Danny Van Poppel. Danny Van Poppel (Trek Factory Racing) se rappellera sans doute longtemps des circonstances dans lesquelles il a remporté sa première victoire d’étape sur un Grand Tour. Victime d’une crevaison à 10 kilomètres de l’arrivée, le Néerlandais a repris place au sein du peloton avant de triompher d’un sprint chaotique. « J’ai pensé à continuer avec le pneu à plat et puis je me suis rendu compte que je devais changer de roue, explique le coureur de 22 ans. Je suis rentré très vite dans les voitures et mon équipe m’a dit de ne pas paniquer. Yaroslav Popovych m’a ramené en très bonne position. J’ai réussi à prendre la roue de John Degenkolb. Il est parti du mauvais côté et moi du bon. C’était bizarre parce qu’il y avait encore des gars devant quand j’ai pris la roue de Degenkolb. Je m’étais dit que je devais prendre sa roue. Je l’ai fait. »

Fabio Aru. Sorti grand vainqueur de l’étape dantesque de la veille, Fabio Aru (Astana) a passé hier sa première journée avec le maillot rouge sur le dos. Avant le triptyque asturien prévu samedi dimanche et lundi, le grimpeur sarde s’est surtout attaché à s’économiser sur cette étape de transition. « Nous restons concentrés et ne mésestimons personne, affirme l’Italien en pensant à Joaquim Rodriguez, Tom Dumoulin ou Alejandro Valverde. Il n’ y a jamais un jour facile sur la Vuelta. Chaque étape est importante. La 12ème étape n’était pas plate et même si ça s’est terminé par un sprint, ce fut très stressant. Je ne fais que « penser Vuelta. »Je récupère bien, je dors bien. »

Maxime Bouet. Encore en tête à 200 mètres de l’arrivée, Maxime Bouet (Etixx-Quick Step) a vécu une bien cruelle désillusion en étant repris dans les derniers hectomètres hier. « 200 mètres sur 178 kilomètres, ce n’est rien. Si l’arrivée est plate, je pense que je vais au bout, jure le Rhônalpin. Mais c’était un faux-plat du genre de l’avenue de Grammont sur Paris-Tours. Il aurait fallu avoir cinq ou dix secondes de plus sous la flamme rouge. La forme est là. Je suis 23ème au général et quand tu es 23ème au général, tu peux être serein sur ton état de forme. Avec Etixx-Quick Step, on veut tous les jours quelqu’un dans l’échappée. Je vais tenter de récupérer. Un raid comme celui-là, avec beaucoup de vent de face, c’est très usant pour un coureur. Je vais aussi essayer d’aider Gianluca Brambilla, qui est 13ème au général. »

Alexis Gougeard. A 22 ans et pour son apprentissage sur un Grand Tour, Alexis Gougeard (Ag2r La Mondiale) montre une nouvelle fois qu’il n’a pas froid aux yeux. On sait le Normand tenace quand il se présente dans les échappés. Il l’a confirmé hier en étant l’un des coureurs les plus actifs dans le groupe de tête dans les dix derniers kilomètres. « J’y ai cru. Mon directeur sportif me donnait les écarts dans l’oreillette et je voyais qu’on résistait bien, souligne le double vainqueur de la Classic Loire-Atlantique. J’ai attaqué à 3,5 kilomètres de l’arrivée parce qu’on ne s’entendait plus vraiment. Après, pour moi, c’était fini. C’est une occasion ratée, c’est dommage. J’aurai sans doute envie de m’échapper un de ces jours, mais je dois aussi penser à m’économiser un peu parce que je tiens absolument à finir cette Vuelta. »

Sécurité. La tension est encore montée d’un cran entre l’organisation de la Vuelta et l’équipe Tinkoff-Saxo. Déjà privée de Peter Sagan, accroché par une moto, la formation russe a perdu Sergio Paulinho mercredi sur un incident du même genre. Tinkoff-Saxo a donc lancé un ultimatum. En cas de nouvel incident, toute l’équipe quittera la Vuelta. « Avant le départ de la 12ème étape, je suis allé rencontrer les responsables de l’équipe Tinkoff-Saxo pour leur dire combien je suis désolé de ce qui est arrivé, révèle le directeur de la Vuelta Javier Guillen. La priorité de la Vuelta est bien entendu de garantir la sécurité des coureurs et j’ai pris une série d’initiatives pour le rappeler à toutes les personnes impliquées sur la route de la Vuelta. Nous sommes déterminés à ce qu’un tel accident n’arrive plus. Le respect de la sécurité des coureurs est ma priorité. »

L’étape du jour :

13ème étape : Calatayud-Tarazona (178 km). Trop vallonnée pour les sprinteurs, pas assez difficile pour les prétendants au maillot rouge qui ont déjà la tête tournée vers les étapes asturiennes, la 13ème étape de la Vuelta entre Calatayud et Tarazona devrait probablement atterrir dans l’escarcelle d’un baroudeur, membre de la fugue initiale. Tous les éléments sont réunis pour permettre aux fuyards de se départager. La montée de l’Alto de Moncayo à 34,5 kilomètres de l’arrivée devrait déjà donner des idées à certains avant de replonger vers Tarazona. L’abord de la cité antique située au carrefour de la Navarre, de la Castille et de la Rioja sera d’ailleurs rendu compliqué dans un final casse-pattes. Pour remporter l’étape, il faudra bien négocier les 1500 mètres au profil ascendant qui précèdent la flamme rouge.