Tom Dumoulin. Plus que trois journées ! Au lendemain de sa prise de pouvoir pour trois secondes grâce au chrono de Burgos, Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) a montré qu’il ne serait pas distancé si facilement. Le Néerlandais a d’ailleurs été le seul à suivre l’accélération tranchante de Fabio Aru dans le Puerto de la Quesera.  L’Italien n’étant pas parvenu à lui prendre un mètre. « La première attaque d’Aru était vraiment violente, mais je n’ai jamais quitté sa roue, je n’ai jamais été en difficulté et je n’ai donc pas craqué, affirme le leader du classement général.  Il a aussi connu un mauvais moment et il devrait être prudent avec son énergie. Pour moi, c’était une bonne journée. Ils ont essayé de m’isoler et de m’attaquer, mais je sais que rester dans la roue d’Aru n’est pas un problème. Je ne suis pas sûr qu’il soit content de sa journée. »

Fabio Aru. « Il s’agissait de la première des trois chances que nous avions de reprendre trois secondes. Nous avons essayé et Dumoulin a montré qu’il était fort. Nous tenterons encore aujourd’hui. » La phrase n’est pas de Fabio Aru (Astana), mais de son lieutenant Dario Cataldo. Elle montre pourtant toute la pugnacité du grimpeur italien. La bonne demi-douzaine d’attaques qu’il a placée hier ne lui a pas permis de prendre le moindre mètre à un Tom Dumoulin des grands jours. Mais le Sarde, 2ème du Giro, sait qu’il lui reste deux étapes pour refaire son retard avant d’arriver à Madrid.

Joaquim Rodriguez. Premier favori à tenter sa chance sur les portions difficiles précédant la montée à proprement parler du Puerto de la Quesera, Joaquim Rodriguez (Team Katusha) n’est pas parvenu à reprendre la 1’15 » qui le sépare de Tom Dumoulin après le chrono de Burgos. Le peloton a rapidement réagi devant l’attaque du 3ème du classement général. Ce ne sont pourtant pas les coéquipiers du Maillot Rouge qui ont fait le travail pour revoir le Catalan, mais ceux de Fabio Aru. « Astana a bloqué la course et a imprimé un rythme important jusqu’au pied de la dernière ascension, fulmine Purito. On savait que ce n’était pas un col dur pour Dumoulin. S’ils veulent gagner, ils doivent vraiment attaquer plutôt que de rouler vite. » Joaquim Rodriguez pourra trouver aujourd’hui une arrivée susceptible de lui convenir pour grappiller quelques secondes.

Nicolas Roche. La victoire de Nicolas Roche (Team Sky) hier à Riaza est venue donner du baume au coeur à une formation Sky qui en avait bien besoin. Loin de l’ambiance festive du Tour, la Vuelta s’apparentait pour l’heure à un véritable calvaire pour un collectif ayant perdu son leader en début de deuxième semaine. « On a eu des malheurs. C’était un coup dur de perdre Chris Froome, c’était dur pour moi de ne plus jouer le classement général après ma chute, mais nous avons eu des bons jours, positive l’Irlandais qui retrouve le chemin de la victoire sur la Vuelta deux ans après un premier succès. Mikel Nieve a bien grimpé, Ian Boswell a fini 3ème en Andorre et Salvatore Puccio a aussi fini 2ème d’une étape de montagne. Ce n’était pas la Vuelta que l’on voulait en arrivant ici, mais ce n’est pas une mauvaise Vuelta. »

Haimar Zubeldia. À 38 ans, Haimar Zubeldia (Trek Factory Racing) s’offre une seconde jeunesse en multipliant les échappées en montagne. Repris à seulement 2 kilomètres de l’arrivée dimanche à l’Alto de Sotres, le Basque pourra nourrir de nouveaux regrets. À sa décharge, le 5ème du Tour 2003 ne pouvait pas faire grand-chose face à Nicolas Roche hier, beaucoup plus rapide que lui au sprint. « Tactiquement, j’ai tout fait comme il le fallait, note Haimar Zubeldia. Je me suis échappé dans un groupe de 25. J’ai programmé mon attaque dans le dernier col au meilleur moment. J’avais de bonnes jambes et j’ai repris Nicolas Roche qui avait attaqué. Nous avons bien collaboré. J’ai essayé de jouer avec ses nerfs et de le battre au sprint, mais il était plus rapide que moi. Au début de la Vuelta, j’avais dit que j’étais là pour essayer de gagner une étape. »

L’étape du jour :

19ème étape : Medina del Campo-Avila (185,8 km). Les organisateurs de la Vuelta ont pris le pari de ne placer aucune arrivée au sommet au cours de la dernière semaine du Tour d’Espagne mais ils ont pris le soin de placer sur chaque étape des pièges potentiels. Alors que les candidats à la victoire se tiennent dans un mouchoir de poche, que peut offrir l’arrivée à Avila ? Pour se hisser près des remparts du château médiéval de la ville classée au patrimoine mondial de l’humanité, la route doit s’élever peu avant la banderole des 2 derniers kilomètres. La pente n’est pas des plus raides, mais la route comprend une petite portion pavée. En sachant que les bonifications pourraient bien décider du sort de cette Vuelta, il est loin d’être exclu que les prétendants au maillot rouge se mettent en action sur cette arrivée en bosse.