Tom Dumoulin. Ce ne sont que 3 secondes chipées à la faveur d’une accélération sur les pavés longeant les murailles d’Avila, mais elles doublent la mise de Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), qui abordera cet après-midi l’ultime étape de montagne avec 6 secondes d’avance sur Fabio Aru. « J’avais en tête de prendre ma chance dans ce final, raconte l’inattendu porteur du maillot rouge à ce stade de la course. Je savais que ce final me convenait bien, la chance s’est présentée, et je l’ai prise. Il ne s’agissait pas de montrer que je suis fort, je n’ai pas besoin de ça, mais de gagner des secondes qui seront peut-être décisives. Je ne sais pas si ces 3 secondes seront utiles. Je vais me concentrer sur la roue d’Aru. Ce sera celle à suivre dans cette vingtième étape, très difficile à contrôler. Ma stratégie sera donc de suivre Aru. »

Joaquim Rodriguez. Et si la menace venait d’ailleurs ? Avec 1’24 » à reprendre à Tom Dumoulin pour s’adjuger un Grand Tour à 36 ans, Joaquim Rodriguez (Team Katusha) n’a plus rien à perdre. Avec l’aide de Daniel Moreno, qui fut le seul hier à suivre la roue du Maillot Rouge sur les pavés d’Avila, le Catalan peut encore rêver d’un retournement de situation aux portes de Madrid. « C’est sûr que Dumoulin s’est montré très actif dans les ascensions. Il n’est pas nerveux et paraît vraiment fort, souligne l’Espagnol déjà monté sur le podium des trois Grands Tours. Mais l’étape à venir est difficile. Il faudra aussi surveiller la météo parce qu’il n’est pas acquis que ce soit ensoleillé. S’il pleut, ça changera tout. Je n’ai pas d’aussi bonnes sensations que la semaine dernière mais les cols s’enchaînent et c’est ce que j’aime. »

Fabio Aru. 7 secondes, c’est ce que devra reprendre cet après-midi Fabio Aru (Astana) à Tom Dumoulin pour gagner la Vuelta dans vingt-quatre heures. Le bras de fer est engagé entre les deux jeunes coureurs en quête d’une première victoire dans un Grand Tour. Un bras de fer qui a failli tourner court hier quand l’Italien a été victime d’une chute causée par… John Degenkolb (Giant-Alpecin). « J’étais dans la roue de John quand il est tombé, raconte Tom Dumoulin. Je l’ai évité mais je me suis retrouvé dans le fossé et j’ai cassé mon vélo. » Si Tom Dumoulin n’a rien eu, Fabio Aru lui est bel et bien tombé. Pas de gros bobo pour le Sarde, qui a néanmoins consulté le docteur de la course pour une écorchure au coude gauche. Avant de céder à la pédale dans la montée le long des remparts d’Avila, où il a lâché 3 secondes de plus à son adversaire.

Stéphane Rossetto. Coup dur pour l’équipe Cofidis, qui avait déjà été privée de son sprinteur Nacer Bouhanni après huit jours de course. Hier, c’est son leader Stéphane Rossetto, qui occupait une honorable 18ème place au classement général et pouvait envisager rejoindre Madrid dans le Top 20, qui a dû se retirer de l’épreuve. Un accrochage avec Arnaud Courteille (FDJ) dans l’Alto de la Paramera a mis fin aux prétentions du grimpeur. Les deux Français ont été contraints à l’abandon, Arnaud Courteille étant victime lui d’une fracture de la clavicule droite.

Alejandro Valverde. Nul ne sait trop bien ce qu’a cherché à faire Alejandro Valverde (Movistar Team) hier dans la montée puis la descente de l’Alto de la Paramera. Intenable, le Murcian 6ème du classement général à 3’24 » a tenté tant bien que mal de faire bouger les lignes. Sans y parvenir puisque le peloton l’a revu au pied des murailles d’Avila. « Quand tu n’as rien à perdre, tu essaies, et tu essaies encore, a simplement commenté Alejandro Valverde. J’ai essayé mais ça n’a pas voulu sourire et ça ne me satisfait pas. Et je vais encore retenter. »

Vuelta 2016. Le rideau n’est pas encore tombé sur la Vuelta 2015, dont on ignore encore ce matin qui trônera demain sur la plus haute marche du podium madrilène (!) que déjà se profile l’édition 2016. Après deux Grands Départs andalous, c’est de nouveau de Galice, comme en 2013, que s’élancera le Tour d’Espagne. L’organisation a en effet retenu la candidature  d’Orense, qui recevra un contre-la-montre par équipes le samedi 20 août 2016 avant que la course ne visite la Galice sur les quatre étapes suivantes. En 2013, Vilanova de Arousa avait été le point de départ de la Vuelta, dont les premières journées avaient été explosives avec l’influence de la mer et de premières arrivées musclées qui avaient déjà annoncé la future victoire de Chris Horner. Le reste du tracé de la 71ème édition du Tour d’Espagne sera présenté en janvier prochain.

L’étape du jour :

20ème étape : San Lorenzo del Escorial-Cercedilla (175,8 km). Aux portes de Madrid, dans la Sierra de Guadarrama, l’avant-dernière étape du Tour d’Espagne n’était pas destinée à pareil enjeu. Mais avec seulement 6 secondes d’écart entre le leader du classement général et son dauphin et quatre cols de 1ère catégorie à gravir en communauté autonome de Madrid, elle aura tout à l’heure la lourde responsabilité de décider du sort réservé à cette 70ème Vuelta. Tour à tour se succéderont le Puerto de Navacerrada (9,4 km à 6,6 %), le Puerto de la Morcuera (11,5 km à 5,4 %) et, dans les 60 derniers kilomètres, le Puerto de la Morcuera (10,4 km à 6,6 %) et le Puerto de Cotos (11 km à 5,4 %). De là, il restera 17,8 kilomètres dont 11 kilomètres de descente par le Puerto de Navacerrada pour rallier Cercedilla, où des bonifications resteront à prendre.