamment le challenge Cyclo’Tour (la Lozérienne, la Granite Mont Lozère, l’Arvan Villards) et des épreuves VTT comme la Transmaurienne-Sybelles et la Transmontdo.

Francine, depuis quand baignez-vous dans le vélo ?
Depuis que Ludovic a 16 ans, c’est-à-dire depuis quinze ans. Je l’ai accompagné lorsqu’il courait puis je l’ai suivi dans ses projets lorsqu’il s’est lancé dans l’organisation d’événements cyclistes. Nous avons commencé avec le petit vélo, puis le vélo a grandi, Ludo aussi. Il est ensuite devenu moniteur, il a encadré beaucoup d’enfants, puis il a eu un club de vélo à Chirac, où il a monté une école de cyclisme. Aujourd’hui, il a grandi et il organise auprès des grands.

Vous l’avez donc accompagné dans l’organisation des épreuves, quel y est votre rôle ?
Je fais beaucoup de choses ! Nous suivons d’abord Ludo sur toutes les courses : en Corse, en Lozère, en Savoie, en Haute-Savoie… Sur les courses,  nous nous occupons beaucoup des inscriptions et de l’accueil des coureurs. Nous nous occupons aussi du chronomètre à l’arrivée. Et puis on va d’un poste à l’autre, autant à la buvette qu’à la boutique-vente de maillots et autres. On est vraiment très actifs. Et puis on s’occupe des repas à midi, des bénévoles…

Vous organisez deux épreuves à domicile, la Lozérienne et la Granite Mont Lozère, mais aussi à l’extérieur comme la Cyclo’Corse et l’Arvan Villards. Y a-t-il des particularités au niveau géographique ?
La Lozère, c’est avant tout notre région donc nous y sommes attachés. D’un point de vue touristique c’est très intéressant de faire découvrir notre région, qui est belle, très belle. Les coureurs sont ravis de venir participer à un événement chez nous. Ils découvrent et ils reviennent, c’est ce qui est important. Nous essayons en outre de les accueillir avec des spécialités locales, entre autres le lot offert aux coureurs et les repas offerts à midi, toujours typiques de la région, comme l’aligot.

Rencontrez-vous d’autres spécificités en-dehors de la Lozère ?
En Corse, il y a la mentalité corse. Nous sommes assez carrés sur l’organisation et eux sont assez lents à la réaction mais une fois qu’on les connaît un peu, on découvre des gens super sympas. Les premiers instants ont été assez délicats mais ils nous ont finalement très vite adoptés.

LVO organise à la fois des épreuves sur routes et à VTT, quelles sont les différences d’une discipline à l’autre ?
C’est totalement différent. Au niveau de l’âge, déjà. A VTT ils sont beaucoup plus jeunes, beaucoup plus sportifs et adeptes des challenges et compétitions. Ca reste un public très agréable. On retrouve les mêmes d’une année sur l’autre et on se revoit avec plaisir. Côté cyclos, ils sont un peu plus âgés, beaucoup plus cools, plus détendus. On sent que c’est déjà moins compétitif. Ce n’est pas le même esprit, pas le même physique non plus. En VTT, les gars vont se faire masser à l’arrivée, c’est plus pro. Malgré tout, les vététistes et les cyclos ont pour point commun d’être toujours ravis de courir dans nos chemins et sur nos routes. Ils apprécient la nature et ils la respectent.

Ce qui caractérise vos épreuves, c’est la dimension humaine, presque familiale, avec environ 500 participants. Est-ce un caractère que vous souhaitez préserver ?
Je n’envie pas du tout, mais alors pas du tout les événements ayant 2500 participants au départ. Nous avons la volonté de rester familiaux, conviviaux, accueillants. Tout ça est très important. On ne pourrait pas se permettre de discuter avec les uns et les autres, de rencontrer des gens et de sympathiser avec eux, de leur faire découvrir et apprécier notre région, si nous avions 2500 participants. Ca n’aurait plus rien à voir. J’espère que nous n’en arriverons jamais là !

Quels seraient les meilleurs moments que vous retiendriez de ces nombreuses années d’organisatrice ?
Des bons moments, il y en a beaucoup. Nous organisons en famille, avec mes frères et mes sœurs, donc c’est toujours agréable de se retrouver. Nous sommes douze à nous déplacer partout. On vit avant et après la course. Le pendant, nous sommes tous présents à notre poste. Mais les à-côtés sont toujours très plaisants. Nous passons des moments en famille très agréables.

Quels seraient en revanche les moins bons aspects ?
Parmi les participants, il y a toujours le râleur. Il est là sur chaque course, toujours à l’heure ! Et puis il y a le dernier qui arrive toujours un quart d’heure après la fin des inscriptions, et c’est toujours le même ! Mais nous les recevons avec autant de sympathie que les autres. Dans l’ensemble les gens sont très sympas.

Etes-vous amenée à connaître d’autres sports dans le cadre de vos activités bénévoles ?
Je suis animatrice de club de gym, entre autres gymnastique volontaire depuis plus de quinze ans. Je rencontre beaucoup de gens de tous âges, et je donne plusieurs cours par semaine à La Canourgue.

Votre activité d’organisatrice bénévole est-elle une expérience que vous recommanderiez ?
Nous avons toujours vécu dans le bénévolat. Et il faut, c’est normal que l’on partage et qu’on échange, même si ça demande beaucoup d’efforts et de disponibilité, et toujours avec le sourire, c’est ça le plus important. Il faut aimer les autres et on nous le rend bien.

Les Elles du peloton :

• Episode n°1 : Aude Mangel, épouse de Laurent Mangel
• Episode n°2 : Lydia Poulle, responsable de l’école de vélo Le Grand Braquet La Pomme
• Episode n°3 : Marie-Antoinette Canu, présidente du comité des Bouches-du-Rhône
• Episode n°4 : Cécile Delaire, vététiste du Team Keops-Itwo
• Episode n°5 : Mireille Blain, maman d’Alexandre Blain
• Episode n°6 : Céline Mazard, attachée de presse d’Ag2r La Mondiale
• Episode n°7 : Claire Pedrono, ardoisière du Tour de France
• Episode n°8 : Stéphanie Maurice, Miss Pays de l’Ain