Le stade Georges Carcassonne a définitivement tous les atouts pour recevoir une cyclosportive et les organisateurs de la Provençale en exploitent toutes les fonctionnalités pour accueillir au mieux les concurrents des deux parcours proposés, 133 et 95 kilomètres, tout ce qu’il faut pour trouver son bonheur. Fini les départs sous les platanes et le pollen fort mal venu quand le mistral s’en mêle. Départ et arrivée sont organisés sur la piste d’athlétisme, c’est original et sympa, sans compter que cela semble apaiser le départ, nettement plus calme, un bon point !

1400 participants (500 arrivants sur le grand parcours, 700 sur le petit) lâchés à un quart d’heure d’intervalle. Bifurcation à Rians : à droite pour celui qui fait le 133, à gauche pour celui qui joue plus facile en misant sur le 95. La sortie de ville est vite arrivée. Direction Puyloubiers et Saint-Antonin pour la côte du même nom, suffisamment dure pour sélectionner les premiers paquets qui vont rouler de concert et traverser les jolis villages provençaux sans trop créer d’embouteillages, ni gêner les locaux qui vaquent à leurs occupations. Cette première bosse après 10 kilomètres fait doublement mal, par son côté brutal dès l’entame, mais surtout parce que les longs faux plats montants qui suivent sont interminables et que, comme ça a embrayé devant, il est difficile de revoir ceux de devant. D’autant plus que le vent du sud est déjà bien présent. Jusqu’à ce dimanche 30 avril, il convenait de ne pas se découvrir d’un fil, manches longues et gilets ont été bienvenus du côté d’Aix-en-Provence.

Pour le côté sympa, les pros du coin sont de la partie comme pas mal de coureurs de l’AVC Aix : Yoann Bagot et Thomas Rostollan sur le 133, Maxime Bouet sur le 95. Des pros qui, au-delà de connaître et dire bonjour à tout le monde, ont eu le bon goût de faire le job en ne pesant pas sur la course, mais en se mettant devant quand ça arrangeait bien tout le monde derrière, vent de face au hasard. Ces gars-là n’ont pas oublié d’où ils viennent et ils sont presque systématiquement présents sur les épreuves organisées localement, dès que leur calendrier le leur permet. Félicitations et bonne saison à eux, vous revenez quand vous pouvez !

L’organisation de la Provençale progresse chaque année. On voit que les organisateurs sont des coureurs et qu’ils tiennent compte des remarques faites lors de leurs enquêtes d’après-course. On suggérera tout de même un fléchage un peu plus présent sur le stade d’arrivée, vu qu’il ne faut pas couper la course, normal, et peut-être un cadeau coureurs plus conséquent.

L’autre bémol à souligner, c’est le repas d’arrivée en option qui fait que la salle est à moitié occupée au mieux, ce qui fait qu’il reste peu de monde pour les podiums. Dernier point sur lequel il y a à revoir, ce sont les éternels porcs qui balancent leurs topettes comme si c’est ça qui allait leur faire gagner des places à l’arrivée. Ceux-là se la jouent « pros », genre au pied des deux dernières bosses, la côte de Bèdes et le col du Sambuc. On prend un gel histoire de se donner un dernier coup de fouet et on le balance… C’est nul et c’est avec de tels agissements que les organisateurs auront encore un peu plus de mal à organiser et obtenir les autorisations. A quand des coureurs fautifs réellement disqualifiés ?

A part ça, tout a bien roulé, des parcours sans trop de difficulté, même si on est tout le temps en prise, que ce soit en relances, en petits coups de cul ou tout simplement à cause du vent ! Les paysages hésitent entre coteaux de Provence pour le vin du même nom, caveaux et champs de culture et/ou d’élevage (au moins trois troupeaux de moutons en spectateurs, ça fait du monde !). On n’a pas le temps de voir passer le temps et les premiers du grand parcours étaient là pour midi ou presque. Celles et ceux qui ne prennet pas l’option repas étaient à la maison pour l’apéro et le déjeuner. Enorme bon point côté organisation, tous les carrefours, absolument tous, étaient gardés par un ou des signaleurs, bravo à eux parce qu’il ne devait pas faire chaud en statique et merci car sur certains carrefours, on passe sur leurs indications et c’est appréciable.

Côté courses, 36,4 km/h, 2h36’13 », c’est le temps mis sur le petit parcours par Mickaël Rodriguez, de Ponchara, qui aura fait un numéro et résisté à une meute arrivée plus de deux minutes après lui, parmi laquelle Olivier Martinez, 2ème devant Gilles Lacrampe, qui n’en a visiblement pas eue ! Chez les filles, Marion Bessonne roule toujours aussi fort, elle met 7’44 » de plus que ces messieurs de devant, à 34,7 de moyenne. Sur le parcours Colas, Jérôme Pulidori gagne devant Stefano Sala et Tony Mezure qui ont mis un peu plus de 3h30 soit 37,9 km/h de moyenne. En féminines, c’est Sophie Evrard de la SNCF qui a composté le ticket gagnant en 4h00’53 », 143ème place au scratch.

Voilà donc le mois de mai arrivé. Vous allez pouvoir faire ceux qui vous plaisent parmi les rendez-vous à venir, à commencer par la Lozérienne qui s’apprête à battre des records, dès samedi à La Canourgue. Pour la Provençale, bravo à toute l’équipe d’organisation et au chef cuistot, c’est un rendez-vous incontournable du début de saison, et cette édition l’a encore démontré.

Classement 133 km :

1. Jerome Pulidori en 3h30’09 »
2. Stefano Sala (System Cars Asnaghi ASD) en 3h30’13 »
3. Tony Mezure (ES de Cannes) en 3h30’40 »
4. Antonin Marécaille (AVC Aix) en 3h30’40 »
5. Jean-Philippe Valenti (VC Rochevillois) en 3h30’47 »
6. Yoann Bagot (Cofidis) en 3h31’00 »
7. David Swan (AVC Aix) en 3h31’03 »
8. Jean-Luc Chavanon (Chamrousse Team Cyclosport) en 3h31’07 »
9. Vincent Cantoni (Team Montagnac AC) en 3h31’09 »
10. Patrick Fiorentino (Cyclo Sport Ciotaden) en 3h31’10 »

146 et 1ère Dame. Sophie Evrard (SNCF Ile-de-France) en 4h00’53 »

Classement 95 km :

1. Mickaël Rodriguez (UC Pontcharra) en 2h36’13 »
2. Olivier Martinez (RST Fit Form) en 2h38’39 »
3. Gilles Lacrampe (Blog La Meilleure Cyclo) en 2h38’39 »

30 et 1ère Dame. Marion Bessone (RO Sanary) en 2h43’57 »

La témoin Vélo 101… Natacha Jurand

Natacha, quel parcours as-tu retenu ?
J’ai fait le 95. J’ai accompagné une copine à moi qui roule un petit peu. Elle commence à goûter à la compétition. Je ne connaissais pas du tout ces routes mais j’ai trouvé le parcours très sympathique et l’organisation très bonne.

Depuis quand fais-tu du vélo ?
Depuis quatre ans. Je suis licenciée au Vélo Club Saint Rémois. Je fais beaucoup de VTT à un niveau régional. Je me suis mise à la route il y a deux ans en complément du VTT mais aussi du trail, que je pratique aussi. Le trail et le VTT ont un peu le même esprit : ce sont des activités nature. Sur route, c’est différent. On est plus dans l’esprit compétition, je suis moins habituée à ça. Même si dans des cyclos comme ça on parvient à trouver des petits groupes très sympas.

Par rapport à la course à pied, comment vois-tu l’évolution de la pratique féminine à vélo ?
Il faudrait que le cyclisme sur route féminin se développe. J’ai été vraiment étonnée de trouver si peu de filles au départ d’une cyclo comme celle-là. La masse, la vitesse, la distance, tout cela peut faire un peu peur. Mais c’est dommage car on n’est pas obligées de prendre ça en mode compétition. On part au fond et on fait son truc, mais les filles n’osent pas. Moi la première : j’avais beaucoup d’hésitations mais il faut franchir le pas.

Que peut-on faire pour rendre le cyclosport féminin plus attractif ?
Pourquoi pas un cadeau personnalisé au départ, ce serait sympa.

As-tu déjà participé au Raid des Alpilles, organisé par l’autre club de Saint-Rémy-de-Provence ?
Non, mais j’ai rejoint l’organisation en tant que signaleur. C’est une épreuve très lourde à gérer, plus que de la course à pied. Elle prend beaucoup de temps à organiser.

Quel va être ton programme à venir ?
Ça va être du VTT fin mai avec trois jours de VTT. En juin, nous aurons le Raid VTT des Monts d’Ardèche, puis ce sera de la route avec les Bosses de Provence en septembre. Je m’entraîne la plupart du temps dans les Alpilles et le Luberon. Il y a pire comme terrain de jeu !