Patrice, l’Ariégeoise célèbre cette année sa 23ème édition. Quel a été votre parcours au sein du comité d’organisation ?
L’épreuve a démarré en 1995 pour régulièrement progresser : de 495 participants la première année nous en comptions 5250 en 2016. Travailler dans une organisation comme celle-là est plaisant. Les gens s’investissent à fond et cela débouche sur des résultats. J’ai toujours fait partie de l’organisation, d’abord en tant qu’assistant mécanique en course, puis au cœur du bureau, où j’ai épaulé Jean-Claude Eychenne, qui a amené l’Ariégeoise là où elle est maintenant. Il y a deux ans, il a passé le relais et j’en ai pris la présidence.

La particularité de l’Ariégeoise réside dans sa faculté à proposer chaque année un tout nouveau parcours…
Les parcours changent effectivement chaque année. Nous disposons d’un superbe département aux paysages magnifiques. L’événement est un outil pour le développement du tourisme en Ariège et nous essayons tout naturellement de faire découvrir notre territoire en modifiant chaque année les circuits de l’Ariégeoise.

Après avoir couronné Pailhères et le Plateau de Beille l’an passé, sur quelles destinations s’est porté votre choix en 2017 ?
Nous sommes repartis sur le Couserans avec un départ toujours donné à Tarascon-sur-Ariège. Avec les autorisations du département, nous allons pouvoir monter le col de Port en entrée en matière. Le peloton grossissant chaque année, il ne nous était plus permis de passer par là. Mais nous avons obtenu l’autorisation de franchir le rond-point de la voie rapide, qui sera fermée, ce que seules de rares épreuves sont en mesure de réaliser… Après le col de Port et celui de la Core, nous récupérerons une partie de l’étape du Tour de France 100 % Ariège, qui aura lieu le 14 juillet, en montant les cols de Lattrape et d’Agnes, pour ensuite aller chercher le Port de Lers et redescendre sur Auzat, où se situera l’arrivée de l’Ariégeoise. Après 158 kilomètres et 3588 mètres de dénivelé.

Les meilleurs grimpeurs, eux, auront encore la possibilité de prolonger l’effort et le chronomètre sur une ascension de plus avec la formule XXL. De quoi s’agit-il ?
C’est un nouveau concept que nous avons créé l’an passé avec la montée du Plateau de Beille et que nous reconduisons cette année. Quand les cyclos de l’Ariégeoise arriveront à Auzat, nous leur proposerons de monter un dernier col très proche du village d’arrivée, en l’occurence la montée vers Goulier-Neige, ce qui portera la distance à 170 kilomètres pour 4314 mètres de dénivelé. Ce qu’il faut noter, c’est que quelle que soit la formule retenue à l’inscription, ce n’est qu’en arrivant à Auzat que les cyclos de l’Ariégeoise seront invités à prendre ou non la décision de poursuivre sur la XXL. Chacun sera classé sur le parcours qu’il retiendra à ce moment là.

Une fois atteint l’ultime sommet, quel dispositif sera mis en place pour accompagner les cyclos de la XXL de Goulier-Neige à Auzat ?
A l’arrivée à Goulier-Neige, chacun bénéficiera d’abord d’un ravitaillement pour recharger les batteries. Nous avons 70 motards sur la course, si bien que les descentes vers Auzat seront organisées par vagues toutes les dix minutes et encadrées par des motards. Les cyclistes se caleront derrière eux afin de rejoindre la plaine des sports d’Auzat en toute sécurité, pour eux comme pour ceux qui continueront à monter à Goulier-Neige.

En marge de ces parcours, deux autres formules s’adresseront aux cyclos un peu moins aguerris ?
La Mountagnole (107 km, 2645 mètres D+) reste une cyclosportive très solide avec quatre ascensions : les cols de Port, de Lattrape et d’Agnes, et le Port de Lers. La petite dernière, la Passéjade, est proposée sur un circuit un peu différent, 73 kilomètres (915 mètres D+), avec départs et arrivées communs à ceux des autres circuits.

Un petit parcours doublé cette année d’une Passéjad’Elec accessible aux VAE. Quel en est l’objectif ?
Cette épreuve sera exclusivement dédiée aux vélos à assistance électrique 25 km/h, qui partiront juste avant la Passéjade, dont ils emprunteront exactement le même circuit. C’est la première fois que nous proposerons une telle formule, qui répond à une demande croissante autour de cette pratique du vélo. Elle s’adressera à tous les publics, qu’il s’agisse des accompagnants, de gens moins entraînés ou de personnes plus âgées qui veulent participer à la fête. A travers cette formule, nous comptons également toucher un public plus féminin.

Quelles prestations offrez-vous ?
D’abord, nous offrons le maillot de l’Ariégeoise 2017, une opération qui permet depuis la fin des années 90 à 80 000 maillots de l’Ariégeoise de circuler dans le monde. Dès le vendredi, un village assez consistant, avec une trentaine d’exposants, sera ouvert. Nous disposerons cette année d’un mur de signature, d’un écran géant qui diffusera différentes vidéos, et de deux speakers. Toutes ces animations seront reprises le samedi à l’arrivée, en marge du repas et de la remise des récompenses. Traditionnellement, une tartiflette à base de produits locaux sera offerte à tous les participants. Chacun pourra bénéficier des services de chiropracteurs pour bien récupérer, d’un très grand parc à vélos sécurisé, et de la tombola dont le premier prix reste le vélo de l’Ariégeoise.

Vous bénéficiez d’un soutien très appuyé du département et de la région. Parvenez-vous à mesurer les retombées de l’Ariégeoise ?
Tout à fait. Chaque année, nous réalisons une enquête très précise par le biais d’une société indépendante dont nous transmettons les résultats aux élus de la région et du département. On mesure très bien les retombées économiques. Notre budget est relativement conséquent mais les retombées pour le département sont relativement importantes : 1 euro investi par le département génère 11 euros de recette ! Ces enquêtes nous ont permis de nous rendre compte de l’impact économique de l’Ariégeoise. L’événement génère des « royalties » le vendredi, le samedi et le dimanche, mais également en marge de ce week-end puisque beaucoup de gens viennent en reconnaissance, ce qui fait des nuitées, des repas etc.

L’Ariégeoise, organisée le samedi 24 juin, ouvrira la période des cyclos de haute montagne. Quelle préparation s’impose pour venir à bout des 4314 mètres de dénivelé de la formule XXL ?
L’Ariégeoise, quel que soit le circuit, est une cyclosportive de montagne. Chacun, en fonction de son niveau, doit bien s’y préparer, c’est vraiment très important. Quand on choisit de faire l’Ariégeoise ou la XXL, il me semble important de commencer une préparation sérieuse dès le mois de janvier pour pouvoir accumuler les kilomètres et engranger du foncier. A partir du mois de mai, il faut s’essayer à la montagne, monter des cols pour arriver à trouver le bon coup de pédale, et allier la difficulté avec le foncier qu’on a pu faire en amont en début de saison. Maintenant, on s’aperçoit au fil des ans que les gens arrivent de mieux en mieux préparés. Quand beaucoup ne prenaient pas la mesure de la difficulté de l’Ariégeoise par le passé, désormais ils finissent beaucoup mieux, conscients de la nécessité de bien préparer une cyclosportive montagnarde.