Tout au long de cette saison, sur Vélo 101 entre autres, certaines personnes ont dénoncé les risques pris par des coureurs lors des cyclo sportives. Qu’as-tu à dire sur ça ?

C’est vrai que parfois certains cyclistes prennent trop de risques et ne respectent pas le code de la route… Il faut vraiment qu’on roule tous à droite, que ce soit à l’entraînement et en compétitions.

Est-ce que cet accident t’a fait te rendre compte qu’il y a des choses plus importantes dans la vie ?

Cet accident met en évidence que notre vie ne tient qu’à un fil. J’ai aussi pu voir qui étaient mes vrais amis. Une visite, un appel, un échange, ce n’est peut-être pas grand-chose mais ça représente beaucoup quand on est dans l’état physique et moral dans lequel j’étais. A l’inverse, j’ai été déçu du comportement de certains. J’ai vu paraître des remarques déplacées et des jugements négatifs sur les réseaux sociaux. Cette épreuve m’a permis de faire le tri dans mes amis. Désormais, j’ai plus de détermination dans ce que je vais entreprendre.

D’ailleurs, je tiens vraiment à remercier le personnel de Canyon, Assos et Continental France, ainsi que tous mes amis proches qui se reconnaîtront. Ils ont et sont toujours là pour me donner des conseils, pour discuter, pour échanger… Je ressors déjà grandi de cet accident et pourtant je ne suis pas encore totalement rétabli.

Tu fais souvent deux cyclo sportives par week-end, pourquoi ce choix ?

J’aime bien le challenge, c’est un petit défi personnel. Cela me permet aussi de passer un cap pour les cyclo sportives plus longues.

Avec un tel potentiel, aurais-tu aimé passer chez les professionnels ? Si des personnes te conseillaient d’aller rouler en amateurs, en élites, que répondrais-tu ?

Bien sûr, on rêve tous d’être professionnel à un moment ou à un autre. Mais je construis mon rêve autrement depuis 2013. Rouler en amateurs ou en élites, je vais surement y revenir dès que je pourrai. C’est une étape indispensable pour performer sur les cyclosportives car le niveau augmente d’année en année.

Quel est ton meilleur souvenir sur un vélo ?

Je suis simplement heureux dès que je monte sur un vélo. J’ai quelques moments clés dans ma tête comme ma victoire au 2 Alpes en 2012, la Haute-Route Pyrénées en 2013 ou encore la Haute-Route Alpes en 2016. Mais aussi, finir quelque chose comme la Triple Couronne, c’est magique ! Le meilleur est à venir maintenant.

Des organisateurs (par exemple La Marmotte d’Olt) décident d’arrêter leur formule cyclosportive à cause de comportements déplacés de coureurs. Que penses-tu de cette décision ?

Je n’ai jamais fait la Marmotte d’Olt. Je comprends tout à fait cette décision des organisateurs si les coureurs ne respectent pas les règles.

Quel message aimerais-tu faire passer aux coureurs qui préparent leur saison 2018 et aux organisateurs qui peaufinent leurs réunions d’organisation ?

Il faut sérieusement se pencher sur le fait que les cyclosportives d’il y a 10 ou 15 ans ne sont plus les mêmes de nos jours. Ce sont des courses qui prennent l’ampleur des Granfondo en Italie par exemple. Je pense qu’il faut faire de la qualité et non de la quantité, améliorer la sécurité des coureurs et faire appliquer le règlement des courses. Il faudrait peut-être, sur les descentes de col, bloquer la circulation et ainsi sécuriser la vie des coureurs, même si bien souvent les descentes sont neutralisées. A mon avis, il serait bien qu’une moto ou une voiture ouvreuse soit devant le coureur qui ouvre la route. Après, nous participants, on ne doit pas occuper toute la largeur de la route, car la circulation n’est pas bloquée.

Quand prévois-tu de remonter sur un vélo sur la route ? Et peut-être remettre un dossard ? 

Cela ne devrait pas tarder, d’ici deux semaines je pense. Je serai sans doute sur un Canyon Inflite de cyclo-cross avec de gros pneus pour avoir plus de sécurité au début. Remettre un dossard ? C’est sûr. Mais quand ? Le temps nous le dira.

Quels sont tes projets sportifs et professionnels à moyen terme ?

Je vais essayer de tout mettre en place pour retrouver un niveau supérieur à avant. Il faudra du temps, mes objectifs se préciseront au moment venu. Je ne me fixe rien en particulier pour le moment, je prends chaque jour comme une nouvelle étape.

Côté professionnel, je vais apporter mes connaissances et mon vécu à l’un de mes sponsors. Il y aura sans doute avant une petite expérience dans un autre domaine, toujours en lien avec le vélo.

 

Par Maëlle Grossetête