Frank Schleck. A 35 ans, Frank Schleck (Trek Factory Racing) a signé hier l’un de ses plus beaux exploits en conquérant la grande étape asturienne de la Vuelta. « J’avais laissé filer dans le dernier col dimanche pour être à 100 % sur cette étape, raconte-t-il. C’était une étape très, très difficile avec plus de 5000 mètres de denivelé. Ça s’est joué a la pédale, sans trop de tactique. Le mental et le caractère ont été récompensés. Et du caractère il en a fallu tant ces quinze derniers jours ont été très durs. J’étais venu ici avec l’intention de bien figurer au classement général mais j’ai été pris dans plusieurs chutes et on s’est reconcentrés sur les victoires d’étapes. J’ai vécu une saison difficile jusque-là, mais elle n’est pas finie. Après la Vuelta, je ne ferai pas les Mondiaux, mais il y aura notamment le Tour de Lombardie qui me tient à cœur. »

Rodolfo Torres. Seul coureur à avoir pu se maintenir dans la roue de Frank Schleck dans l’Alto de de la Cobertoria et dans la première partie d’ascension vers Ermita del Alba hier, le Colombien Rodolfo Torres (Colombia) a fini par se ranger à 3 kilomètres du sommet. Il ne sera toutefois pas passé loin de concrétiser par une victoire d’étape sur la Vuelta sa belle saison 2015 qui l’a vu terminer 2ème du Tour de San Luis et 7ème du Tour de Burgos. « Ça a été une étape très exigeante, comme celle en Andorre, reconnaît le grimpeur de 28 ans. J’avais de bonnes sensations pour me retrouver à l’avant avec Frank Schleck. Il a accéléré deux fois dans l’ascension finale et il m’a manqué un peu de forces à la fin pour gagner cette étape. Mais je n’ai pas à être déçu. »

Omar Fraile. C’est le Basque Omar Fraile (Caja Rural-Seguros RGA) qui ramènera dimanche à Madrid le maillot de meilleur grimpeur du Tour d’Espagne si longtemps prisé par les Français (succès de David Moncoutié de 2008 à 2011, Nicolas Edet en 2013). Hier, celui qui avait remporté au printemps l’étape-reine des 4 Jours de Dunkerque a défendu le maillot qu’il porte depuis la troisième étape en prenant part à la bonne échappée. « Je savais que même sans être à 100 % je devais aller dans l’échappée pour aller chercher les points nécessaires avant le jour de repos, analyse-t-il. L’objectif est presque rempli, c’est formidable. Je n’avais pas fait du maillot à pois un objectif en début de Vuelta, c’est venu petit à petit. L’équipe n’a pas de victoire d’étape mais cette distinction nous honore. Je suis récompensé de mes efforts. »

Pierre Rolland. Dans la foulée de sa 10ème place finale dans le Tour de France, Pierre Rolland (Team Europcar) a bien du mal à exister sur la Vuelta. Hier, l’Orléanais a bien pris la bonne échappée, mais il n’a pas été en mesure de peser dans le final, où il a pris la 5ème place. « Avec vingt-deux minutes d’avance, on a vite compris qu’on allait se jouer la gagne, mais je suis loin de mon meilleur niveau et je suis tombé sur plus fort que moi, raconte-t-il. Dans l’avant-derniere montée, quand Schleck a fait le tempo, j’ai vu que je n’étais pas dans une excellente condition. Cette dernière ascension, c’était cinq fois le Mur de Huy ! Je me suis donné à fond pour m’accrocher mais c’est comme ça dans le vélo, il faut être à 100 % pour accrocher un résultat et je suis loin d’y être. »

Joaquim Rodriguez. Déjà porteur du maillot de leader du Tour d’Espagne en 2003, 2010, 2011 et 2012, Joaquim Rodriguez (Team Katusha) a retrouvé hier un maillot rouge qu’il entend bien ramener pour la première fois à Madrid dans cinq jours. Mais pour l’heure les jeux sont encore très ouverts. « Je me suis accroché jusqu’au dernier kilomètre et j’ai donné le peu qu’il me restait pour aller chercher ce moment de gloire, dit-il. Le contre-la-montre va être tres compliqué. On a vu que Dumoulin, qui est peut-être le grand favori pour la victoire finale, était très bien. Il aura probablement récupéré après la journée de repos et sera concentré pour faire un grand chrono, comme moi, pour finir sur le podium. Quant à gagner la Vuelta, il faudrait que Dumoulin soit dans un mauvais jour et que je fasse un chrono exceptionnel. »

Fabio Aru. Pas aussi transcendant qu’il ne l’avait été en Andorre, Fabio Aru (Astana) a couru sur la défensive dans la dernière étape des Asturies, ne parvenant pas à encaisser le brusque changement de rythme de Joaquim Rodriguez à 700 mètres de l’arrivée, où l’Italien a concédé 2 secondes à l’Espagnol, lui cédant le maillot rouge pour 1 seconde. « Purito a attaqué vraiment tres fort, reconnaît-il. J’ai essayé de suivre mais je n’ai pas pu. Ça reste un bon résultat. C’était une montée finale très difficile. Il y a maintenant un contre-la-montre très important mercredi donc être 2ème du classement général aujourd’hui n’a pas vraiment d’importance. Je mettrai à profit la journée de repos pour reconnaître le parcours du chrono sur lequel je suis à présent concentré. »

Tom Dumoulin. 1’51 », c’est le temps que Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) devra combler demain dans le contre-la-montre individuel de Burgos, lui qui a encore bien limité son débours hier dans l’étape-reine des Asturies. Désormais tout reste possible pour le Néerlandais. A condition de signer un grand chrono dans vingt-quatre heures. « Perdre 27 secondes sur Joaquim Rodriguez dans la dernière ascension est un bon résultat, tout reste ouvert, se réjouit-il. Ce sera difficile de gagner à Madrid, tout va dépendre du contre-la-montre. J’ai passé une bonne journée, bien meilleure que ce que je pensais. Je m’en suis voulu de ne pas m’être accroché davantage dimanche en me mettant trop tôt à mon rythme. Alors je me suis dit que j’allais tout donner dans la dernière montée, quitte à exploser, mais finalement je n’ai pas explosé. »

Rafal Majka. A la sortie des Asturies, le Polonais Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) reste un candidat sérieux au podium dont il occupe pour l’heure la 3ème marche à 1’35 » du leader du classement général. « Ce n’était pas une journée facile mais je suis satisfait, estime l’ancien meilleur grimpeur du Tour de France. J’ai perdu quelques secondes, certes, mais ce n’est pas facile de suivre Rodriguez sur ces rampes-là. Les 500 derniers mètres ont été délicats, j’ai fait de mon mieux. Avec l’équipe on a essayé de mettre la pression avant le dernier col mais après c’était vraiment très raide. »