Bradley Wiggins. Le lauréat du Dauphiné Bradley Wiggins (Team Sky) pourrait fort bien revenir dans la course au maillot rouge ce soir après un contre-la-montre pour lequel il est donné parmi les favoris. Sa brillante prestation hier dans la Covatilla lui a permis de revenir à une minute tout rond de la première place du classement général, et les 47 kilomètres chronométrés de Salamanque pourraient permettre au rouleur de renverser la tendance. « Je vais essayer de reprendre autant de temps que possible car je me suis surpris dans la Covatilla, s’accorde à dire l’Anglais. J’avais en tête de perdre le moins de temps possible sur mes adversaires et j’en ai gagné. Je ne pensais pas être aussi bien que cela dans la première étape de montagne que je faisais depuis le Dauphiné. C’est dans le chrono que je m’attends à faire le plus de différence. »

Vincenzo Nibali. Il en est un autre que la Covatilla a confirmé au statut de grandissime favori sur cette Vuelta. A l’aise hier, le vainqueur sortant Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) occupe toujours une place de choix au classement général, 3ème à 9 secondes. « Ça a été une journée positive, a assuré le Sicilien. J’ai trouvé un terrain à ma convenance avec une montée moins raide, plus longue, où je peux imprimer un tempo élevé. Je savais que je pouvais davantage rivaliser avec les autres concurrents sur une telle ascension. Il me fallait regagner du terrain. La course s’est déroulée comme il le fallait dans la phase finale. L’objectif premier était de gagner d’importantes secondes au classement général : en cela je peux me considérer satisfait. Rodriguez et Scarponi ont déboursé du temps mais ça reste ouvert. »

Bauke Mollema. A l’issue de la première semaine de course, et juste avant un premier contre-la-montre individuel, le Néerlandais Bauke Mollema (Rabobank) a pris hier possession du maillot rouge de leader de la Vuelta, se hissant au niveau des favoris deux mois après avoir terminé 5ème du Tour de Suisse. Le voilà promu leader de son groupe. « On y verra plus clair après le contre-la-montre et la première journée de repos, affirme son directeur sportif Erik Dekker. Le maillot rouge de Mollema est la bonne nouvelle du jour. Bauke doit réaliser un bon temps dans le chrono, il doit donner tout ce qu’il a. Nous verrons alors quels seront les écarts à l’arrivée. Ce sera une journée importante, qui l’aurait été même si Bauke n’avait pas eu le maillot de leader sur les épaules. Il partira le dernier et ça c’est beau. »

Joaquim Rodriguez. Explosif sur les arrivées pour puncheurs de Valdepeñas de Jaen et San Lorenzo del Escorial en première semaine, le Catalan Joaquim Rodriguez (Team Katusha) s’est montré moins alerte hier dans une vraie arrivée en altitude comme celle de la Covatilla. A la peine à 2 kilomètres du but, il a concédé du temps à ses adversaires et rendu le maillot rouge pour 1 seconde. « Quand on est arrivé dans la partie la plus dure, j’ai senti que je n’avais pas les meilleures jambes, a confié Rodriguez. J’ai eu un mauvais jour mais ça aurait pu être bien pire, si l’on regarde le côté positif des choses. Quand j’ai vu que les autres m’étaient supérieurs et que j’ai commencé à perdre des mètres, j’ai cherché à garder mon calme et à gérer mon retard. Je m’attends encore à perdre du temps dans le contre-la-montre mais la Vuelta se termine à Madrid. »

Michele Scarponi. La neuvième étape de la Vuelta hier vers la Covatilla a sonné la fin des illusions pour le grimpeur italien Michele Scarponi (Lampre-ISD). Le numéro 2 du dernier Giro a lâché prise après avoir tenté une première fois de distancer ses adversaires. « Les sensations pendant l’étape étaient bonnes, avoue pourtant le coureur italien. Et elles l’ont même été jusqu’au début de la montée finale. Je pédalais en souplesse, je pensais pouvoir me battre pour un bon résultat, malheureusement j’ai atteint mes limites et je me suis fait décrocher du groupe. Félicitations à tous ceux qui sont allés plus vite que moi dans cette ascension. Le moral n’est pas bon, étant donné que cette prestation négative était franchement inattendue, mais je sais que je dois rester concentré pour voir combien je peux encore donner. »

L’étape du jour :

10ème étape : Salamanque-Salamanque (47 km CLM). Il y a un an, la présence du contre-la-montre individuel en dernière semaine de course avait joué en la faveur de Vincenzo Nibali, qui y avait éliminé des adversaires moins véloces. Cette fois, l’organisation a souhaité avancer l’épreuve de vérité pour la situer à la sortie de la première semaine de course, juste avant la première journée de repos. Cet après-midi, ce sont 47 kilomètres relativement plats que les coureurs du Tour d’Espagne se devront de parcourir sur les hauts plateaux de la Castille-et-Leon. L’avantage va bien entendu à un rouleur comme Bradley Wiggins (Team Sky), qui se confrontera au temps du spécialiste Fabian Cancellara (Team Leopard-Trek). Du côté des favoris, on observera avec attention le débours des grimpeurs moins à l’aise dans cet exercice unique.