Quelles ressemblances ou dissemblances y a-t-il entre ce défi et celui du Ventoux ?

Il n’y a pas beaucoup de ressemblance, mais surtout, une grande différence. Déjà, ça équivaut à peu de choses près à un bi-cinglé, soit mes 6 montées du premier jour au Ventoux, et en plus, c’est très répétitif alors que lorsqu’on s’engage dans un long col, on peut prendre un rythme et le garder. Ici, comme la côte ne fait que 2 kilomètres, on se met moins en mode réserve, on a tendance à pousser un peu plus, et avec la répétition, on est vite en sur régime. Mais, on le paie cash ensuite !

Vous vous estimiez moins bien préparé que pour le challenge du Ventoux cet été, avez-vous ainsi douté à certains moments ?

Ce qui m’inquiétait, c’était le pépin physique qui m’aurait obligé à abandonner. Car, quelques fois, on peut avoir le mental, mais si le corps ne suit pas, c’est voué à l’échec. Certes, j’ai eu beaucoup de crampes, du 15ème au 30ème tour environ, mais je me suis alors fait masser, et elles ont disparu même si j’avais encore bien mal aux jambes. C’est ma faute puisque j’ai complètement zappé la préparation spécifique du dernier mois, et surtout, celle à partir de J-5. J’ai sous estimé l’ampleur du défi et j’ai pris ça à la légère. Du coup, mauvaise préparation + répétition + 2 kg en trop = souffrance !

On peut parler de succès populaire car il y avait beaucoup de monde sur le circuit de 5 kilomètres…

J’ai lancé ça pour clôturer le challenge Sein-Glé 2017, en pensant qu’on ne serait que quelques copains. Chemin faisant, Octobre Rose était là, puis le Lions Club de Tournai s’est montré intéressé avec une cagnotte de 3 000 €. L’un dans l’autre, il y a eu pas mal de ramdam, la presse a suivi. Et, du coup, il y a eu plus de 130 cyclos. On n’était même une dizaine au départ à minuit. C’était vraiment sympa avec une ambiance conviviale.

Qu’aviez-vous comme braquets ?

36×32 avec le 32 pour une question de confort car il y avait quand même un passage à 18 %. On peut passer avec un 28 sans problème mais la répétition fait que le 32 est plus adapté.

Niveau alimentation, comment avez-vous géré ?

Les 20 premiers tours, je ne me suis pas arrêté, et me suis donc ravitaillé tout seul avec des bananes, compotes… Ensuite, j’ai fait un stop de 10 minutes tous les 10 tours, moment ou je rechargeais les batteries en ingurgitant des pâtes et en me faisant masser. A mi-défi, j’ai effectué un arrêt un peu plus long d’une trentaine de minutes.

Concernant votre futur challenge au Ventoux, prévu fin juin ou début juillet 2018 selon la météo, avez-vous un plan au niveau de la médiatisation ?

Si l’on veut récolter des fonds, il faut travailler avec les médias c’est certain.

Le but, pour ne pas devenir lassant, c’est de repartir sur les mêmes bases, mais en y ajoutant des variantes. L’an dernier, c’était 13 montées au programme, l’année prochaine, ce sera 15 (6/6/3) avec le 3ème et dernier jour, une déclinaison sous le terme Sein-Glée, donc destinée aux femmes. Avec l’aide de Vélo101, on voudrait trouver 101 filles qui monteront 3, 2 ou 1 fois le Ventoux avec, comme locomotive, mon épouse Sophie qui fera les trois ascensions en ma compagnie.

Globalement, comment vous sentez vous physiquement un jour après ce défi des Béberts du Mont Saint Aubert ?

Ça va, à part les jambes, car j’ai été dans le rouge tout de suite. Aujourd’hui, je suis plus endolori qu’après mes 13 montées du Ventoux en 3 jours. Mais, c’est ma faute, je paie mon manque de préparation spécifique.

Quels sont les conseils que vous pourriez donner à ceux qui n’ont jamais gravi le Géant de Provence et qui voudraient vous accompagner lors de votre prochain challenge ?

La première chose, ce sont les braquets. Il faut avoir au minimum un 32 derrière ou un triple.

Deuxio, ne pas prendre ça comme une compétition, il n’est pas question de chrono. Il semble important de bien se préparer 2 mois à l’avance en faisant un peu de dénivelé et en s’alimentant en conséquence.