Etape-reine. L’étape-reine du Tour d’Espagne 2015, présentée comme l’une des plus dures de l’Histoire de l’épreuve, a été dessinée par… Joaquim Rodriguez (Team Katusha), 2ème du général. Il y a un an, au moment où les organisateurs concevaient le tracé de cette 70ème édition, l’idée leur est venue de s’adresser au Catalan pour définir l’étape andorrane – il se dit que l’opération pourrait être élargie dans le futur à l’ensemble de la Vuelta auprès de vingt-et-un coureurs suffisamment créatifs. De crainte d’être accusé d’avoir établi un tracé à sa mesure, Joaquim Rodriguez a donc misé sur une indigeste procession de cols. Il y avait vingt-trois ans qu’on n’avait plus vu un tel dénivelé cumulé (5230 mètres) sur une étape de la Vuelta. Et Rodriguez, qui ne s’est pas fait que des amis, d’oser déclarer : « j’ai peur de ce que j’ai conçu ».

Joaquim Rodriguez. C’est au 2ème rang du classement général, à 57 secondes du porteur du maillot rouge Tom Dumoulin, que Joaquim Rodriguez (Team Katusha) s’élancera tout à l’heure à l’assaut de l’étape dantesque sortie de son imagination. « Ce sera une des étapes les plus difficiles qu’on ait jamais courue, reconnaît le Catalan. Il n’y aura pas de surprises. Ce sera difficile, mais ceux qui aiment ce genre de trucs apprécieront. Ce sera court mais on n’aura pas un mètre de plat. Toutes les ascensions ont quelque chose de spécial et nous allons courir la moitié de l’étape au-dessus des 1700 mètres. C’est une étape qui va marquer l’Histoire. »

Alejandro Valverde. « Bestiale », voilà comment Alejandro Valverde (Movistar Team) qualifie l’étape à venir. Touché à la clavicule et au bras gauche après une chute qui entrave depuis dimanche la mobilité de son épaule, le champion d’Espagne, 6ème à 1’17 », s’attend à vivre une journée dantesque. « C’est la fin de la saison pour tout le monde, et de ce que nous avons pu reconnaître de l’ascension finale, ça va être très impressionnant. C’est une étape très dure d’un bout à l’autre, et l’aborder diminué va être pire, bien que je ne cherche pas d’excuses. Elle se présente au lendemain d’une journée de repos, après un transfert fatiguant (cinq heures de bus) et deux nuits en altitude, ce qui n’est pas du tout pareil. Je reste confiant et motivé, c’est ainsi que nous approcherons cette étape avec Nairo Quintana. »

Nairo Quintana. 7ème du classement général à 1’17 », soit dans le même temps qu’Alejandro Valverde, Nairo Quintana (Movistar Team) sera très attendu aujourd’hui dans l’étape-reine du Tour d’Espagne, dont il a reconnu une partie hier au cours de la journée de repos. « A un autre moment de la saison, cette étape aurait été meilleure pour moi, avoue le Colombien. C’est la plus dure de la Vuelta, sans l’ombre d’un doute. On arrive là après un grand Tour de France, on est fatigués, plus aussi frais qu’en juillet, mais c’est ainsi pour tout le monde. Alejandro et moi tâcherons d’offrir le meilleur de nous-mêmes. C’est la première fois que je double Tour de France et Tour d’Espagne, j’ignore encore comment les jambes vont répondre. J’ai pu défendre mes chances jusqu’à présent, maintenant la montagne commence vraiment et il sera important pour moi d’y gagner du temps avant le contre-la-montre de Burgos mercredi prochain. »

Chris Froome. Revenu dimanche soir dans la course à la victoire (8ème à 1’18 »), Chris Froome (Team Sky) saura aujourd’hui qu’attendre de sa tentative de doublé Tour-Vuelta. Si ses plans de rallier Andorre en hélicoptère lundi soir ont été compromis par la tempête, il a pu récupérer de ses dix premiers jours de course et se sent prêt pour la bataille des Pyrénées. « J’ai le moral, l’équipe tourne bien, mais il est évident que je ne dispose plus de la même condition que sur le Tour, a-t-il soutenu hier. Nous allons affronter des étapes réellement compliquées qui vont donner un réel aperçu des forces en présence. Jamais je n’ai disputé une étape aussi dure sur un Grand Tour que celle qui nous attend en Andorre. On va subir en outre un changement de températures et peut-être la pluie. Je ne sais pas ce que je dois en attendre. »

L’étape du jour :

11ème étape : Andorre-Els Cortals d’Encamp (138 km). Cette remise en route va faire mal ! Après dix jours entre arrivées pour sprinteurs et arrivées pour puncheurs et une première journée de repos bien méritée, la Vuelta reprend aujourd’hui par une courte étape d’une rare difficulté ! Au cours des 138 kilomètres dessinés exclusivement sur le territoire andorran, au cœur des Pyrénées, les coureurs devront braver un dénivelé cumulé de 5230 mètres en six ascensions et une arrivée inédite à Cortals d’Encamp, point culminant à 2083 mètres d’altitude. Dans cet enchaînement de difficultés, il faudra gravir le Collada de Beixalis (6,5 km à 8,7 %), le col d’Ordino (9,9 km à 7,1 %), le Puerto de la Rabassa (13,8 km à 6,7 %), le col de la Gallina (11,7 km à 8,6 %), l’Alto de la Comella (4 km à 9,3 %) et le Cortals d’Encamp (8,7 km à 9,2 %).