Joaquim Rodriguez. Revenu à une seconde de Fabio Aru, Joaquim Rodriguez (Team Katusha) se rapproche du maillot rouge. Le plus dur reste à faire pour le Catalan qui ne pourra compter que sur l’arrivée au sommet à Ermita del Alba pour conforter sa position après sa victoire d’étape hier. « Je me sentais bien et je me suis dit que c’était possible de l’emporter, explique Purito. Je fais un rapproché au classement général, mais l’étape d’Ermita del Alba est plus dure, plus dure peut-être que celle d’Andorre. C’est la dernière chance des grimpeurs. Ensuite, il y aura le contre-la-montre et les dernières étapes seront, je pense, pour les échappées. Il devrait donc y avoir du mouvement et on fera les comptes là-haut. Je me sens bien, j’ai de bonnes sensations. Un chrono le 17ème jour, c’est différent. Il a lieu après le jour de repos, ça ne me convient pas trop. »

Nairo Quintana. Mis en confiance par la première étape asturienne où il a précédé les autres favoris de 7 secondes sur la ligne, Nairo Quintana (Movistar Team) avait retrouvé la plénitude de ses moyens. Le Colombien a fait rouler ses hommes toute la journée hier, sans pouvoir concrétiser au moment critique. « Jusqu’aux deux derniers kilomètres, on avait du vent dans le dos, ce qui permettait à tout le monde de rester plus facilement dans les roues, explique le 2ème du Tour de France. Ça change complètement l’ascension. Les deux derniers kilomètres demandaient beaucoup plus d’explosivité. J’ai essayé de durcir la course au pied du col, mais j’ai vu que tout le monde me suivait. On a travaillé pendant toute l’étape et on n’est pas parvenu à faire autant de dégât qu’on le souhaitait. On a juste distancé Tom Dumoulin. »

Fabio Aru. Le maillot rouge de Fabio Aru ne tient désormais plus qu’à un fil. Sur les pourcentages de l’Alto de Sotres, le grimpeur italien a dû concéder du temps à Joaquim Rodriguez. 15 secondes qui font 25 avec les bonifications. « Ce qui a fait la différence, c’est que Purito est plus explosif que moi, c’est tout, avance le 2ème du dernier Tour d’Italie. J’ai donné le maximum, mais je n’ai pas pu éviter de perdre du temps. Ce n’est pas une journée très positive. Tous les coureurs m’inquiètent, Joaquim Rodriguez, Rafal Majka et Tom Dumoulin sont très forts. Pour ce qu’il a déjà prouvé dans le contre-la-montre, Dumoulin est un vrai candidat à la victoire finale, mais je ne sais pas combien de temps il peut reprendre dans le chrono de Burgos. Et je sais aussi que l’étape d’Ermita del Alba sera très dure avant le jour de repos ».

Rafal Majka. Sans faire de bruit, Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) fait son nid dans cette Vuelta plus qu’indécise. Derrière Joaquim Rodriguez, c’est lui qui a fait la meilleure impression dans la montée finale de l’Alto de Sotres. « Rodriguez était plus fort que moi, reconnaît le Polonais. J’ai souffert dans la première ascension, mais après, j’étais bien. Je voulais un tempo très élevé dans les deux derniers kilomètres et l’attaque de Purito est arrivée. La Vuelta est encore longue. Je suis venu pour finir dans le Top 5 et maintenant on me parle du podium. Je n’ai peur de personne et on verra ce qui va se passer dans la montée d’Ermita del Alba. » Aux deux tiers du parcours, le grimpeur polonais est effectivement sur le podium provisoire à 1’24 » de Fabio Aru et seulement une seconde devant Tom Dumoulin.

Haimar Zubeldia. Avec un peloton revenu à moins d’une minute au pied de l’ultime difficulté, l’exploit était tout bonnement impossible pour l’échappée. Haimar Zubeldia (Trek Factory Racing) a pourtant eu le mérite de tenir bon jusqu’aux deux derniers kilomètres où il fut repris par un groupe Maillot Rouge en train d’accélérer. « On a vu rapidement que le peloton ne nous laissait pas partir quand ils ont maintenu l’écart à 3 minutes, analyse le Basque. On a essayé d’avancer tranquillement pour accélérer dans la seconde moitié d’étape qui était plus difficile. Le début de la dernière ascension me correspondait bien, mais je ne savais pas que le final serait difficile avec ces rampes très dures. Je ne suis pas arrivé dans les meilleures conditions, mais je vais de mieux en mieux. J’étais sous antibiotiques entre le Tour et la Vuelta. Je vais retenter ma chance. »

L’étape du jour :

16ème étape : Luarca-Ermita del Alba (185 km). Ce n’est peut-être pas la dernière étape de montagne, mais c’est en tout cas la dernière arrivée au sommet de cette Vuelta. Déjà ! Les deux premières étapes dans les Asturies n’ont pas permis aux favoris de se départager. Ils ont une dernière occasion aujourd’hui alors que se profile une étape presque aussi difficile que celle de mercredi. Sept cols sont au programme, mais ce sont les deux derniers qui devraient avoir une incidence directe sur le résultat. L’Alto de la Cobertoria et surtout la montée d’Ermita del Alba possèdent toutes les deux des pourcentages susceptibles de faire craquer les prétendants au maillot rouge. Cette fois, la grande partie de cache-cache devra prendre fin cet après-midi sur une ascension terrible de 6,6 km à 11,2 % avec des passages à 21,6 % !