Le soleil, la mer, le ciel bleu azur, tous les ingrédients sont réunis ce dimanche 6 septembre pour un menu cycliste des plus élaboré. Et ça tombe bien car le matin à 8h une centaine de coureurs sont affamés, leurs jambes crient famine et sont prêtes à avaler 139km de bitume sur les somptueuses routes des Maures de l’arrière-pays varois.

Ferrand-Prévôt et Pittel au départFerrand-Prévôt et Pittel au départ | © Lucien Aimar

Prenez la roue de ma plume, aussi légère que lourdes seront vos jambes après 139km intense. Ca attaque, ça frotte, ça grimpe, ça descend, sensations fortes garanties, en selle ! A peine les masques retirés, dès les premiers coups de pédales le ton est donné. Pour ceux qui comptaient sur les premiers kilomètres pour s’échauffer il fallait y penser en amont. Sur des petites routes sinueuses, voire tortueuses par endroits, les attaques fusent. Mieux vaut rester en pole position pour éviter les cassures et surtout les nids de poules tant redoutés des belles roues carbones des coureurs. 

Beaucoup sont bien décidés à faire parler la poudre, essayent d’allumer la mèche, de mettre le feu aux jambes de leurs adversaires. C’est finalement deux coureurs qui avec leurs jambes de feu prennent la poudre d’escampette avant les premières difficultés, et ne seront plus revus avant l’arrivée. Leur avance ne cesse d’augmenter au fur et à mesure que défilent les kilomètres. Ni la montée de Bormes les Mimosas, ni les cols du Babaou et de Tallude, et pas même la montée de Notre Dame des Anges, point culminant du parcours, n’ont eu raison de leur envolée. Il faut dire qu’avec Paul Emile Lorthioir et Raphaël Verrini nous sommes en présence de deux oiseaux rares, deux grands aigles aux grandes ailes, et à vélo comme dans la vie quotidienne les aigles ne volent pas avec les pigeons…

PelotonPeloton | © Lucien Aimar

Le premier à rejoindre son nid est Raphaël Verrini, qui a fait la différence dans la montée de Notre Dame des Anges. Il s’impose devant Paul Emile Lorthioir, membre du team Trek Vélo 101 habitué à truster les podiums des cyclo sportives. Un coureur dont on apprécie la sympathie, surtout quand chez lui elle rime avec modestie. Nul doute qu’on le reverra aux avants postes très prochainement. Soyons galant et courtois, n’oublions les féminines qui étaient là également avec notamment la présence d’Edwige Pittel et Pauline Ferrand-Prévot qui s’impose facilement dans sa catégorie avec en prime une très belle 12ème place au scratch. Derrière tous ces noms ronflants il ne fallait pas s’endormir pour suivre le rythme. 

Podium Lucien AimarPodium Lucien Aimar | © Lucien Aimar

Ainsi s’achève cette belle journée de vélo. Coté sport on a été servi, belle course, beau parcours mais l’on aurait aimé un peu plus de signaleurs à certains carrefours pour la sécurité des coureurs, et une remise des récompenses un peu plus généreuse. En effet, seul les vainqueurs de chaque catégories sont mis à l’honneur. Il n’y a même pas eu de podium scratch, qui pourtant devrait être la principale cérémonie de clôture. Mais on ne dira pas malgré tout être resté sur notre faim, notamment pour ceux ayant pris « l’option » repas et ont eu droit à une paëlla fort appréciable après tous ces efforts. Dimanche prochain on remet le couvert à Hyères à l’occasion de l’Azur et Or, le couteau entre les dents, et surtout entre les jambes.

Classement scratch 139km :

  1. Raphael Verini (Roue d’Or Sanary) en 3h56’15’’
  2. Paul-Emilie Lorthioir (Trek Velo 101) à 4h01’28’’
  3. Tony Mezure (Sordello) à 4h02’48’’
  4. Enzo Allevard (VC La Pomme Marseille) à 4h02’57’’
  5. Julien Gueydon (FRA) à 4h02’57’’
  6. Kassa Hammouchen (RCH/CSA) à 4h02’58’’
  7. Guillaume Potier (Trek-Vélo 101) à 4h03’04’’
  8. Dylan Roces (VSH) à 4h03’59’’
  9. Marc Faure (FRA) à 4h03’59’’
  10. Yoann Rivalan (Roue d’OR Sanaryenne) à 4h04’00’’

Chez les féminines :

  1. Pauline Ferrand-Prévôt (Canyon-Sram) en 4h04’03’’
  2. Edwige Pittel (Cogeas) en 4h20’39’’
  3. Morgane Toullec (CAP Garonne) en 4h33’40’’