Début août, un cycliste belge, Patrick Dumont, va tenter de monter treize fois le Ventoux en trois jours et par toutes ses faces au profit de l’association Octobre Rose. Son projet, « Je roule sein-glé », a vocation à recueillir au moins autant d’euros que de mètres de dénivelés : 19220. Vélo 101 s’associera à ce défi, comme à celui des Amis de Luisa, en donnant 50 euros par maillot et cuissard Vélo 101 vendu à cette occasion. Tenue que les internautes vont être amenés à découvrir très bientôt,  modèles designés par G4.

Patrick, à quand remonte ta passion pour le vélo ?
Ma passion du vélo remonte à mes 30 ans. Elle m’a permis d’arrêter de fumer car à l’époque j’étais un gros fumeur. J’ai fait beaucoup de vélo, puis du judo, avant de revenir au vélo il y a quatre ans à cause d’un problème osseux à la hanche. Je ne pratique désormais plus que le vélo, avec mon épouse qui est elle aussi devenue une mordue. Nous sommes notamment tombés amoureux du Mont Ventoux et en avons multiplié les ascensions dans la même journée : trois fois, quatre fois… Trois challenges existent en la matière : trois, quatre et six ascensions. L’idée m’est alors venue d’enchaîner ces trois challenges sur trois jours, soit treize escalades, le tout pour une cause : Octobre Rose, une association belge qui vient en aide aux femmes qui souffrent du cancer du sein. A travers de challenge, nous allons essayer de récolter des fonds à hauteur d’un euro par mètre de dénivelé pour arriver à 19220 euros. Ça se présente pas trop mal. Nous avons déjà récolté 3200 euros et avons plusieurs promesses de dons.

Quand vas-tu tenter de relever ce défi ?
A partir du lundi 31 juillet et au cours de la semaine qui suivra début août. Je me garde une fourchette de sept jours pour bénéficier de la meilleure plage météo. Au Ventoux, les conditions peuvent être très changeantes, si bien que je ne pourrai m’engager sur une date exacte qu’une semaine avant.

L’intégralité des fonds sera reversée à l’association Octobre Rose ?
Exactement. Octobre Rose est une association à but non lucratif et puisque j’aurais de toute façon fait ce challenge pour moi, ce défi n’engagera aucun frais d’intendance. Je vais bénéficier de quelques sponsors participatifs, qui n’amènent pas d’argent directement mais me prêteront notamment un vélo de très bonne qualité, comme Rik Verbrugghe, mais vraiment l’intégralité des mécénats sera reversée directement sur le compte d’Octobre Rose. Nous déciderons ensuite à quoi seront dédiés ces dons.

Ton projet a été baptisé « Je roule sein-glé », ça ne s’invente pas…
Ça nous permet en effet de faire le lien entre les challenges cinglés et la recherche contre le cancer du sein. Nous avons déjà un site, www.sein-gle.be, à travers lequel il est possible de faire un don qui vous renvoie sur le site officiel de l’association : www.octobrerose.be. Rien ne transite par nous, tout va directement à l’association.

On imagine que tu espères recevoir le soutien d’hommes mais aussi de femmes ?
Bien sûr. Mon premier soutien reste mon épouse, qui a commencé le vélo il y a quatre ans et grimpe déjà trois fois le Ventoux dans la même journée, ce n’est pas rien ! J’ai vu dernièrement une dame de 70 ans monter le Ventoux par Bedoin. J’aurai des femmes à mes côtés, notamment le dernier jour de mon défi, pour tenter le Cinglé. J’ai aussi un soutien extraordinaire, celui de Katell Alençon, membre de l’équipe paracycliste Cofidis et marraine de cœur. Elle a accepté, avec Loïc Chétout, de nous soutenir.

Pourquoi le Ventoux a-t-il retenu ton attention pour un tel défi ?
C’est un col plus mythique que les autres en Belgique. C’est aussi un col un peu particulier du fait des conditions climatiques et de par sa situation géographique. Il est réputé pour être l’un des cols les plus durs d’Europe. Il présente trois faces pour autant de façons de le monter et dispose déjà d’un challenge. Ma femme et moi sommes Cinglés du Ventoux, et comme nous sommes amoureux de la région, le Ventoux s’imposait.

Concrètement, comment va s’articuler ton challenge ?
J’ambitionne de monter treize fois le Mont Ventoux sur trois jours par toutes ses faces. Je m’élancerai à minuit le premier jour en espérant réaliser six ascensions en vingt-quatre heures. J’enchaînerai d’abord Malaucène-Bedoin-Malaucène, avant de me donner un peu de repos en faisant Sault-Bedoin-Sault. Je me donnerai alors sept heures de repos pour manger, être massé et dormir. Le deuxième jour, j’enchaînerai quatre montées. Puis trois le dernier, en présence de quelques amis qui tenteront d’entrer dans le Club des Cinglés du Mont Ventoux en faisant Malaucène-Bedoin-Sault. D’autres amis, certains en vélo électrique, me rejoindront pour la toute dernière ascension et pour m’apporter leur soutien. Durant ces trois jours, j’aurai en outre à mes côtés une petite équipe logistique sur laquelle je peux compter.

Pour préparer ce défi, tu vas déjà enchaîner plusieurs montées du Géant de Provence…
Je ne connais qu’un col qui fasse 21 kilomètres à 7,5 % de moyenne. Heureusement j’ai la possibilité de venir m’entraîner assez régulièrement à Malaucène, où nous avons une petite maison. Pour s’y adapter, il faut s’y entraîner, et c’est ce que je ferai d’ici là à l’occasion de mes vacances, à raison d’un Ventoux par jour. J’ai déjà enchaîné plusieurs ascensions et je sais à quoi m’attendre. Mais pour adapter mon entraînement, je reviendrai fin mai faire un bi-Cinglé : six ascensions. Avant d’enchaîner trois Cinglés durant le week-end de l’Ascension, soit trois fois trois ascensions. Cela me permettra de voir où j’en suis et de rectifier l’entraînement si nécessaire.

Entre chacune de tes visites au Ventoux, en quoi va consister ton programme d’entraînement en Belgique ?
Ce sera surtout de l’endurance. Je vais essentiellement faire des heures de selle, mais adaptées. J’habite à la frontière entre la Flandre et la Wallonie et je ne dispose pas davantage que des bosses d’un kilomètre pour adapter mon coup de pédale. Je vais ainsi notamment monter et descendre pendant huit heures une côte qui fait 90 mètres de dénivelé, ce qui devrait me faire un bon 3000 mètres de dénivelé. J’envisage également un 300 kilomètres. Mais l’adaptation et du dénivelé de longue distance, je ne peux en faire qu’au Ventoux.